Les 13 et 14 juillet 2019 à Duxford près de Cambridge, ce sera le week-end du Flying Legends ; la plus belle concentration européenne de Warbirds. État des lieux avec Nick Grey, l’organisateur.
Le Flying Legends n’est pas un meeting bon marché. Pour y venir les deux jours, un adulte devra débourser 81 euros. Mais à ce tarif, il en aura plein les yeux : formations d’une dizaine de Spitfire, De Havilland DH.9, Red Arrows, Forteresse Volante, quatre C-47 dont deux ont vécu le Débarquement en Normandie, etc. En tout, il y aura une cinquantaine de Warbirds toutes catégories confondues qui viendront pour l’occasion.
Si ce show est unique, c’est bien pour son plateau. Mais tout ce qui est rare est cher, comme l’explique Nick Grey : « Faire venir un avion comme le DC-6 de Red Bull, c’est faire venir quatre moteurs de 2.400 cv et accueillir quatre personnes. Bien sûr, ce n’est pas l’équivalent de quatre chasseurs en termes de coût, mais c’est un prix se situant entre le double et le triple de celui d’un monomoteur de même puissance. Par exemple, un Corsair venant de France nous coûte entre 5000 et 6000 euros, auxquels il faut ajouter le carburant et l’hébergement des personnels accompagnants : pilotes, mécanos, etc. Heureusement, le show a une telle renommée que beaucoup veulent y participer à tout prix ; les avions viennent pour des sommes qui restent raisonnables. »
A l’image de celle qui anime le patron de Red Bull, l’organisation bénéficie souvent de la passion des propriétaires. Mais l’exemple inverse existe aussi : l’horloger Breitling a été repris par des gens qui ont davantage le profil d’investisseurs à court terme plutôt que de passionnés enthousiastes. Le revirement d’image qui en résulte a déjà fait une victime : la prestigieuse enseigne se sépare du Super Constellation qui fit pourtant la joie du Legends.
Heureusement, la spéculation pure n’a pas encore envahi le monde des warbirds : « L’investissement dans un warbird n’est pas à comparer avec celui dans des œuvres d’art qui restent cachées dans un coffre. Ce n’est même pas celui d’une voiture de collection que l’on peut faire tourner de temps en temps avant de la remiser au garage. Un avion qui ne vole pas perd de la valeur et devra même être complètement restauré au bout d’un certain temps. ». Seuls 10 à 15% des propriétaires ont pour objectif de faire une opération financière. Ils maintiennent les avions en état de vol, les font participer à des meetings et ne les pilotent pas eux-mêmes : « Curieusement, ils développent parfois pour l’aviation une passion qu’ils n’avaient pas au départ. »
Et faire voler ce genre de machines, c’est cher. Le Flying Legends est traditionnellement ponctué d’un Balbo : le vol en formation de tous les appareils compatibles en matière de régime moteur. Durant la formation de celui-ci puis les différents breaks, Nick Grey fait office de Joker : une présentation hyper dynamique réalisée en Hawker Sea Fury l’année passée. Entre le décollage, le circuit d’attente et les présentations successives, le monomoteur consomma 450 litres de carburant. Malgré tout, les prix du marché demeurent résolument à la hausse : une hélice de Spitfire peut aujourd’hui atteindre 125.000 euros, déjà 25% de plus que l’année précédente.
Toutes ces données en tête justifient le prix du billet comme la rareté d’un avion qu’on ne met pas dans les mains de n’importe qui : « On connaît tous, les exceptions unanimement appréciées, mais d’une manière générale, nous préférons confier ces avions à des pilotes civils qu’à d’anciens militaires, car ces derniers gardent en eux la notion ‘d’outil de guerre’ alors que les warbirds d’aujourd’hui doivent être traités avec beaucoup de douceur et de respect. Il faut savoir qu’en mettant trop de ‘boost’, on peut détruire un moteur en un seul vol. »
Malgré l’Air Tattoo à Fairford, la finale de la Coupe du monde de football et le tournoi de Wimbledon dans le même week-end, l’édition 2018 fut un plein succès en matière d’admissions. Les ‘Gold pass’ – la version luxe du billet d’entrée – étaient en rupture plusieurs semaines avant l’événement. « Les gens viennent et paient des billets qui sont chers, car les meetings se font rares tant l’organisation devient compliquée et onéreuse en termes de sécurité et de dossier administratifs. En regard, il nous faut absolument produire des choses de qualité», explique Nick Grey.
40% de ce public cosmopolite est constitué par des familles qui s’offrent un beau spectacle : « C’est la raison pour laquelle nous avons réorienté notre communication vers les médias sociaux qui génèrent beaucoup de bouche à oreille. Il ne faut pas négliger non plus l’importance de la mémoire en Grande-Bretagne, où les gens sont plus sensibles à l’importance de la Bataille d’Angleterre, à la présence de la 8e Air Force américaine, etc. Beaucoup l’ont vécue ou ont été bercés par les histoires de leurs parents. »
Arnaud Beinat
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