La sortie d'atelier de l'A300B d'Airbus, le 27 juillet 1972. © Airbus
Il y a cinquante ans, le 28 octobre 1972, l’A300B s’envolait de Blagnac. C’était le tout premier Airbus. A l’occasion de cet anniversaire, Aerobuzz.fr propose une série de cinq podcasts originaux de la collection « Mémoires d’Aerobuzz » et vous donne rendez-vous, le mardi 25 octobre 2022, à 12h, pour une émission spéciale de JumpSeat (Aerobuzz sur Twitch) avec, en direct, Philippe Jarry, ancien directeur du marketing et de la stratégie d’Airbus.
Qui imaginait que 50 ans plus tard, Airbus ferait jeu égal avec Boeing ? Qui aurait parié, ce 28 octobre 1972, que le nouveau constructeur européen prendrait l’ascendant sur le géant américain ? Airbus n’avait alors produit qu’un seul avion, celui qui venait de s’envoler de Blagnac. Difficile d’imaginer qu’avant ce jour historique, il n’y avait évidemment encore aucun Airbus dans le ciel, alors qu’aujourd’hui, les A320, A330, A350 et même A380 sont omniprésents.
Il faut remonter à l’après-guerre pour comprendre comment le duopole Airbus-Boeing s’est construit. C’est ce que proposent Gérard Maoui et Philippe Jarry dans une série de cinq podcasts réalisés spécialement pour Aerobuzz.fr.
Le premier épisode, déjà disponible, s’intitule « 1945-1965, Essor du transport aérien moderne ». Il explique comment, en deux décennies, les USA se sont accaparé le marché. A la fin des années 60 les jeux semblaient faits. En 1945, l’industrie américaine était, en effet, sortie de la guerre avec une capacité massive de production et des avions de conception ancienne. L’Europe détruite n’a eu d’autre choix que d’innover. L’anglais de Havilland lance le Comet, le français Sud Aviation, la Caravelle. On sait aujourd’hui que cela ne suffira pas…
Dans le deuxième épisode intitulé « Le sursaut européen », Gérard Maoui et Philippe Jarry racontent comment, dans les années cinquante, la possibilité offerte à la République Fédérale d’Allemagne de s’équiper en aviation va être décisive. En RFA, mais aussi en France et en Grande-Bretagne, les entreprises aéronautiques vont se regroupées. Des accords binationaux vont déboucher sur des coopérations internationales. Les industriels apprennent à travailler ensemble. En 1965, 12 compagnies européennes définissent l’avion idéal : un gros porteur de 200 à 300 places. Il n’en demeure pas moins, qu’au milieu des années 60, les USA dominent commercialement et techniquement le marché en plein essor.
Dans le troisième épisode intitulé « Il s’appellera A300B », Gérard Maoui et Philippe Jarry montrent pourquoi les américains ont misé sur le trimoteur, avec d’un côté Douglas et son DC-10, et de l’autre Lockheed et son L1011 Tristar, quand les européens ont opté pour un bimoteur gros porteur. L’avenir donnera raison aux européens. Il faut rendre hommage ici à la lucidité d’un Roger Béteille. L’A300 était né. Mais il a aussi fallu la force de conviction d’un Henri Ziegler, pour convaincre la France de ne pas renoncer au projet Airbus, en 1968, après le retrait de la Grande-Bretagne. L’accord final sera signé au salon du Bourget 1969, dans la maquette de la cabine de l’A300B, le premier biréacteur bicouloir de l’histoire de l’aviation.
Il d’abord fallu trouver une forme juridique avant de construire l’outil industriel en réunissant divers sites de production en France et en Allemagne, mais aussi en Grande-Bretagne jusqu’en Espagne. Ce sera le tour de force de Felix Kracht, tirant les leçons du programme franco-allemand Transall. Il réussira à imposer une seule chaine d’assemblage final qui sera alimentée depuis les différents sites de production par avion. Dans ce quatrième épisode intitulé « Le puzzle industriel » Gérard Maoui et Philippe Jarry racontent la complexité du puzzle industriel et comment Airbus récupéra deux Super Guppy pour commencer.
L’A300B effectue son premier vol le 28 octobre 1972. C’est une réussite technique et industrielle. Mais sur le plan commercial, malgré les efforts déployés auprès des compagnies, pourtant demandeuses d’un tel appareil au moment de son lancement, les ventes ne décollent pas. Philippe Jarry et Gérard Maoui racontent les déconvenues mais aussi les espoirs et finalement les succès qui vont permettre au GIE Airbus Industrie de prendre son « envol commercial » dans les années 1978-1979.
Ecouter « A300 1/5 : L’essor du transport aérien moderne » sur une autre plateforme.
Retrouvez Philippe Jarry, ancien directeur du marketing et de la stratégie d’Airbus, et coauteur de la série de podcasts « A300, l’Airbus qui a fait décoller l’Europe« , sur JumpSeat (Aerobuzz.fr sur Twitch), mardi 25 octobre 2022, à 12h00. Cliquez ici pour être prévenu du démarrage de l’émission (en activant la notification en cliquant sur la 🔔)
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