L’envol du XXe siècle, Blériot-Aéronautique

Louis Blériot ne s’est pas contenté de réaliser la première traversée de la Manche, il fut l’un des plus prolifique constructeur aéronautique français avec pas moins de 300 avions à son actif.

Quelle bonne idée d’avoir réédité, dans un format un peu plus usuel, le véritable volume (dans tous les sens du terme) publié par « Loulou » Blériot voici des années chez le collectionneur-éditeur Adrien Maeght. Plus pratique d’utilisation, l’ouvrage n’en remplira que mieux son rôle de référence (248 pages au format 24 x 31), d’autant qu’il a été complété et augmenté, tant le petit-fils, Louis Blériot, de l’illustre vainqueur de la Manche, Louis Blériot, poursuit sans relâche sa quête du grand-père.

Voilà bien un Docavia comme on les aime : un travail documentaire considérable qui fleure bon un parfum d’exhaustivité. On a l’impression, après la lecture, qu’on a appris beaucoup si ce n’est tout. D’autant que ce livre ne s’arrête pas à Louis Blériot le pionnier de l’aviation, tant il évoque les célèbres phares et dynamos, n’omet pas les équipements automobiles, les motos, les voitures, et même les bateaux et autres hydroglisseurs ou chars à voile, qu’il poursuit naturellement par SPAD et le développement de l’avionneur jusqu’à la nationalisation de 1936. Si les quelque 300 avions de l’étonnant palmarès de l’industriel sont présentés, l’ouvrage révèle en filigrane des traits de la personnalité du personnage, somme tout resté méconnu, que fut Louis Blériot.

De quelconques pinailleurs pourront toujours trouver à ergoter sur le détail qui manque, la précision oubliée ; il reste que cet opus est simplement magistral, bien à la mesure de ce personnage fondateur des ailes françaises et, par le fait… mondiales. Le posséder et le lire est une richesse dont il ne faut pas se priver.

Jean Molveau