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Un témoignage fort de Robin Walter sur l’horreur des camps de concentration nazis de Dora où furent construits les missiles V1 et V2 par des prisonniers dont fit partie Pierre Walter, le grand-père de l’auteur de cette bande dessinée.
L’histoire racontée avec sobriété et justesse, et illustrée avec un graphisme (en noir et blanc) respectueux de l’horreur des camps de la mort, est une histoire vraie. Il fallait le dire. Car l’auteur, Robin Walter s’est inspiré directement des mémoires de son grand-père Pierre Walter, prisonnier à Dora de 1943 à 1945. C’est dans ce camp de travail, une annexe du tristement célèbre camp de Buchenwald, que les Allemands fabriquaient leurs missiles V2. Ou plutôt, faisaient fabriquer par les déportés leurs fusées de mort.
La tragédie de ce récit en deux tomes est conforme aux plus grandes pièces classiques. Un héros, jeune, ambitieux, entouré et aimé par sa famille, poursuit le rêve que chacun se jure d’accomplir depuis Icare : voler. De l’autre côté, deux antagonistes, deux prisonniers français au service des SS pour satisfaire les délires mortels des Allemands de construire et lancer des V2 sur Londres, Paris…
Sauf que dans cette tragédie, le héros en question, Michael, le scientifique allemand, est celui qui conçoit les V2… Et que nos deux Français, Paul et Emile, sont les esclaves qui survivent sous le joug des Allemands. Le premier traverse la guerre avec sa famille, mais préfère la délaisser pour satisfaire son ambition. Les seconds, qui n’ont plus que leur mémoire pour rêver de liberté, doivent sous peine de mort, participer aux premiers tirs – réussis – des missiles V2.
Disons maintenant, pour être précis, que KZ Dora n’est pas, à proprement parlé, une BD sur l’aviation ni même sur les « choses de l’air ». Même s’il est ici évidemment beaucoup question de missiles. KZ Dora est plutôt le témoignage de deux passions que rien ne peut rapprocher : celle d’un fou passionné de missiles destructeurs, et celles de deux hommes détruits, pas encore au bout de leur calvaire, mais pour qui la Liberté avec un grand « L » reste la seule valeur non destructible. Cet album est poignant. Mais il faut le lire pour ne rien oublier. Et aussi parce qu’en matière de génocide, il n’y a pas prescription.
Bruno Rivière
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– KZ Dora (2 tomes)
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KZ Dora, le cycle de l’horreur bouclé
Mon grand-oncle est décédé à Dora. Pour ceux que le sujet intéresse, je signale deux sites intéressants créés à ce sujet en Allemagne:
http://www.dora.de/index.php?id=389&L=2 qui est dédié à l'histoire du camp lui-même, et
http://totenbuch.dora.de/index/index/letter/a/lang/fr/reset/true qui est le "livre des morts" du camp et où on retrouve des biographies de prisonniers décédés.
Une œuvre de mémoire utile, initiée par les Allemands eux-mêmes, et (en grande partie) accessible en français et en anglais.
KZ Dora, le cycle de l’horreur bouclé
je le fais acheter par la bibliothèque, car personne n' a le droit d'oublier, faute de quoi, un jour, ce pourrait être le retour, ici, ou ailleurs.