Daniel Agnoux vient de publier chez Cépaduès un manuel pratique d’apprentissage du vol en montagne. Il livre ici ses réflexions à propos de cet art délicat.
Daniel Agnoux est un aviateur amateur au sens le plus noble du terme. Pilote d’avion, pilote de planeur, depuis toujours cet ancien ingénieur ne semble vivre que pour voler. « J’ai fait du vol à voile jusque dans les années 90. En 1990, je suis devenu instructeur avion, puis voltige en 1993 et enfin montagne en 2002 ». Il a fait le choix d’arrêter prématurément sa carrière professionnelle pour se consacrer pleinement à sa passion du vol et surtout la partager avec ses élèves. Le manuel pratique Le vol en montagne expliqué au pilote par Daniel Agnoux. Editions Cépaduès. 116 pages. 25 €. ISBN : 978.2.85428.788.2qu’il vient de consacrer au vol en montagne s’inscrit dans cette démarche. Ce livre est le fruit de son expérience d’instructeur montagne acquise à l’aéro-club de Megève et à l’aéro-club du Dauphiné (Grenoble – Le Versoud).
« Les briefings que j’ai l’habitude de faire à mes élèves s’appuient sur ma propre expérience du vol en montagne, mais aussi sur celle des grands noms de cette discipline. Dès le début, j’ai pris l’habitude de transcrire ces briefings sur papier et de les enrichir dans le temps, au fil de mes vols. Au départ, ces textes étaient des pièces disjointes. Je les ai structurées pour en faire un ouvrage didactique. J’y ai ajouté des schémas et des photos. Plutôt que de le sortir sur mon imprimante, comme c’était mon intention première, j’ai cherché un éditeur ».
Au-delà de la formation de base, ce livre est aussi pour Daniel Agnoux un moyen de partager sa passion pour le vol en montagne avec celui qui se lance dans ce long apprentissage exigeant. « Ce qui m’intéresse, ce sont les belles trajectoires dans un décor grandiose, c’est d’évoluer dans une masse d’air qui vit… En montagne, les vols ne sont jamais les mêmes. De plus, ici, il est possible de se consacrer uniquement à son pilotage et à son vol. Nous ne sommes pas assujettis à un espace aérien. Nous sommes libres de prendre nos responsabilités. Le pilote est face à lui-même alors que dans un espace contrôlé, il est pris en charge, il répond à des instructions ».
Il a voulu également faire de son livre « un outil pédagogique simple » qui réponde à deux objectifs : « donner le goût à un pilote de plaine de venir voler en montagne et lui proposer un outil pédagogique de basse pour commencer à préparer une qualification montagne ».
Au travers de sa propre expérience, il a acquis des convictions. « Tu ne peux pas être un pilote de montagne si tu n’aimes pas la montagne. La montagne est un ensemble. Tu dois posséder un minimum de technique, tu dois être en harmonie avec la nature, tu dois sentir l’aérologie, respecter la faune… faire partie de l’ensemble ».
De ses rencontres avec ses élèves qui découvraient le vol en montagne, il s’est forgé une certitude : « pour entreprendre une formation, la première condition est de posséder une technique de pilotage de très haut niveau. Il faut être capable de tenir parfaitement une trajectoire et être précis dans la conduite de la machine. En montagne, les marges de manœuvre sont très faibles. Il faut donc éliminer d’emblée toutes les marges liées au pilotage.
Il faut avoir une stratégie de pilotage des trajectoires par rapport à la vitesse. Il faut détecter très vite un écart et le corriger immédiatement. Cette maîtrise indispensable permet d’avoir la disponibilité nécessaire pour juger l’état du terrain et l’aérologie. Cela ne s’apprend pas dans les livres, mais en volant. Pour moi, l’esprit de décision, le jugement, c’est presque plus important que la technique de pilotage. L’idéal, évidemment, est de posséder les deux ».
Il met en garde les pilotes : « en montagne, l’avion est moins performant, mais le pilote aussi. Sur un glacier, à 10.000 pieds d’altitude, il y a moins d’oxygène, pour l’un comme pour l’autre. Il ne faut jamais aller se poser si ce n’est pas compatible avec la performance de l’avion, ni la performance du pilote Ici, l’accident est le plus souvent la conséquence d’une erreur de jugement, plutôt que d’une faute de pilotage ».
Pour Daniel Agnoux, comme d’ailleurs pour la plupart des pilotes qui ont atteint un niveau technique comparable, le vol en montagne fait partie de leur vie. « J’aime la montagne, je me sens bien là-haut. S’il n’y avait que la technique pure, cela ne m’intéresserait pas. Le matin tu vas te poser sur le glacier de Saint-Sorlin et tu regardes le soleil se lever sur le Mont-Blanc rouge. Au début, il fait froid. Tu es dans l’ombre. Puis le soleil apparaît. Il te réchauffe. Tu te sens bien. Et puis tu redécolles… »
Propos recueillis par Gil Roy. Décembre 2007
Photos : © Gil Roy.
Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More
2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More