Kamikaze malgré lui

« Zéro pour l’éternité » pose la question de l’engagement total au service d’une cause. Ce manga tiré d’un best-seller japonais jette un nouveau regard sur l’épopée Kamikaze, laquelle, 70 ans plus tard, reste pour beaucoup (notamment de japonais…) un mystère.

Les kamikazes étaient-ils des terroristes, au sens où l’Occident entend ce terme au 21ème siècle ? Gênés par le fanatisme de ces pilotes de guerre, les japonais ont occulté pendant des décennies ce phénomène, jusqu’à le bannir des manuels scolaires. Aujourd’hui, les jeunes générations le redécouvrent et à leur tour, se posent la question de la nature de cet engagement jusqu’au-boutiste. Ce patriotisme exacerbé est-il comparable aux formes actuelles de terrorisme ?

Cette question qui dérange les jeunes japonais est en fait le point de départ du manga « Zéro pour l’éternité » de Souichi Sumoto paru en 2010 au Japon et que les éditions Delcourt viennent de traduire en français Zéro pour l’éternité a été adapté en manga par Souichi Sumoto, d’après le roman de Naoki Hyakuta. Il paraît en France en cinq volumes. Le tome 1 est en librairie depuis mi-janvier 2013. Le tome 2 arrive le 13 mars 2013, le tome 3 le 12 juin 2013, le tome 4 en septembre 2013 et le tome 5 en décembre 2013.. Le récit est proposé en cinq volumes qui paraîtront tous en 2013. Le deuxième est arrivé en librairie le 13 mars 2013.

L’histoire. Kentaro est un étudiant oisif de 26 ans sans aucune motivation. Il apporte son aide à Keiko, sa sœur, qui enquête sur la vie de leur grand-père, disparu pendant la seconde guerre mondiale. Ils savent juste que leur grand-père Kyuzo Miyabe était pilote de chasse de la marine impériale japonaise et qu’il a terminé sa vie comme kamikaze. Afin de le connaître et de comprendre le sens de son engagement, les deux jeunes recueillent les témoignages de ses anciens compagnons d’arme. C’est l’occasion d’incessants allers retours entre le Japon contemporain, et le Japon en guerre.

Il y a quelques années, était paru un manga intitulé « Tsubasa, les ailes d’argent » de Ayumi Tachihara (éditions Panini Comics) qui racontait l’histoire d’un kamikaze. « Zéro pour l’éternité » va au-delà du simple récit historique pour aborder la question sous l’angle, non seulement historique, mais sociologique et culturel. C’est un récit émouvant et sans concession. Le dessin est réaliste et très expressif. Soichi Sumoto met particulièrement bien en scène les avions, un de ses sujets de prédilection.
Un manga à ne pas manquer en attendant son adaptation cinématographique.

Gil Roy

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