Hervé Gouinguenet et les éditions Tana proposent une soixantaine de portraits subjectifs d’aviateurs et d’aviatrices, tous animés d’une passion qui les dépassait. En soulignant certains traits de caractères de ces héros du ciel, l’auteur les rend attachants, plus humains.
C’est un peu comme si l’auteur échangeait un avis avec son lecteur. Parce que tout a déjà été écrit sur ces aviateurs et ces aviatrices, parce que leurs vies ont été décortiquées dans d’innombrables biographiques, il n’y a plus rien à ajouter, sinon rabâcher et tomber dans les lieux communs. Mais s’il fallait retenir, un événement, un trait de caractère, lequel serait-il ? Et c’est là qu’Hervé Gouinguenet propose, pour chacune de ces icones, ce qui paraît, à ses yeux, essentiel. Le lecteur partagera ou pas le point de vue de l’auteur. Il n’aurait peut-être pas fait le même choix. Et c’est là que le dialogue se met en place à distance.
Antoine de Saint-Exupéry aimait-il « plus l’idée de l’aviation que le pilotage en lui-même », comme l’affirme Gouinguenet ? Hélène Boucher « aimait-elle plus le ciel ou la célébrité ? ». Comme lui, pensez-vous aussi que « si Hanna Reittsch était née dans un autre pays, elle aurait été considérée comme la plus grande femme pilote de tous les temps, reconnue au-delà de toute comparaison. Mais elle naquit en Allemagne, et sa carrière de pilote se confondit avec le règne d’Adolf Hitler ». Quant à Mermoz et ses engagements politiques controversés, le portraitiste n’est pas loin de penser que « Jean est peut-être parti au bon moment, évitant de tomber dans les mêmes pièges que Lindbergh ! »
Parmi toutes les étoiles qui scintillent pour toujours dans le ciel, Hervé Gouinguenet en a retenu une soixantaine, de Jean-François Pilâtre de Rozier, « un jeune scientifique de province, avec un tempérament un brin arriviste », à Jeana Yeager qui fut la première femme à recevoir le Collier Trophy à la suite de son tour du monde sans escale, réalisé en 1986, avec Dick Rutan. Et même s’il est lucide et qu’il démontre que chacun était animé par une force intérieure qui le dépassait, son admiration pour ces aviateurs et ces aviatrices est sans limite. Et peut-être parce qu’il ne cherche pas à dissimuler leurs points faibles, il les rend encore plus attachants, parce que plus humains.
Cet ouvrage vaut aussi par le choix des portraits photographiques tirés des fonds des plus grandes agences. La plupart de ces clichés sont connus, mais en face des mots de Gouinguenet, le lecteur les regardera sous un angle nouveau. Vous l’aurez compris, nous avons aimé le parti-pris éditorial qui est à l’origine de cette galerie de portraits d’aviateurs.
Gil Roy
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Galerie de portraits d'aviateurs
Je suis d'accord avec Frr, mais également, quid de Erich Hartmann, George Beurling, Charles Pijeaud, Max Guedj et tant d'autres. Mais une encyclopédie serait nécessaire...
Galerie de portraits d'aviateurs
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Galerie de portraits d'aviateurs
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