Voisin, Salmson, Rolls-Royce… La 38ème édition de Rétromobile (6-10 février 2013) a mis en lumière les chromosomes aéronautiques des plus prestigieuses marques automobiles à l’occasion d’une édition qui a fait une place de choix à l’aviation. Sans oublier un Morane H et une superbe Bugatti 5 litres ; année Roland Garros oblige.
Pourtant, cette 38ème édition qui s’est tenue du 6 au 10 février, se veut quelque peu différente de celles des années antérieures en ouvrant largement ses portes à l’aviation ancienne en prenant le prétexte d’anniversaires de faits historiques pour valoriser le patrimoine aéronautique. Doit-on s’en plaindre ?
D’ailleurs, dès l’entrée, le visiteur peut se demander s’il ne s’est pas trompé de salon car ce sont deux avions qui l’accueillent. A l’extérieur, un MIRAGE V de la Force Aérienne Belge dans sa livrée de combat. Ce chasseur, mis aux enchères le 3ème jour du salon, fut construit à 530 exemplaires à partir de 1967. Immatriculé BD 09 N/S 209, il fit son premier vol opérationnel le 11 mars 1971 et fut utilisé à partir de la base de Florennes pour des missions de reconnaissance basse altitude. Il totalise à ce jour 3 846 heures de vol. Réformé et désarmé mais ayant subi une Révision Générale en 1985, il lui reste actuellement 1 154 heures de potentiel.
Passé le sas de l’entrée, c’est maintenant un binôme avion/auto qui s’offre aux regards, dans un brillant hommage à Roland Garros. Aux côtés de la superbe Bugatti 5 litres prêtée par le Musée Hollandais Louwman, trône le Morane H de la collection Salis, réplique de l’appareil avec lequel le célèbre aviateur s’est élancé sur la Méditerranée, il y a tout juste 100 ans. Les grandes dates jalonnant la courte vie de cet homme hors du commun abattu la veille de ses 30 ans aux commandes de son appareil, permettent de constater que l’avion n’était pas sa seule passion et l’amour de Garros pour l’automobile (au point de devenir agent des voiturettes Grégoire à fin de ses études HEC Paris) et son amitié avec le constructeur Ettore Bugatti y sont largement rappelés.
Le début du siècle dernier empreint de créativité et parfois d’un grain de folie dans le domaine de l’ingénierie, permettait bien des expérimentations qui débouchaient parfois sur la création d’engins souvent très particuliers, comme le prouve l’Hélica, ce véhicule conçu il y a un siècle par l’ingénieur Drômois Marcel Leyat (Ecole Centrale promotion 1911) qui sut, avec habileté, rapprocher les mondes de l’aviation et de l’automobile.
Cinq modèles différents (1913 – 1921) sont exposés dans un espace réservé à ce véhicule particulier. Autour de cet ilot, les commentaires vont bon train et le rapprochement auto/avion est souvent au centre des discussions.
Au fil des allées, de nombreuses références au monde de l’aviation ou à la technologie aéronautique attirent l’œil et les stands dédiés à quelques marques disparues ne se privent pas de rappeler qu’avant de s’orienter vers l’automobile, la puissance industrielle du constructeur était d’abord consacrée à la production aéronautique. Parmi ces pionniers, Gabriel Voisin rachète en 1906 à Billancourt l’usine de Louis Blériot et avec son frère Charles, crée la première fabrique d’avions commerciaux en Europe (Société des Avions Voisin). Ce n’est que lorsque la grande guerre fut terminée qu’il se lança dans la construction d’automobiles, domaine qui lui paraissait constituer un marché prometteur.
On se souvient également que la Société des Moteurs Salmson créée en 1890, se développe tout d’abord dans l’aéronautique en fabriquant, à partir de 1909, un moteur d’avion à sept cylindres en étoile monté par Breguet et Voisin, puis et ce n’est qu’à partir de 1919 que la marque se lance dans la fabrication d’automobiles. Ainsi, comme d’autres grands noms d’industriels que l’histoire associa par la suite à la seule production automobile, Salmson a joué un rôle de pionnier dans l’histoire de la technologie au service de l’aviation, tout comme Rolls Royce en Angleterre, Messerschmitt en Allemagne, SAAB en Suède… et bien d’autres firmes dans de nombreux pays.
Peintres, sculpteurs, (Perinotto, Nadaskay, Freudenthal), concepteurs de mobilier, tous regroupés dans le « village des artistes », proposent aussi nombre un grand nombre d’œuvres, d’objets et d’éléments de décor directement inspirées de l’histoire de l’aviation ou construits à partir de pièces ou de morceaux d’avions (tronçons d’ailes, moteurs…). Ces « collectors » font l’admiration du public et attirent la convoitise des amateurs d’art et des collectionneurs, malgré les pris le plus souvent prohibitifs.
C’est donc par la grande porte que l’aviation est entrée, cette année tout au moins, dans le temple de la grande épopée automobile. Une initiative louable de la part des organisateurs qui a permis de rappeler, si besoin était, que les progrès engendrés dans l’aéronautique ont souvent servi l’industrie automobile et que le transfert de technologies de l’aviation vers l’automobile a permis bien des progrès et des innovations dans la conception des autos à travers le temps.
Philippe Chetail
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L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
Attention, "Artein Motion" n'est qu'un revendeur. Les pièces de leurs catalogue sont fabriquées par un société améicaine : "MOTO art". Autrement j'ai également découvert un site français 'apparement) qui propose des pièces aéronautiques détournées en objets de décoration : ici : http://inflightlights.hautetfort.com/
L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
Ce bureau, si je ne me trompe, est en vente à Reims dans une boutique .
il avait disparu de l'étalage le temps de retro mobiles.
c'est vrai que le recyclage de toles d'avion est en plein developpement chez les designers, avec plus ou moins de bonheur, notament dans le soin porté à l'assemblage qui est quelque fois une injure à la precision aéronautique!
L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
Il me semble que le bureau en toles issues de F14 Tomcat soit l'oeuvre de Timothy oulton et non Artein Motion
L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
Vous avez sans doute raison quant au créateur de ce superbe bureau mais à Rétromobile il était bien proposé à la vente sur le stand Artein Motion comme tous les autres éléments de décor et mobilier qu'exposait ce designer italien. Une autre vie pour ces pièces de voilure ou tôles d'avions ferraillés transformés en superbe mobilier, qui trouverait sa place, si ce n'était le prix, chez tout passionné d'aviation. Une créatrice française qui exerce son art dans le sud de la France (je ne peux faire de publicité directe en citant son nom) réalise également des meubles et des objets décoratifs avec les morceaux d'avion... On la rencontre parfois lorsqu'elle expose dans les grands meetings aériens... Superbe !
Philippe Chetail
L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
Bravo pour ce beau reportage. la passion des belles autos est souvent partagée par les amoureux de l'air..!
L’aviation donne des ailes de noblesse à Rétromobile 2013
merci pour nos chères voitures a d'hélices...petit rectificatif sur le Salmson c'est les chemises d'eau en cuivre pas les têtes de cylindres...!B.Daurat des amis de l'hélica