Ecrit en 1944 par l’Anglais Herbert Ernest Bates, le fabuleux roman « L’aviateur anglais » est désormais disponible depuis quelques semaines aux Editions Phébus. Une traduction récente de Florence Hertz confirme l’ouvrage dans le club des grands romans de guerre de ces cinquante dernières années.
L’histoire est un roman imaginé, mais elle aurait pu être vraie. D’ailleurs, c’est sûr, certains vétérans pilotes de la seconde Guerre mondiale se reconnaîtront dans cette superbe fresque « sentimentalo-aéronautique » où les héros sont, par ordre d’apparition : des pilotes anglais, une famille française de fermiers, deux médecins français, à nouveau un aviateur anglais et, bien sûr, quelques uniformes français et allemands. L’histoire se passe vers la fin des années 40/44. C’est celle d’un équipage de Wellington – ces lourds bimoteurs bombardiers anglais – qui remonte en pleine nuit d’Italie vers la Grande-Bretagne après une campagne de bombardement.
Une fois passées les Alpes et après une avarie d’un moteur, le commandant décide de se crasher en territoire occupé quelque part en France. Sans visibilité, le pilote parviendra à trouver un marécage pour se « vautrer » mais l’avion finira sur le dos. Il faudra alors détruire l’épave de l’avion, cacher les parachutes, et s’enfuir.
Ce pilote, le Lieutenant John Franklin, le fameux « Aviateur anglais » y laissera un bras et sera recueilli avec ses quatre sergents coéquipiers indemnes, par des fermiers, résistants tranquilles, intègres, et surtout efficaces lorsqu’il s’agira de cacher l’équipage anglais pendant plusieurs mois… Evidemment, l’aviateur anglais va tomber éperdument amoureux de la jeune paysanne, au point qu’il finira par la demander en mariage.
C’est l’histoire de ces longs mois de planque dans cette ferme isolée qui est brillamment racontée ici. Mais bien plus qu’une simple histoire d’amour entre un officier pilote anglais et une jeune française, le roman décrit avec une justesse inouïe le cheminement intérieur de l’aviateur anglais, respectueux de son équipage, mais responsable de ses décisions, et complètement ravagé par l’obsession de pouvoir voler à nouveau, même avec un bras en moins. Son souci prioritaire restera la sécurité de ses quatre coéquipiers.
C’est tout simplement grandiose, tendre et émouvant parfois drôle de ce que les anglais connaissent de l’humour, et toujours rempli d’une humanité qui faisait tant défaut durant ces années de guerre.
Bruno Rivière
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La love story d’un aviateur anglais en territoire ennemi/+infos
Très touchée par ce magnifique hommage à un auteur - méconnu en France - qui me tient à coeur et que j'ai personnellement contribué à "réhabiliter" auprès de l'éditeur français.
H.E.Bates participa activement à la 2de guerre mondiale, en tant que chroniqueur pour la Royal Air Force sous le pseudo de Flying Officer X. Ses chroniques de la vie militaire étaient publiées chaque semaine dans le News Chronicle entre 1941 et 1943 et faisaient un tel tabac qu'il fut décidé de les publier chez Jonathan Cape malgré la crise du papier (certaines ont été publiées en français sous les titres: Derrière les communiqués & A travers l'enfer en 1944).
C'est alors qu'il écrivit quelques-uns de ses meilleurs romans de guerre, dont celui-ci, écrit en 1944 et publié sous le titre: Fair Stood the Wind for France - adapté au cinéma en 1980 par Martyn Friend (avec Cécile Paoli dans le rôle de Françoise)(nb. l'histoire se passe en 1942).
Deux autres de ses romans de guerre avaient été traduits en français: La flamme pourpre (éd. de la Paix 1951) et Orage sur le Cachemire (Hachette 1953), mais sont pratiquement introuvables aujourd'hui.
Décédé en 1974 à l'âge de 69 ans, H.E.Bates a laissé une œuvre colossale:
25 romans majeurs, 323 nouvelles regroupées en 23 recueils - il se range parmi les meilleurs nouvellistes anglo-saxons contemporains - sans compter ses poèmes, pièces de théâtre, scenari de films, romans jeunesse, livres de jardinage, essais, pamphlets, articles, plus sa propre autobiographie en 3 volumes.
Plus que la complexité des personnages ou de l'intrigue, c'est à celle des émotions qu'il s'attache, qu'il rend avec virtuosité grâce à un style clair et simple. Son amour pour la nature, pour les femmes et la famille, sa tendresse pour les gens ordinaires, les perdants, les héros malgré eux, transparaissent dans chacune de ses histoires, avec une exubérance, un humour et une sensualité à fleur de peau, qui ne peuvent que toucher le lecteur contemporain.
+ d'infos sur le site The H E Bates Society: http://www.hebates.co.uk/HEbiog.htm