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Dornier Do 24 : grandeur et décadence d’un gros hydravion trimoteur

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Bruno Rivière

Avec le troisième volume de sa saga sur les hydravions de la Luftwaffe, les éditions Lela Presse s’intéressent en particulier cette fois-ci au Dornier Do 24. Une belle rétrospective de ce gros hydravion trimoteur qui s’illustra durant la seconde guerre mondiale.


Les spécialistes apprécieront : sur un total de 414 pages, plus de la moitié (233 pages pour être précis) est consacrée au Dornier Do 24. Descendant direct des hydravions en service au sein de l’Aéronautique navale néerlandaise (MLD, Marineluchtvaartdienst), et notamment du Dornier Wal en service depuis 1926, le Dornier Do 24, hydravion trimoteur à ailes hautes surélevées au-dessus de la cabine, remporte face à Fokker un premier marché passé par la Marine néerlandaise. Nous sommes dans le milieu des années 30. Les exigences du MLD sont particulièrement précises.

L’hydravion polyvalent – reconnaissance, mitrailleur et bombardier – doit être capable d’opérer loin de ses bases. Son rayon d’action devra donc couvrir un minimum de 2.500 kilomètres. Il doit être capable de déjauger et d’amerrir même par temps médiocre. Ses ailes seront ainsi disposées à plus de 3,5 mètres de la surface de l’eau et ses moteurs positionnés dans la structure de l’aile. Pour soulever ses 10 tonnes de masse à vide, ses trois moteurs devront développer entre 2 000 et 2 500 cv.

De plus, pour augmenter son autonomie, le Do 24 devra pouvoir atteindre sa vitesse de croisière de 225 km/h avec seulement 50 % de sa puissance disponible. Enfin, toujours selon le cahier des charges du MLD, « il est précisé que l’équipage doit se trouver presque comme chez lui dans son hydravion […] et donc disposer d’un poste de repos avec couchettes, ainsi que d’un petit coin cuisine avec réfrigérateur et réservoir d’eau potable… »

Les différentes versions construites (Do 24 K-1 ; Do 24 K-2 ; Do 24 T-1…) présentent toutes les mêmes dimensions. Une envergure de 27 mètres, une longueur de fuselage de 21,89 mètres (le Do 24 K-1 sera plus court de 6 cm !) et une surface alaire de 108 m2. En revanche, les masses maximales autorisées varieront entre 13,5 tonnes pour le Do 24 K-1 et 18,4 tonnes pour le Do 24 T-1. Qu’il s’agisse de mission de reconnaissance ou de bombardement, l’équipage est toujours constitué de 6 hommes. Les moteurs, quant à eux, pourront être des Wright Cyclone GR 1820 à 9 cylindres en étoiles, des BMW 132N ou des Bramo 323 R-2 Fafnir. Evidemment, c’est assez technique ! Mais on ne résiste pas au plaisir de se plonger dans les mille détails – souvent illustrés – de l’avion.

Ses premiers vols, ses déboires, ses missions lointaines en Asie. Et puis bien sûr, ses sauvetages. Car le Do 24, grâce à ses qualités polyvalentes, a été largement utilisé pour des opérations de secours en mer. Au total, plus de 250 appareils Do 24 furent construits principalement aux Pays-Bas, mais aussi en Allemagne et en France. La Luftwaffe allemande en utilisa la très grande majorité (de l’ordre de 200), les autres avions ayant été opérés au sein des aviations navales des Pays-Bas, de France, d’Australie, de Suède et d’Espagne.

Mais l’ouvrage « Les hydravions de la Luftwaffe », rédigé par Jean-Louis Roba et Michel Ledet (avec la participation de Jean-Pierre Dubois, Hans-Werner Neulen et Juan Arraez Cerda) fait également la part belle à d’autres hydravions utilisés par les Allemands pendant la dernière guerre, et parfois moins connus : le monomoteur d’entrainement à ailes basses Arado 199 ; le gigantesque Blohm & Voss 238 qui, avec ses six moteurs et ses 45 mètres de long, ne fut construit qu’à un seul exemplaire ; le biplan monomoteur Heinkel 42 ; le fameux Junkers 52/3m ; son tout petit frère monomoteur le Junkers W34 ; le Fokker T-VIII ; le Breguet 521 français ; le Cant. Z 506 italien…

Bruno Rivière

Les hydravions de la Luftwaffe, volume 3
Ce dessin représente un Do 24 K-1 du MLD en train de secourir un naufragé.Wiek Luijken
Ju 52 (See) de la Luftwaffe
Dornier Do 24 N-1 “KK+UQ” servant à la 6. Seenotstaffel en février 1942 en Sicile.

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Bruno Rivière

Reporter photographe par passion, Bruno Rivière a assuré la rédaction en chef d’Aéroports Magazine pendant près de 25 ans. Il a également enseigné le journalisme en faculté. Spécialiste du transport aérien, il a rejoint Aerobuzz en janvier 2011. Bruno Rivière réalise des reportages et des recensions de livres.

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