C’est du Liban que nous arrive cette passionnante monographie du Dassault Balzac V. Elle est signée par Henry Matthews dont les études historiques de prototypes force le respect. L’ouvrage qu’il consacre au premier prototype à décollage vertical de Dassault est aussi sa première publication en langue française.
Henry Matthews a attendu d’avoir accès aux archives du programme Balzac V001 de Dassault avant de se lancer dans l’écriture de la monographie de l’avion français à décollage vertical qui ne dépassera pas le stade du prototype. Il lui aura finalement fallu patienter une quinzaine d’années avant que le « flight log » soit exhumé. Ce carnet de vols est la mémoire de ce programme, aussi dense que bref.
Les premiers vols entravés débutèrent le 12 octobre 1962 avec René Bigand aux commandes. Le premier vol libre eu lieu le 18 octobre suivant. Dassault avait décidé que les premiers vols du Balzac V se feraient en stationnaire plutôt qu’en conventionnel. Chaque vol sera un défi à tel point que les 9 premiers totaliseront à peine plus d’une vingtaine de minutes. D’où l’intérêt pour l’historien d’avoir accès au rapport détaillé de chaque essai.
En juin 1963, le Balzac V sera présenté pour la première fois, en vol, au salon du Bourget par René Bigand. Cette année-là, Hawker présente également son propre avion à décollage et atterrissage vertical, le Hawker P.1127. Le duel franco-britannique tourne à l’avantage du constructeur français quand le prototype britannique chute lors d’un vol stationnaire. Le pilote anglais sort de cet accident indemne. Jacques Pinier, pilote du CEV (Centre d’essais en vol), n’aura pas cette chance, l’année suivante. Il perd le contrôle du Balzac V 001 qui s’écrase et prend feu. Le 10 janvier 1964, jour de l’accident, l’appareil totalisait alors 44 heures de vol en 112 vols.
Le prototype est réparé et modifié. Les essais seront interrompus pendant un an. Le programme reprendra, pour quelques mois seulement. Le 8 septembre 1965 (vol 179), le pilote d’essai de l’US Air Force, Philip Neale, se tue aux commandes du Balzac V à Melun-Villaroche. Dassault poursuivra l’exploration du vol vertical avec le Mirage IIIV jusqu’en 1966 et un nouvel accident. Cette fois, le pilote britannique aux commandes, réussit à s’éjecter.
Henry Matthews raconte chronologiquement cette aventure industrielle sans lendemain. Il s’attache aux faits et ne dévie pas de sa trajectoire. On pourra regretter la piètre qualité de reproduction des photos noir et blanc qui ne remet toutefois pas en question leur intérêt historique. A la décharge de l’auteur, les documents photographiques sur le sujet sont rares… Matthews qui est aussi son propre éditeur a du faire avec les moyens du bord. Il est installé au Liban et ce fascicule est le premier qu’il rédige et édite en français. Le Balzac V est annoncé comme le premier titre d’une série consacrée aux prototypes et aux pilotes d’essais français. Devraient donc suivre les Mirage (III, V, G, G8, T, F1, F2), mais aussi le Griffon, le Gerfaut, le Breguet 941, etc.
Gil Roy
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Henri Matthews livre sa monographie du Dassault Balzac V
ci-joint un lien vers le site de l'ECPA, avec une vidéo.
http://www.ecpad.fr/magazine-des-armees-639
dans ce numéro du magazine des armées daté de 1963:
''Sur l’aérodrome de Melun-Villaroche, les essais de l’avion expérimental à décollage vertical Balzac sont assurés par un chef pilote d’essai chez Dassault. Le fonctionnement de l’appareil est expliqué tandis qu’il décolle, évolue dans le ciel et atterrit.''
Correction d'une erreur
Dassault Aviation poursuivit l'expérimentation du décollage vertical avec deux prototypes Mirage III V 01 et 02.Ceux-ci
avaient une motorisation conventionnelle ( snecma TF 106) qui leur permettait d'atteindre Mach 2. Le V02 fut convoyé à Istres, c'est au cours d'un vol d'évaluation que le pilote français Michel Jarriges lors d'une transition vol stationnaire-vol conventionnel dû s'ejecter. Le pilote eut la vie sauve, le V01 est exposé au musée de l'air du Bourget.
Henri Matthews livre sa monographie du Dassault Balzac V
Malgré les tragédies qui ont fait stopper le projet, les vidéos encore disponibles sur dailymotion montrent une machine incroyablement maniable en vol vertical ou semi-stationnaire.
On sent que fiabilité mise à part, le reste était acquis et bien maitrisé. dommage donc
Henri Matthews livre sa monographie du Dassault Balzac V
Excellente idée de traiter des prototypes "Oubliés" même s'ils n'ont pas eu de succès les Mirage III V et Balzac auront marqué leur époque.