C’est un ouvrage inclassable que propose Cépaduès. Ni vraiment un manuel de physique appliquée à l’aéronautique, ni tout à fait un document sur la pratique de l’aviation de loisir. D’autant que ce livre que signe Philippe Depondt se lit (presque) comme un roman !
Si la machine volante est une énigme pour Philippe Depondt, l’ouvrage que propose cet enseignant-chercheur de physique est une intrigue pour le lecteur qui le feuillette après avoir lu « la quatrième de couverture ». Philippe Depondt y est présenté comme un respectable spécialiste de la physique qui enseigne à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris, et à l’Institut des nanosciences de Paris. Du lourd !
Pourtant, dès les premières lignes, quelque chose cloche… Là où l’on attendait des équations apparaît un dénommé Martial Rataboul qui s’impose comme le personnage principal, comme si un manuel de physique pouvait avoir un héros. C’est pourtant le cas de cet ouvrage dans lequel le professeur raconte comment vole un avion à travers des discussions de pilotes. Et c’est ici que réside l’astuce de ce livre.
L’auteur nous balade dans le quotidien de son aéro-club. On y rencontre un vieux mécano grincheux, une jeune chef-pilote bénévole au caractère affirmé, un stagiaire écervelé… Il y a aussi des gens de passage. Tout ce microcosme est confronté aux aléas de la vie associative. Quand quelqu’un se pose une question, il y a toujours un autre pour y apporter une réponse. Et c’est ainsi que Philippe Depondt parle d’écoulement turbulent ou du principe d’inertie, à travers des dialogues vivants qui sonnent justes.
Le lecteur suit sans s’en rendre compte la démonstration du professeur de physique dissimulée derrière un dialogue vivant entre deux protagonistes. Quand une notion mérite un approfondissement, il y a toujours un personnage pour se substituer au lecteur et poser la bonne question. En bon pédagogue, l’auteur sait aussi ménager des respirations en faisant des apartés sur la vie de Bernoulli ou la beauté d’une PTU (prise de terrain en U) parfaite. Dans le cours d’un développement sur l’effet gyroscopique, il peut glisser une phrase du type : « Lacapelette se tut. Il se resservit du café, contempla l’atterrissage d’un DR400 qui redécolla aussitôt ». Avant de reprendre le cours de sa démonstration.
Ce livre est aussi une douce plongée dans la vie d’un aéro-club. Et là encore, sans en donner l’impression Philippe Depondt brosse un portrait lucide de l’aviation associative. Il peut ainsi faire une longue digression sur les avions Piel et en particulier l’Emeraude (il restaure actuellement un exemplaire datant de 1955), évoquer la mort par imprudence d’un pilote privé ou le choc des cultures entre ceux qui volent en D112 et ceux qui préfèrent les Cirrus SR22.
Et quand le lecteur arrive à la fin, sans s’être rendu compte qu’il avait tourné les pages, il a finalement passé un bon moment de lecture et il a le sentiment d’avoir appris ou mieux encore, compris certaines notions dont il avait connaissance sans pour autant les maîtriser.
L’édition révèle parfois quelques bonnes surprises. « L’énigme de la machine volante » en est une…
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