L’aérogare du Bourget se refait une beauté

La réfection de l’aérogare historique du Bourget se poursuit. Après la salle des Huit Colonnes en 2013, c’est au tour de la façade, des statues et des terrasses d’être remises en état. Aéroports de Paris va profiter de ce chantier pour refaire la signalétique de l’aéroport d’affaires dans le style Art déco…

Le Ministère de la défense et le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) se sont engagés en 2011 dans un processus de rénovation du Musée de l’air et de l’espace, de préservation des collections et de mise en valeur de l’industrie aéronautique française.

Deux phases de travaux ont été identifiées, dont la première s’est achevée en 2013 avec la réouverture, après un an de travaux, de la salle des Huit Colonnes. Ce hall d’accueil des passagers a retrouvé son faste de 1937 et deviendra fin 2014 l’entrée principale du musée.

La deuxième phase des travaux, qui commence en ce début d’année, porte cette fois sur l’aspect extérieur de l’aérogare. Les façades, les statues et les terrasses seront restaurées pour leur redonner leur éclat. «Ces travaux de façades vont nous occuper jusqu’en 2017» précise le Général Gérard Vitry, directeur adjoint du musée en charge des travaux. «On va commencer par la façade côté esplanade, pour un montant de 5,5 millions d’euros, dont les travaux s’étendront jusqu’en mai 2015, juste avant le 51eme salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE).»

La façade côté tarmac sera elle aussi rénovée, mais plus tard. «Nous procédons par étapes de manière à ne pas gêner les différentes manifestations récurrentes sur l’aéroport du Bourget, et principalement le SIAE» précise Catherine Maunoury, directrice du musée. Côté tarmac, les travaux s’étaleront de 2015 à 2017. «Ces travaux sont plus complexes», précise le Général Vitry, «car on aura aussi la tour de contrôle à rénover, qui retrouvera sa forme de 1954, ainsi que les terrasses.»

Un nouveau bâtiment va apparaître dès l’automne sur le tarmac, pour remplacer l’abri provisoire du hall 39-45, et permettre une meilleure conservation des avions et une nouvelle scénographie. Un nouvel espace d’exposition sera également mis en place à côté du planétarium pour accueillir le Yak 3 en cours de restauration, qui sera présenté dans le cadre d’une exposition « Normandie-Niemen » à l’automne 2014.

Dernier point important pour le musée, l’accessibilité aux personnes handicapées, qui devra être aux normes au 1er janvier 2015. C’est un enjeu qui nécessitera de gros investissements, et ce même si le musée est de plein pied. La direction du musée vise la labellisation « tourisme et handicap ». Certaines installations, telles les passerelles, ne seront pourtant jamais accessibles aux personnes à mobilité réduite et le musée devra compter sur des dérogations pour obtenir le label. Pour palier ce problème, l’idée est de développer un système de visite virtuelle de manière à donner à tous l’accès à la totalité du musée.

Si le musée est en effervescence, ses abords le seront tout autant cette année. Augustin de Romannet, président d’Aéroports de Paris (ADP) et féru d’histoire, a impulsé une réflexion pour remettre l’aéroport du Bourget, premier aéroport d’affaires en Europe, au cœur de la ville. «On a fait le constat que le Bourget est un site unique à plusieurs égards», explique François Charritat, président de l’aéroport du Bourget, «et on doit lui redonner une image à la hauteur de ce lieu exceptionnel».

Une signalétique, composée de lettres type art déco mesurant 1m70, sera érigée sur l’esplanade, et indiquera d’une part le Musée et de l’autre l’aéroport. «On souhaite remettre l’aérogare dans la ville et faire que le musée et l’aéroport soient visibles» explique François Charritat. La typographie des lettres reprendra celle utilisée dans la salle des Huit Colonnes.

La statut « L’envol », érigée en hommage à la tentative de traversée de l’Atlantique par Nungesser et Coli sera replacée dans l’axe du musée, son emplacement originel.
Enfin, le bâtiment d’Aéroports de Paris situé au Nord de l’esplanade, sera recouvert temporairement d’une bâche perforée présentant de manière graphique les aviateurs et les avions d’hier et d’aujourd’hui, faisant le lien entre patrimoine et modernité.

Les travaux entrepris par Aéroports de Paris seront terminés fin juin, de manière à pouvoir accueillir l’un des événements clés de cette année anniversaire : le grand meeting du centenaire organisé par Adp et l’Aéro-club de France en juillet.

Fabrice Morlon