Il a fait toutes les éditions de Rêves de Gosses

Adien Dana, pilote privé et Batonnier du Barreau de Lyon, est l’une des cheville ouvrière de l’association Rêves de Gosses.

Cette année, le lyonnais Adrien Dana a bouclé son dixième tour avec un enthousiasme intact. Il a même orchestré l’organisation du départ à Lyon.  » En dix ans, le tour n’était jamais encore passé par Lyon. J’ai dit oui sans réfléchir. Dès mon retour, à l’issue de l’édition 2005, j’ai pris les contacts et en décembre tout était verrouillé « . Il lui incombait non seulement de régler tous les problèmes administratifs et réglementaires, mais également de régler l’intendance, de réunir les 9 à 10.000 euros que coùte une étape et surtout de mettre en place un partenariat avec les structures concernées pour faire voler les enfants. En acceptant de prendre en charge cette première étape, Adrien Dana a mis un doigt dans l’organisation, ce que jusqu’à présent, il s’était refusé à faire.  » Je ne peux pas être à la fois pilote et organisateur compte tenu de mon travail « . Il est avocat et depuis cette année Batonnier du Barreau de Lyon.  » Les organisateurs ne peuvent pas faire voler les enfants et c’est dommage « .

C’est effectivement cette dimension qui l’a séduit immédiatement, comme tous les autres participants. Mais le tour c’est aussi une aventure aéronautique à part entière.

 » La première fois, il est particulièrement impressionnant de prendre le départ, d’autant qu’on sait qu’on part pour neuf étapes. Je n’avais jamais fait de rallye auparavant. C’était une première pour moi « . Malgré l’expérience acquise au cours des dix dernières années, chaque nouvelle boucle lui apporte encore quelque chose.  » Aéronautiquement, nous sommes immergés dans la technique, la sécurité, la navigation, la météo… C’est un stage intensif de 10 jours. Nous sommes encadrés par des professionnels compétents. Au bilan, on acquiert une meilleure aisance, on ose plus facilement partir en voyage. Avec le tour, on va partout « . Quant au budget, Adrien Dana l’estime à environ 5.500 euros pour un équipage sur un avion de 140 cv.

 » Les pilotes s’inscrivent d’une année sur l’autre. Il faudrait vraiment qu’il y ait une raison fantastique pour que je ne puisse pas le faire « . Et ce sont précisément les empêchements des uns qui permettent aux nouveaux de rejoindre cette  » famille  » qui se veut  » ouverte « . Le nombre des équipages est en effet compté. L’organisation le plafonne, dans la mesure du possible, à 22.  » Au-delà, la logistique est trop lourde « .

Reste que ce tour implique dix jours de congés à une période pas toujours propice aux vacances, malgré l’enchaînement de l’Ascension et de Pentecôte.  » S’il n’y avait pas les gamins, je ne pourrais pas prendre dix jours de congés « . Offrir un moment de répit à des enfants sur lesquels s’acharne le sort, c’est vraiment la motivation de ces pilotes. Cela se sent dans le contact, comme se perçoit d’ailleurs leur expérience de la maladie et du handicap ; acquise au fil des années. Leur relation avec ces gosses est spontanée. Ni apitoiement, ni malaise. Juste un échange direct et sincère. Et c’est précisément pour ne pas se priver de l’intensité de ces instants qu’Adrien ne veut pas renoncer aux baptêmes qui sont l’essence même de  » Rêves de gosse « .

Gil Roy. Aviasport N°616 / Juin 2006