L’ACF sombre dans le fétichisme

A l’occasion de l’envoi de ses vœux de nouvel an, l’Aéro-club de France aurait voulu créer le buzz qu’il ne s’y serait pas pris autrement…

Au cours de ces dernières années, une compétition s’est installée entre l’Aéro-club de France et le musée de l’air. L’enjeu étant de savoir qui enverrait la carte de vœux la plus originale. De la plaque métallique façon « nose art » au morceau de Concorde, en passant par la règle destinée à « mesurer la distance parcourue par l’aviation depuis le premier kilomètre bouclé par Farman en 1908 », une cellule de Solar Impulse ou encore le pot de miel des ruches du musée, lequel ne passait pas par la fente des boîtes aux lettres, les deux présidents se sont livrés, au fil des ans, à une surenchère sympathique. Gérard Feldzer a quitté le musée, en 2010. Jean-François Georges, qui est toujours à l’Aéro-club de France, a perpétué unilatéralement la tradition.

Cette année, sa carte de vœux était accompagnée d’une paire de collants féminins de marque « Le Bourget ». Heureusement qu’il est précisé que le fabricant de bas, installé dans l’Aisne, a rebaptisé sa marque après l’exploit de Lindbergh, sinon le rapport nous aurait échappé. Mais de là à affirmer, comme le fait le président, que depuis, « l’aéronautique se glisse dans chacun de nos pas », c’est prêter aux aviateurs des mœurs ambigües. Décidemment, la carte 2011 de l’Aéro-club de France est troublante. Et si au moins Jean-François Georges était allé au bout de sa démarche et nous avait fait parvenir ses vœux par porteuse spéciale… Même pas !

Gil Roy