Environnementales, économiques, réglementaires… N’en jetez plus ! Les pressions qui pèsent sur les organisateurs de meetings aériens sont multiples. Elles ont entrainé des annulations en 2022. C’est le moment de réinventer le spectacle aérien. On en parle avec Jean-Noël Bouillaguet, l’un des plus grands organisateurs de meetings aériens, sur le plateau de JumpSeat.
La récente décision du maire de Sainte Maxime de ne plus organiser le Free Flight World Masters a résonné comme un signal d’alarme. La raison invoquée est un avertissement que tous les organiseurs d’événements aéronautiques ont prise très au sérieux : « Aussi merveilleuse qu’a pu être cette manifestation, son bilan carbone n’est pas exemplaire. »
Cette grande fête populaire qui depuis 2011 réunissait des dizaines de milliers de spectateurs sur les plages de Sainte Maxime aurait dû avoir lieu mi-octobre 2022. Quelques semaines plus tôt, à Albi, c’est le meeting aérien de clôture du championnat du monde de pilotage de précision qui a été annulé, pour cause de nuisances.
Le 28 août 1988, à Ramstein, quand trois AMB-339 de la patrouille nationale italienne Frecce Tricolori se sont percutés en vol, faisant plus de 500 victimes parmi les spectateurs, dont 70 morts, dans le monde du spectacle aérien, beaucoup ont cru que ce drame avait signé la fin des meetings aériens. D’autant qu’il était survenu, deux mois seulement après de drame d’Habsheim (3 morts, 36 blessés).
A la fin des années 80, le monde du spectacle aérien a réussit à rebondir. C’est devenu beaucoup plus compliqué pour les organisateurs, mais le spectacle a pu continuer. En 2022, c’est différent, et c’est ce que nous expliquera Jean-Noël Bouillaguet, président-fondateur de France Spectacle Aérien, mardi 22 novembre 2022, en direct sur JumpSeat (Aerobuzz.fr sur Twitch).
La menace n’est pas nouvelle. Elle n’est pas unique non plus. Depuis plusieurs années, les acteurs des meetings aériens doivent y faire face. Ils ne s’y sont pas seulement adaptés, ils ont surtout lancé une réflexion sur l’évolution inéluctable du spectacle aérien. Le spectacle aérien doit vivre, parce qu’au-delà du meeting aérien, c’est la sauvegarde du patrimoine aéronautique qui est en jeu. Combien de vocations sont nées dans l’ambiance d’une fête aérienne, au bord d’une piste en herbe ?
Rejoignez-nous le mardi 22 novembre 2022, à partir de 12h00 pour échanger avec Jean-Noël Bouillaguet et les chroniqueurs d’Aerobuzz.fr. Au sommaire de cette 13ème émission de JumpSeat, il sera aussi question de l’Antonov An-225, de SAF, d’Artemis, du mondial de rallye aérien, de théâtre, de livres, de vol en Alaska…
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Cela ne touche pas que la France. Il y a 13 ans, avait lieu le dernier meeting aérien de Québec.
C'était un petit rassemblement par rapport aux célèbres meeting d'Oshkosh, la Ferté, etc. mais c'était tout de même assez sympa. Il y avait de quoi faire rêver les enfants et les plus grands, montrer que des pilotes handicapés savaient faire des trucs absolument incroyables. Les pilotes de ligne étaient de la partie, puisque les vols réguliers au départ et à l'arrivée d'YQB n'étaient pas altérés. Ils saluaient le public à leur façon.
Mais là, aucune question d'environnement. La mairie de Québec, les gouvernements provincial et fédéral n'en ont jamais eu rien à faire de l'environnement : s'il faut couper des arbres pour construire des complexes résidentiels, ils le feront. S'il faut fracturer le sol pour récupérer quelques gouttes de gaz ou de pétrole, ce n'est pas un problème. Électrification du réseau ferré ? Jamais entendu parler. D'ailleurs, les trains transportant du pétrole continuent de traverser les centre-villes canadiens, comme quoi les leçons de Lac-Mégantic sont déjà oubliées.
Les excuses environnementales, nuisances, sécurité... c'est seulement pour se donner bonne conscience. La vraie raison reste et restera l'argent.
Nos élus sont de plus en plus mauvais à gérer leur budget, il leur faut plus d'argent, quoi de mieux qu'un meeting aérien pour récupérer un petit pactole, que les organisateurs ne peuvent pas se permettre ?
Bonjour,
Toutes ces restrictions sont dans l'air du temps, mais certains présentateurs d'aéronefs "professionnels" sont fautifs, ayant ouvert la boite de pandore il y a plusieurs années en demandant notamment des qualifications spéciales, à l'instar de nos amis britanniques, pour pouvoir présenter en meeting leurs beaux avions... N'oublions pas que nos amis britanniques tous qualifiés ont toujours eu plus d'accidents qu'en France...Et encore une fois tous qualifiés.
Notre ancienne règlementation était liée au bon sens, et surtout celui du directeur des vols, qui, avant le meeting contrôlait les démonstrations des participants, ... On peut être bon un jour, et mauvais le lendemain.
La réforme demandée par FSA était la demande de trop, et cette association s'est laissée débordée par la DGAC qui nous a sorti un texte inapplicable ... 95% de meetings de cette année (et avec difficultés) ont fait l'objet de "mesures alternatives" nouvel expression de mot "dérogations"
Pendant près de 10 ans, nous avons réussi à bloquer cette velléité, mais avec le changement de direction et le COVID, la DGAC a travaillé dans son coin, en envoyant des projets, à des interlocuteurs qui ne lisaient que la première page...sans analyser le texte en détail...
nous avons été les premiers, (je dis nous car nous étions plusieurs à Biscarrosse, à constater que nous allions dans un mur, pour le fameux RIH) .. Les interlocuteurs de notre autorité, ont été bienveillants, et merci à eux en nous accordant multiples règles alternatives...Cela a été bien, mais ne pourra durer dans le temps, il suffit qu'une personne change d'état d'esprit et veille appliquer strictement les textes, et plus un meeting ne pourra avoir lieu.
Il y a donc urgence à abroger ce texte et en faire un nouveau raisonnable, mais sécuritaire, en concertation, non seulement avec FSA qui regroupe que des habitués, mais aussi des "petits" organisateurs ou présentateurs dont ce n'est pas l'objectif principal, et surtout des personnes qui ont la volonté de lire les textes en entier.
Ces meetings sont indispensables pour l'avenir de notre passion, pour faire accepter nos aéronefs par l'ensemble de la population, il faut qu'ils soient nombreux, pour que cela devienne un instant de plaisir pour tous, spectateurs, organisateurs, participants, qui dit nombreux dit simplification, et économie... Dites vous bien, à l'heure actuelle, par exemple, que si il y a un seul avion de collection... cela devient un meeting avec des contraintes énormes.!
Une bonne partie de notre règlementation est a revoir, même hors meeting, par exemple est il admissible que l'on accepte des vols à frais partagés, qui sont effectués par des pilotes n'ayant que peu d'expérience, alors que l'on ajoute contraintes sur contraintes pour les pilotes ne faisant que des vols découvertes (nombre d'heures de vols, médical etc..)