Yankee Delta propose depuis l’an dernier des baptêmes pour goûter aux joies de la voltige aérienne à bord d’avions de chasse et historiques. Ces vols à sensation sont désormais encadrés par la loi, qui permet de voler à bord d’un Fouga Magister, d’un Zlin et prochainement d’un Stearman. Aerobuzz a testé le mythique Fouga Magister.
Depuis le 8 février 2012, la direction de l’aviation civile a clarifié l’activité des «vols à sensations». Le baptême de voltige est désormais possible sur des avions de chasse et historiques. Hugues Duval, leader de la patrouille Tranchant et propriétaire de Yankee Delta, tire parti de cette nouvelle réglementation qui permet au grand public de goûter aux joies de la voltige à bord d’avions mythiques.
Rendez-vous est donné à 10h30 sur l’aérodrome d’Aix-les-Milles, l’un des trois lieux pour effectuer un baptême de Fouga, avec Rennes et Pontoise. Hugues Duval, poignée de main ferme et large sourire, accueille son passager pour un briefing avant le vol. Plusieurs points sont détaillés : les phases du vol, les figures qu’on exécutera, les communications à bord et la sécurité. Après une demi-heure de briefing, on revêt la combinaison rouge siglée au nom du sponsor, on s’harnache du parachute et on se dirige vers la piste, casque sous le bras.
Là, on reconnaît d’emblée la silhouette du Fouga Magister, avion d’entraînement mythique et monture de prédilection de la Patrouille de France jusqu’en 1980, avant que n’arrive l’Alphajet. Avec ses 3 tonnes et sa livrée rouge, jaune et bleue, F-GKYF ne passe pas inaperçu. «En dehors des meetings, explique Hugues Duval, nous utilisons les Fouga de la patrouille Tranchant pour ces vols découverte destinés au grand public.»
Installé en place arrière, on se sent très bas en comparaison de la position élevée à bord d’un avion de tourisme. La comparaison s’arrête là : les instruments, la position en tandem, la verrière et le bruit caractéristique des réacteurs à l’allumage rappellent bien la nature de l’oiseau. Aligné piste 15, puissance appliquée : on sent que ça pousse. 102 kts (200 km/h), rotation. Le Fouga décolle en quelques centaines de mètres. A 200 kts, on grimpe les étages avec le sourire aux lèvres et la voix de notre pilote, rassurant, qui explique toute les phases du vol. Hugues Duval débute le vol par une séance de découverte de l’avion, puis on entre dans le vif du sujet : «On va commencer doucement si tu es prêt. Tu as un sac à ta gauche, juste au cas où…»
C’est parti pour une série d’évolutions, de sensations alternant entre la semi apesanteur et l’écrasement sur le siège lors de ressources ou de virages serrés. On passe successivement des barriques aux boucles et aux tonneaux pendant une demi-heure qui file tant et si bien qu’il faut déjà penser à retrouver le plancher des vaches… des images plein la tête et un diplôme de baptême de voltige en poche !
Lâché sur Fouga à l’âge de 18 ans, pilote de ligne et pilote de meeting, Hugues Duval réalise un de ses rêves en proposant ce type de baptêmes : faire partager sa passion de l’aviation et faire découvrir les joies d’un vol hors du commun. «C’est formidable de voir l’émotion que ces vols procurent, souligne Hugues avant de poursuivre : Pour certains c’est le rêve d’une vie qu’on rend possible! Nous avons effectué une quarantaine de vols en un an et on espère en réaliser davantage en 2014.»
Si le vol en Fouga reste onéreux (1500 euros), Yankee Delta propose des vols plus accessibles. Comptez par exemple 250 euros pour un baptême de voltige en Zlin.
Mais la société familiale n’en reste pas là : en décembre, le Boeing Stearman en cours de montage dans le hangar de Rennes sera à son tour accessible pour environ 350 euros le baptême. De quoi élargir encore les possibilités de découvrir de nouvelles sensations dans les airs et de combler les amateurs d’avions anciens.
Fabrice Morlon
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Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Le Fouga, comme beaucoup d' Aéronefs de conception Française est aussi beau que performant! Comme l' hélicoptère Gazelle il allie une beautée quasiment féminine avec l' efficacité d' un félin!
Ce succès technique et commercial était équipé du réacteur Marboré (du nom d' un pic pyrénéen) de conception et fabrication TURBOMECA.
C' est un réacteur à chambre de combustion annulaire à injection de kérosène centrifuge.
Ce moteur, à son époque, était une réussite technologique. En 1954 TELDYNE USA en achetait la licence de production et l' adaptant aux besoins américains (désigné J 69) en produisit au total près de 11000 pour équiper différent petits jet trainers Américains tel le T36 et le T37.
Turboméca en a fabriqua environ 3000 pour de nombreux clients de divers pays, pour différentes applications.
Comme beaucoup de retraités, je ne peux m' empêcher de dire c' était le bon temps! Le temps ou une nouvelle pièce (proto) était entièrement dessinée (par des gens compétents et passionnés même si pas diplômés) à la main dans la semaine, fabriquée en 3/8 la semaine suivante et essayée au banc moteur la semaine suivante sans que l' on soit emmerdé par d' innombrables et douteux gratte-papiers!
Pourtant ça vole toujours!
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
j' ai eu la chance de pratiquer le vol à voile à 16ans et d'avoir eu des instructeurs dévoués.Un m avait dit une fois:apporte moi une porte de "latrines" si ça vole ,je prends.Un pilote D'Etendard m'avait une fois confié à la sortie d'un conseil de discipline:vole avec humilité;J'ai fait de cette phrase ma devise et le remercie de tout coeur.Voler n'est pas facile quelque soit l'appareil dans lequel on met les "fesses"
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
un skywalker plutôt sympa Hugues DUVAL,
et très modeste pour l'avoir rencontré,
Pierre
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Bel avion que le Fouga Magister. Habitant près de Rennes, j'ai parfois la chance de les voir (de près), et c'est un spectacle dont je ne me lasse jamais.
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Faut pas etre jaloux comme ca , ta maman ne te l'as pas dit? Pilote rafale , tu en connais beaucoup ? Moi non et puis rouler des mecaniques a bord d'un rafale c'est mieux qu'a bord d'une Twingo nan ?
Il a bien raison de se la péter , ca fait de mal a personne , et les mailles du filtre sont sérrées ... Par contre , pilote de ligne , n'importe quel " fils a papa " peut y arriver .... Question d'argent !
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Le commentaire de ce Patrick est affligeant et témoigne d'une grande méconnaissance du milieu des pilotes tant civils que militaires . Avant d'accéder à un cockpit d'avion de ligne il y a beaucoup de filtres : 1500 candidats en 1975 , 42 à l'arrivée au concours EPL , concours ouvert à tous même à vous . Ensuite il faut aller au bout de la formation et accepter de bosser au lieu de draguer les filles .puis une fois embauché et en ligne , il faudra pendant toute votre carrière passer 2 contrôles annuels au Simu éliminatoires et également 1 contrôle en ligne également éliminatoire . Effectivement il n'y a pas beaucoup d'échecs à ce stade car les gens travaillent la Doc pendant leur repos et déontologiquement font ce qu'il faut pour rester au top !
Quant aux pilotes militaires pas de place pour les frimeurs , ils sont éjectés avant , seuls
les meilleurs vont au bout et nous avons souvent le plaisir de les accueillir dans nos cockpits au terme de leur carrière militaire et c'est très enrichissant .
Quant à Hughes Duval avec qui j'ai eu le plaisir de voler en B777 , c'est un authentique
gentleman pilote passionné très doué et qui a le mérite de faire avancer l'aéronautique et de la mettre à la portée du plus grand nombre , essayer donc de lui arriver à la cheville et on en discutera après .
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
C'est amusant, j'ai vu assez régulièrement dans différents domaines du travail aérien spécialisé des anciens pilotes mili se casser les dents par manque d'adaptabilité vis à vis d'un contexte opérationnel d'une part et d'une technicité de pilotage requise d'autre part trop éloignés de leur activité passée....
Mais bien évidement pour vous qui semblez être un spécialiste aéronautique de haut vol, les pilotes se rangent en deux catégories seulement : les chevaliers du ciel forcément les meilleurs puisque arrivés là par sélection, et les fils à papa en ligne.
Votre commentaire méprisant est absolument détestable cher monsieur.
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Ah ! mais il faut ajouter que l'ami Hugues Duval est un passionné de l'air, toujours souriant, accessible et... humble ! Avec Jean-Baptiste et Didier Berger, il est à mon sens l'archétype du pilote. Bien loin de ce rouleur de mécaniques, Philippe F., vu dans le beau reportage sur le Rafale lundi dernier sur "Planète". D'autant qu'un Rafale, ce n'est pas plus difficile à piloter qu'un Fouga ! Si, si ! Ben voilà, j'espère que le P.F. lit Aerobuzz. Qu'il en prenne de la graine en voyant la figure sympathique de notre Duval national !
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Juste un grand merci à Stormy d'avoir un peu recadré les certitudes de Monsieur Bacquié quant à la facilité éventuelle du pilotage d'avions de chasse ou l'acquisition facile moyennant de beaux moyens financiers de l'autorisation de piloter des avions de ligne. Pour avoir côtoyé pendant 40 ans ce milieu plutôt spécifique, j'ai toujours en mémoire la phrase d'un ami très cher ayant débuté dans l'Aéronavale puis terminé comme pilote d'essais Rafale, Eric G, qui disait que l'appontage de nuit sur P.A. n'est pas un sport de masse. Il en est de même pour tous ceux passés par l'AA ou l'Aéronavale.
On ne vous force pas à aimer
monsieur Bacquié
Je n'ai pas vu le reportage sur le Rafale auquel vous faites allusion.
Je sais cependant, pour avoir été longtemps officier pilote de chasse sur Mirages, Jaguar, Super-Etendard et être maintenant CDB sur long-courrier , que l'accès aux cockpits des premiers ne fait à aucun moment intervenir l'argent ni les relations dont on peut disposer de par sa famille. Je ne suis pas sûr que la personne dont vous louez le sourire, et que vous qualifiez de "notre Duv.. national", serait arrivée là où elle en est, en passant uniquement les examens et concours de l'Education nationale ou de la Défense Nationale.
Vous aurez compris que je ne suis pas un grand fanatique du milieu des meetings ou des warbirds, pour la bonne raison que cela sent un peu trop l'argent. Cette patrouille ne verra donc pas la couleur de mon argent, j'offrirai autre chose à mes proches.
Ce pilote de Rafale qui ne vous a pas laissé une grande impression, est probablement venu à l'aviation pour d'autres raisons que le simple fait de "voler" (c'était mon cas à l'époque, comme de celui de la quasi-totalité de mes frères d'arme) et je comprends finalement que lui comme moi ayons assez peu de points communs avec vous au final.
Le Rafale ou le Mirage 2000 "facile à piloter" ? c'est ce qu'on entend dire régulièrement par ceux qui n'en ont jamais fait, ou qui n'ont aucune idée de ce que cela peut être, ou pour qui tout cela est vraiment d'une autre planète (comme les sous-marins, la Légion Etrangère ou le GIGN...) ou alors même qui ont tenté et ont craqué en route ! et ... réduire le métier d'officer pilote de combat, chef de patrouille, à 'voler" un avion est vraiment trop réducteur.
Mais finalement nous n'avons pas besoin de votre agrément....
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
L'autorisation des vols à sensation existe depuis maintenant presque 2 ans. Ce type de vol est pratiqué aussi par l'équipe Roannaise de Stearman.fr (Julien Paire et Rodophe Revillet) qui exploite le PT 17 - 015, sur le bassin d'Arcachon, par la Sté By Plane (Antoine Chabbert) à bord du Stearman PT 17 - 054 et depuis la Ferté Alais par Aéro Vintage Academy (Baptiste Salis) qui propose des vols en Stearman mais également en T6, Travelair et Stinson.
Du Fouga au Stearman, Yankee Delta étoffe son offre de baptêmes
Ca doit etre genial de voller sur ces vieux "chalumeaux".
Que du bonheur quoi !