Il n’a fallu que deux ans et demi à Georges Guynemer pour devenir une légende. Jean-Marc Binot lui consacre une biographie dans laquelle, il s’efforce de faire la part des choses.Quand j’ai reçu ce livre, je me suis dit « encore un livre sur notre héros national« . En effet, il y en a sans doute plus de 200 ; il y en avait 183 recensés en 1966. Mais celui là présente l’intérêt de reposer sur des bases vérifiables et de nouvelles sources récentes. Il évite d’être hagiographique comme le livre d’Henri Bordeaux « Le chevalier de l’air – vie héroïque de Guynemer » écrit à chaud à la fin de la guerre en 1918, ou critique et avec de nombreuses affabulations comme l’ouvrage de Jules Roy « l’Ange de la mort » sorti en 1986.
L’auteur valide chacune de ses assertions par un renvoi par notes aux documents d’origine, digne d’une thèse universitaire. Mais il y eu tant de faux souvenirs concernant ce personnage que chacun prétendait avoir rencontré, connu, touché.
Georges Guynemer apparait certes, malingre et petit, mais pas du tout fragile, et n’ayant qu’un objectif « tuer du boche » (une expression qu’on n’oserait plus prononcer aujourd’hui) et être le premier en nombre d’appareils descendus et homologués. L’homologation ne va pas de soi, car il faut que l’appareil soit tombé dans nos lignes et qu’il y ait eu des témoins crédibles. Il y a environ une victoire homologuée pour trois appareils touchés.
On découvre la passion du héros pour la photographie ; l’auteur en a reproduit beaucoup, mais la faible qualité d’impression les dessert. On en aurait aimé moins, mais de meilleure qualité. Mais vous l’avez compris, il s’agit d’un livre profus… Tout est en nombre : les citations, les personnages, les renvois à des documents officiels.
En effet, l’auteur a voulu à juste titre écrire une biographie inattaquable, tant nombre de celles qui ont précédées ont été approximatives, ou voulant créer des mythes de saint, d’amoureux (Jules Roy écrit 20 pages sur ses relations intimes avec Yvonne Printemps qui n’ont jamais eu lieu, Sacha Guitry veillait au grain ; il lui inventera aussi la paternité d’un fils de Marie de Cornois), de bambochard. D’ailleurs les femmes qu’il aimait étaient ses sœurs qui, à 20 ans, venaient encore le border dans son lit, quand il était en permission chez lui.
En fait Guynemer n’était pas obnubilé par la gent féminine, mais surtout par la mise au point de ses appareils, et notamment le « Pétadoux » avec le canon tirant à travers l’hélice. Il harcèle Louis Béchereau de notes et de conseils à ce sujet se comportant en véritable pilote d’essai. C’était bien nécessaire car mitrailleuse et canons s’enrayaient en permanence.
L’énigme de sa mort reste entière en dépit des nombreuses recherches. On n’a jamais retrouvé ni le corps ni l’appareil, tant le secteur de la chute estimée a été retourné par les bombardements. Seuls 3 éléments sont certains :
Nul doute que cet ouvrage publié l’année du centenaire de la disparition de l’as fera date. D’ailleurs le stand de la Défense au dernier Salon du Livre mettait l’auteur en avant au cours d’une séance de dédicaces.
Jean Ponsignon
Acheter en ligne : Georges Guynemer
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Poelkapelle est assez loin de la mer , l occupant l aurait cache' par remords , qui sait si une de leurs associations historiques n a pas l intention de donner des informations ?