Jean-Marie Saget 1929 -2020 : la disparition d’un géant discret.

De l’Ouragan au Super Mirage 4000, le pilote d’essais a connu une carrière exceptionnelle sous les couleurs de Dassault Aviation.

Avec la disparition de Jean-Marie Saget ce matin du 20 mars 2020, c’est tout un pan de l’histoire de l’aéronautique militaire française qui disparaît. C’est aussi un gros morceau de France que l’on nous retire.

Ses parents le voyaient devenir instituteur. Mais dès son plus jeune âge, il veut être pilote. Jean-Marie Saget intègre l’Ecole de l’Air en 1949 avant de rejoindre les Etats-Unis pour y recevoir sa formation de pilote de chasse. De retour en France, il rejoint la 2^ème escadre de chasse qui évolue alors sur Vampire. Le chasseur britannique est remplacé par l’Ouragan en 1953 et c’est à bord de cet avion qu’il remporte, l’année suivante, la course Creil-Cannes organisée par l’Armée de l’air.

Il se murmure alors que Marcel Dassault a un contrat de pilote d’essais en poche pour celui qui remportera la course. La rumeur se confirme : 15 jours après son exploit, Jean-Marie Saget reçoit un appel du directeur des essais en vol de la grande maison : « on a perdu pas mal de pilotes ces derniers temps, acceptez vous de rejoindre nos rangs ? »

Le jeune pilote hésite ; il se sent trop jeune pour le poste et l’image de la maison Dassault est controversée à l’époque. Mais il finit par accepter et dès lors tout s’emballe. De l’Ouragan au Super Mirage 4000, Jean-Marie Saget va tout piloter ou presque. Sa carrière est fascinante, à l’image d’une époque marquée par un foisonnement des programmes et des prototypes que l’on ne connaitra plus jamais.

Prenant sa retraite en 1989, Jean-Marie Saget ne cesse de voler. Instructeur voltige au sein de l’aéroclub Marcel Dassault à Nangis, il développe également les vols en patrouille sur avion légers et s’investit dans la mise en œuvre des Vampire du cercle de chasse de Nangis. En avril 2015,  à l’âge de 86 ans, il inscrit officiellement sa 20.000ème heure de vol sur ses carnets à l’issue d’un vol sur Cap 10. L’homme est aujourd’hui parti, place à la légende !

Frédéric Lert