Le Musée de l’Air et de l’Espace de Paris-Le Bourget présente actuellement une exposition temporaire consacrée aux aviateurs de la Grande Guerre. Rompant avec une tradition consistant souvent à ne mettre en lumière que les héros de cette nouvelle arme aérienne et le culte qui s’y attache, cette exposition, qui présente de nombreux écrits d’aviateurs de l’ombre, apporte des éclairages nouveaux sur les missions et l’expérience combattante.
Le visiteur du Musée de l’Air et de l’Espace peut constater, lors de sa première découverte de ce lieu totalement voué l’histoire de l’Aviation, que le musée présente dans la Grande galerie une exposition permanente, (renouvelée en 2009) entièrement dédiée a cette période du début du 20ème siècle et en particulier aux aéronefs de la première Guerre Mondiale. Constituée à partir de 1919, la collection d’aéronefs, présentée dans un contexte muséographique riche – uniformes, armes, moteurs, cellules d’aéronefs, insignes, maquettes, affiches, ou encore photographies – est sans équivalent dans le monde.
Mais ce visiteur imagine t’il que le Musée possède aussi d’importantes collections relatives à ce conflit qui n’ont pas encore été dévoilées ? Aussi, en cette année anniversaire, il a paru naturel à sa directrice et aux conservateurs d’inhumer ces archives et de les exposer au public.
« Le musée est pleinement engagé dans ces commémorations et souhaite souligner les aspects humains de ces temps de guerre. N’oublions pas que si 183 as ont été recensés, ce sont plus de 17 000 aviateurs qui ont été formés dans cette période. Pour cette raison, La Grande Guerre des Aviateurs, donne la parole à tous ceux qui sont restés dans l’ombre. Cette exposition complète parfaitement l’exposition permanente Les As de 14-18, installée en 2009 » explique Catherine Maunoury, directrice du musée.
A partir de témoignages livrés aux regards avec une sélection de documents et d’objets rares et inédits (courriers, dessins, uniformes, équipements…) , cette nouvelle présentation, originale à plus d’un titre, développe différentes thématiques tout au long d’un parcours structuré autour de huit séquences, dont les trois premières sont centrées sur les principales missions opérationnelles des aviateurs.
Si les historiens ont souvent mis l’accent sur la naissance de la chasse, l’exposition accorde aussi une place importante à l’évocation des missions dévolues à l’aviation dès le début du conflit, telles que la reconnaissance, l’observation ou encore le bombardement. Suivant l’approche visant à privilégier le regard des aviateurs sur la Grande Guerre, une large place est faite à la photographie et, notamment, aux prises de vues en vol mais aussi à quelques films d’archives, eux aussi peu connus du grand public.
L’expérience combattante qui se dégage tout au long du parcours, est l’un des autres thèmes abordés au sein de l’exposition. Même si les aviateurs ont eu, globalement, un sort plus « enviable » que les poilus des tranchées, il n’en reste pas moins qu’ils ont eux aussi vécu de terribles épreuves physiques et psychiques, d’importantes souffrances et ont été aussi très souvent confrontés à la mort. La vie de l’escadrille et son organisation, le quotidien, les baraquements, ou encore les loisirs des combattants du ciel, sont aussi traités dans les autres thématiques développées au sein de l’exposition.
Par ailleurs, dans l’intense combat que les belligérants se livrent pour moderniser l’armement et augmenter l’efficacité des appareils, les aviateurs ont également joué un rôle crucial. Plus rarement évoqué, leur engagement dans la conception et la mise au point des appareils fait l’objet d’une séquence plus largement consacrée à la construction et à la production industrielle. Cet aspect négligé dans l’historiographie met particulièrement en lumière l’industrie aéronautique française, qui connaît une mutation décisive pendant toute la durée du conflit.
Ainsi cette exposition originale et inédite aborde un versant tout particulier de la guerre aérienne, habituellement traité dans une vision plus technique et à travers le regard des As les plus connus.
L’exposition est accompagnée d’une publication co-éditée avec le Ministère de la Défense, le secrétariat général pour l’administration, la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives. Placée sous la direction de Gilles Aubagnac et de Clémence Raynaud, commissaires de l’exposition, elle réunit les contributions de quinze auteurs.Gilles Aubagnac, Nicolas Beaupré, Christian Benoit, Claude Carlier, Antoine Champeaux, Michel Goya, Marcellin Hodeir, Anthony Petiteau, Laurent Rabier, Clémence Raynaud, Denis Rolland, Georgia Santangelo, Fernando Suarez San Pablo, Christian Tilatti, Marie-Catherine Villatoux. Centré sur la figure de l’aviateur, cet ouvrage collectif propose une approche renouvelée de l’aviation pendant la Première Guerre mondiale, en abordant des thématiques telles que l’expérience combattante, la chasse, le bombardement ou la production industrielle. Exploitant un large corpus de témoignages, les textes réunis apportent des éclairages inédits sur les conditions de vie et de combat, mais aussi sur un certain nombre de stéréotypes attachés à la figure de l’aviateur, comme le culte des as.
Cette exposition temporaire qui se poursuivra jusqu’au 25 Janvier 2015 a également pour objectif d’étendre l’accessibilité des informations à l’ensemble des publics, adultes et enfants valides ou personnes en situation de handicap. L’exposition contribue à rendre vivants des témoignages d’aviateurs avec des lectures spécialement enregistrées. Des dispositifs sensoriels permettent au visiteur de saisir au plus près ce que les combattants de la nouvelle arme vécurent durant le premier conflit mondial de l’histoire.
Philippe Chetail
—-
La Grande Guerre des Aviateurs
Exposition temporaire
Du 5 octobre 2014 au 25 janvier 2015
Musée de l’Air et de l’Espace
Aéroport de Paris-Le Bourget
Du mardi au dimanche, 10h00-17h00
Visite libre : 6 euros ; tarif réduit : 3 euros; gratuit pour les moins de 12 ans
A l’occasion des 70 ans de l’Aviation Légère de l’Armée de Terre (ALAT), Yves Le… Read More
Pour répondre aux besoins des forces armées, Thales propose une architecture système innovante basée sur… Read More
La toute jeune compagnie d'Arabie saoudite a passé une commande ferme auprès d'Airbus pour 60… Read More
En février 2024, la compagnie aérienne Emirates a signé un important contrat de sponsoring avec… Read More
Aura Aero devient le premier industriel aéronautique à bénéficier d'un financement européen issu des crédits… Read More
Malgré les « difficultés spécifiques » de sa chaîne d’approvisionnement, Airbus vise 770 livraisons d’avions commerciaux et… Read More
View Comments
La Grande Guerre vue du côté des aviateurs
Il faut saluer cette approche que j'ai personnellement initiée il y a maintenant une dizaine d'années avec mon site internet
http://www.asoublies1418.fr
dont le titre indique clairement l'orientation ainsi que son Éditorial.
"Qu'ils aient été spécialisés dans la chasse, l'observation ou le bombardement, c'est bien d'As oubliés dont il faut parler aujourd’hui 'hui.
Plus de 17'000 pilotes ont été formés pendant la guerre. Auxquels il faut ajouter les mécaniciens, les mitrailleurs, les observateurs, les hommes de piste, etc..
L'immense majorité n'a pas eu droit au titre d'as, réservé aux pilotes de la chasse ayant abattu au moins cinq adversaires."
Je vous invite à parcourir les 20.000 pages de ce site en perpétuel développement.
CTP
La Grande Guerre vue du côté des aviateurs
Très belle initiative que de mettre à l'honneur ces 1er pilotes alors que dans le même temps des politiciens, eux sans mémoire ferment la plus ancienne base, celle qui a vu voler FONCK, GUYNEMER,..., remis le 1er drapeau de l'aviation militaire, déployé plusieurs nouveaux avions et fait rêver avec TANGUY et LAVERDURE, des millions de gosses devenus pour certains pilotes.
Je ne suis pas passéiste mais alors pourquoi avoir dépenser ces dernières années des millions d'EUROS pour refaire la piste et installer de nouveaux commandements.
Quels gâchis historique! quel gâchis financier dans cette période de crise! Encore un morceau de cette France d'antan qui comptait sur l'échiquier mondial et qui disparait...
La Grande Guerre vue du côté des aviateurs
Tout à fait en accord avec vous. Après la réalisation des différentes installations de la Force aérienne de combat à Metz, délocalisée en Commandement des Forces Aériennes à Dijon, ce n'est même plus un gâchis, ni une gabegie, c'est l'aveu de l'incapacité à mettre en place une politique cohérente à long terme.
A quand le départ de Bordeaux-Mérignac ....?
Autre exemple : La Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques de la Défense (SIMMAD) .....
Après Brétigny-sur-Orge.... Bordeaux ..... et ensuite ?