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Des histoires extraordinaires de pilotes de la seconde guerre mondiale…

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Bruno Rivière

Attendu par les amateurs d’histoires extraordinaires, mais vraies, le quatrième volume de la collection « As de légende » d’Antony Angrand (Editions Altipresse) vient de sortir. Il est consacré à ces pilotes de la seconde guerre mondiale qui se sont illustrés par leurs parcours hors du commun.


Voilà encore un ouvrage d’aviation comme on les aime ! « As de légende 4 », rédigé de la plume directe d’Antony Angrand, est un peu comme un trésor qu’on découvrirait dans un vieux coffre caché au fond d’un grenier. Une fois le coffre ouvert : que des surprises ! Pas moins de dix aventures sont racontées ici : toutes brossent le tableau de héros de l’aviation. On connaît bien sûr par exemple Neil Armstrong. On ne présente plus ses états de service, y compris lorsqu’il avait 25 ans et qu’il tentait déjà des records d’altitude et de vitesse avec notamment des X-15, ces fameux avions-fusées expérimentaux américains. Mais qui peut dire que le premier homme à avoir marché sur la lune a obtenu son brevet de pilote privé à l’âge de 16 ans, avant même d’avoir le permis de conduire ? (page 141). Qui peut décrire de façon précise les acrobaties aériennes réalisées par les pilotes du Gates Flying Circus au début des années vingt, devant des dizaines de milliers de spectateurs massés au bord des terrains d’aviation un peu partout aux Etats-Unis ? L’une de ces figures consistant à passer d’une voiture lancée à fond (un cabriolet qui peut tout juste atteindre les 70 km/h !) à un Curtiss Jenny (monomoteur biplan construit vers la fin de la première guerre mondiale) en vol à moins de 5 mètres du sol ! (pages 72 et 73).

Ce sont des histoires comme celles-ci qui font de l’ouvrage « As de légende 4 » une véritable mine d’or. On ne peut ici tout résumer. Citons cependant les missions d’espionnage photographique au-dessus de l’Allemagne effectuées dès le début de la seconde guerre mondiale par des pilotes de la RAF à 9 000 mètres d’altitude à bord des rapides et puissants monomoteurs Spitfire. (pages 17 et suivantes). Citons aussi les exploits réalisés en 1929 par les membres de l’équipage d’un hydravion quadrimoteur Short Empire Corsair qui réussirent à construire en neuf mois un barrage sur la rivière Dungu (au Congo belge de l’époque), afin de permettre de faire redécoller l’appareil après un posé de fortune. (pages 40 et 41). Citons encore cette anecdote truculente qui se passe en février 1944 quelque part en Ecosse : « L’insigne qui ornait les poitrines des pilotes de l’escadrille 329, la cigogne de Guynemer, provoquait chez les Ecossaises des réactions inattendues qui surprenaient quelque peu les pilotes la première fois qu’ils se rendaient au pub local : aucune des jeunes femmes ne voulait danser avec les aviateurs français. Elles refusaient toutes, jusqu’au moment où l’un des pilotes parvint enfin à comprendre la raison de leur refus : « nous ne voulons pas avoir de bébé ! Il fallu quelque temps aux aviateurs pour persuader les Ecossaises que la cigogne n’était qu’un simple insigne d’escadrille – et pas n’importe lequel – mais qu’il n’avait aucun rapport avec la probabilité de tomber enceinte ! » (page 56). Citons enfin cette époque complètement folle durant laquelle la défense japonaise utilisa des Kamikaze « Zero » Mitsubishi A6M pour tenter de venir à bout des bateaux américains…

Le livre se lit comme on lit une bonne bande dessinée. D’ailleurs, le style de l’auteur semble directement inspiré de la BD : « Johnny est à une cinquantaine de mètres dans sa queue et s’apprête à faire feu de ses huit mitrailleuses Browning, mais le Me-109 part en demi-tonneau sans prévenir. Visiblement son pilote vient de s’apercevoir qu’il est suivi. Johnny l’imite mais se rend alors compte que la figure les a dangereusement rapprochés du sol. « Bon sang, je vais y laisser ma peau ! » Kent laisse filer sa cible car son avion est à deux doigts de décrocher. Son appareil vole si bas que des brins d’herbe du pré qu’il survole sont coupés par son hélice tripale… » (pages 85 et 86).

Bref, voilà une bien belle saga de l’aviation des années de guerre. Une saga en forme d’hommage à ces as de légende. Chapeau bas à Antony Angrand pour avoir su concocter tous ces épisodes.

Bruno Rivière

As de légende 4, les meilleurs pilotes de la seconde guerre mondiale…

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Bruno Rivière

Reporter photographe par passion, Bruno Rivière a assuré la rédaction en chef d’Aéroports Magazine pendant près de 25 ans. Il a également enseigné le journalisme en faculté. Spécialiste du transport aérien, il a rejoint Aerobuzz en janvier 2011. Bruno Rivière réalise des reportages et des recensions de livres.

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