L’astronaute américain, John Young, est décédé le 5 janvier 2018, à l’âge de 87 ans. Ce marcheur lunaire (Apollo 16) restera le seul à avoir participé aux trois programmes Gemini, Apollo et Navette. Il avait véritablement l’étoffe d’un héros. C’était un homme attachant.
J’ai eu la chance de rencontrer John Young, et le privilège de passer quelques jours en sa compagnie. C’était à la fin des années 90, dans le cadre du festival Air Espace de Megève. Il avait fait le voyage de la Californie, où il vivait et où il s’est éteint vendredi dernier. Nous avons préparé ensemble, la conférence qu’il devait donner. Il avait apporté ses diapositives et des vidéos de son séjour sur la Lune.
Il m’avait prévenu : à l’issue de sa conférence, il ne signerait pas d’autographes. A ses yeux, il n’y avait aucune raison de le faire. Contrairement à certains de ses collègues marcheurs lunaires, il ne se considérait pas comme une star, juste comme un professionnel qui avait accompli sa mission. A l’époque, il faisait encore partie de la NASA et il était déjà une légende.
John Young était pilote d’essai dans la Navy quand, en 1961, il entendit le président John F. Kennedy, annoncer qu’avant la fin des années 60, un américain poserait le pied sur la Lune et reviendrait sur Terre, en sécurité. L’année suivant, il rejoignait le corps des astronautes, et c’est ainsi, qu’en mars 1965, il effectua sa première mission spatiale, en compagnie de Gus Grissom, à bord de Gemini 3. Cette mission faillit être aussi sa dernière.
Une fois en orbite, Young offrit à Grissom un sandwich qu’avait acheté Wally Schirra, dans un snack de Cocoa Beach (Floride), juste avant le lancement. Une manière pour les astronautes de dire qu’ils n’appréciaient pas les rations de la NASA.
La polémique qui s’en suivi faillit mettre définitivement le plaisantin sur la touche. Failli seulement… Un an plus tard, en juillet 1966, il commandera la mission Gemini 10. Puis ensuite, il embarquera dans le programme Apollo.
En mai 1969, en tant que commandant de bord de la mission Apollo 10, il effectuera avec succès la répétition générale du vol d’Apollo 11. Il effleurera la surface lunaire. Il devra attendre avril 1972 et Apollo 16, pour se poser sur la Lune, marcher et rouler au volant du rover, en compagnie de Charlie Duke. Ils rapporteront près de 100 kg d’échantillons du sol lunaire.
Même si cette expédition lunaire constitue le point culminant de la carrière d’astronaute de John Young, les deux missions qui suivront n’en seront pas moins de nouveaux défis.
En 1981, Young sera le commandant de bord de la mission STS-1, le premier vol de la navette Columbia. 55 heures de vol. La conquête spatiale entrait dans une ère nouvelle, et une fois encore, John Young ouvrait la voie. Il commandera, deux ans plus tard, la mission STS-9 qui durera cette fois-ci 10 jours.
Je me souviendrai toujours des minutes qui ont précédé l’entrée en scène de John Young, dans le palais des sports de Megève, où il allait donner sa conférence. Nous étions tous les deux en coulisses, debout derrière l’écran. Par transparence nous regardions John Young, dans son scaphandre, en train d’enchainer des bonds de géant à la surface de la Lune. Je n’oublierai jamais l’émotion qui me submergeait alors. Du pur bonheur.
C’est avec tristesse que j’ai appris, ce matin, la mort de mon héros.
Gil Roy
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C'était un grand et déjà une légende. Il faisait partie de tous ces premiers astronautes dont les noms revenaient sans cesse dans l'actualité des années 60-70. Encore un qui nous quitte.
Juste une remarque sur l'article, Walter Schirra avait lui aussi participé à trois programmes, Mercury, Gémini et Apollo.
J'étais présent , à Megève , aux Entretiens de Médecine aéronautique .
Ce fut glorieux de participer à sa confèrence .
Bravo , d'ailleurs , aux Organisateurs de l'époque qui nous ont fait rencontrer plusieurs " héros et héroïnes " du même genre .
J'aurais voulu en être .....
Condoléances .
Une Etoile de plus doit scintiller cette nuit dans le ciel, visible pour l’oeil des aviateurs.....
Très bel éloge d'un homme, étoffe des héros de ma jeunesse.
Un très bel hommage.
Jamais dans les années 60 en écoutant les premiers exploits des astronautes et notamment lors des premières rencontres des capsules Gemini dans l'espace avec John Young, j'aurais imaginé une trentaine d'années plus tard me retrouver aux commandes avec lui de mon Catalina pour survoler le mont Blanc avant le festival de Mégère en 1999.
John a effectivement connu Gemini, Apollo et la navette spatiale. Il était déconcertant de simplicité avec ses santiags et son chapeau texan. Lui qui avait tout connu, était aux commandes avec la joie d'un enfant. Depuis cette rencontre, la rencontre de ma vie, j'ai compris son message emprunt de grandeur et de modestie.
Très beau !
Veinards....
Michel.
Bons vœux.
Très bel hommage à l'un des symboles de l'épopée lunaire qui a marqué notre enfance.