Au cours de sa riche carrière professionnelle, mais aussi de ses loisirs, Laurent Thomas a volé de cent façons différentes. A-t-il trouvé la meilleure ? Vous le découvrirez (peut-être) en lisant « La meilleure façon de voler », l’évocation, en deux tomes, de ses expériences aéronautiques. Succulent…
Les pilotes le savent tous et le savent bien : il y a plusieurs façons de voler. Laurent Thomas dont le parcours aéronautique reste totalement inédit, raconte dans ses deux volumes quelle est – quelles sont – sa meilleure façon de voler. La réponse n’est pas simple. D’ailleurs, même au terme des deux tomes de ses récits authentiques, le lecteur reste sur sa faim. Car Laurent Thomas est avant tout un original doublé d’un camarade au mauvais caractère.
On entend par camarade au mauvais caractère, celui qui promet sans toujours tenir parole. Explications : Laurent Thomas a dû – c’est sûr ! – vivre des centaines et des centaines d’aventures aéronautiques toutes plus palpitantes les unes que les autres. Pourquoi alors se contenter de ne narrer qu’une petite quarantaine d’histoires (dans les deux volumes) ? D’autant que le bougre a au moins deux talents : celui de pilote hors pair… et celui de romancier de grande classe. Alors pourquoi ne rester que dix trop courtes pages sur cette histoire invraisemblable de vols en simulateur A320 avec un équipage féminin indien ? Histoire invraisemblable ? Non, bien sûr ! Et chaque vrai « fana » de l’aviation (pilote, constructeur, journaliste aéronautique…) est évidemment capable de raconter dix histoires similaires. Mais, dans « La meilleure façon de voler », c’est bien amené, amusant voire hilarant… et vrai !
Pourquoi aussi ne pas s’étendre durant des chapitres entiers sur le voyage en Transall entre Orléans et Bangkok ? Pourquoi encore ne pas revenir davantage sur ces vols à 100 ft, en Transall, où l’équipage « voit le sol droit dans les yeux » ? Pourquoi ne pas avoir développé plus largement ce vol mémorable, toujours en Transall, au cours duquel l’équipage largue en vol, dans la nature, ses réserves de leurres anti-missiles ? Car il y a prescription maintenant ? Pourquoi l’atterrissage de l’auteur avec son propre Torpédo « coach » qui finit le nez dans la neige en cheval de bois ne fait-il pas l’objet d’un volume à lui tout seul, tant le scénario en lui-même semble truculent ? Pourquoi et pourquoi ? On attend alors les réponses de l’auteur ?
Venu à l’aéronautique par passion (surtout) et par sa famille (un peu), Laurent Thomas aura vraiment touché à tout dans sa carrière : la chaudronnerie sur avions de chasse, notamment les Jaguar à Toul, le pilotage de Transall, l’instruction sur simulateur A320 d’équipages venus du monde entier à Toulouse, la construction de monomoteurs de collection en particulier son Torpédo puis son Nieuport 17, les grands voyages avec ses avions, le développement du programme de formation des futurs pilotes de l’A400M, etc.
Les anecdotes et aventures rassemblées dans « La meilleure façon de voler » sont avant tout une merveilleuse profession de foi et d’humilité d’un pilote qui reconnaît ses « bourdes » (dans l’ouvrage, il dit même « mes conneries » !) et qui les analyse pour en tirer les leçons constructives. C’est aussi, semble-t-il, le témoignage inouï d’un père de famille, d’un mari, qui veut partager tout simplement sa passion de l’aviation avec ses plus proches… et en particulier son fils Guillaume, autiste épileptique, mais fin connaisseur d’avions ! « Guillaume s’extasie devant l’Avro Lancaster, bombardier quadrimoteur et sa bombe à ricochets qui avait été utilisée pour détruire les barrages de la Ruhr. Il est aussi très impressionné par la torpille qui trône à côté du Swordfish, vénérable biplan torpilleur utilisé, entre autres, pour les attaques contre le célèbre cuirassé allemand Bismarck… » (page 89) Une manière peut-être pour Laurent Thomas de permettre aux « cabossés de la vie » de s’évader et de rêver… Bravo, et merci !
Bruno Rivière
—-
– La meilleure façon de voler – tome 1 et 2
Korean Air donne une nouvelle vie à ses uniformes de mécaniciens en fin de service… Read More
Le Junkers A50 Junior et le A50 Heritage allient à la fois modernité et tradition.… Read More
Pour communiquer avec ses sous-marins, l'U.S. Navy a besoin d'avions capables d'établir la liaison grâce… Read More
2.000 recrutements en 2025, mais aussi 2.200 par an de 2026 à 2030 : les grands… Read More
Vous avez aimé Top Gun ? Vous avez adoré Top Gun Maverick ? Avec Romain… Read More
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
View Comments
La meilleure façon de voler existe-t-elle ?
L'auteur, que je fréquente tous les jours, n'a pas mauvais caractère... Il dit simplement ce qu'il pense !!!
Son seul défaut est de ne pas être ancien pilote de l'aviation navale...
Et c'est bien dommage car il aurait encore plus d'histoire succulentes à raconter...
Nobody is perfect...