Ancien pilote de Transall, Laurent Thomas est aujourd’hui instructeur sur simulateur de vol chez Airbus. Le dimanche, il vole sur un petit biplace léger qu’il a construit, il y a une dizaine d’années. Et quand il parle du vol à voile c’est toujours avec émotion. Il raconte ses péripéties aériennes dans un livre sincère. Les pilotes se reconnaîtront…
Pour Laurent Thomas, il n’y a pas » une » meilleure façon de voler. Fin du suspense. « Dans leurs combinaisons vertes, les pilotes militaires ont des complexes vis-à-vis des chemises blanches des pilotes de ligne, entourés d’hôtesses. Aux rassemblements du RSA, les avions sont regroupés par catégorie… Et pourtant, toutes les façons de voler se valent ». Il reconnaît avoir souffert de ces clivages et c’est sans doute pour cela qu’il a voulu réunir dans un livre, ses expériences de vol…
Pour lui, tout a commencé, le jour où il a trouvé les restes d’un Messerschmitt 109. C’est aussi le point de départ de l’ouvrage qu’il vient de signer aux éditions Volez. « La meilleure façon de voler » est un recueil de récits chronologiques dans lequel, à travers une suite de récits courts, Laurent Thomas raconte les temps forts de sa carrière. Il ne s’agit nullement d’un récit à la gloire du pilote, mais au contraire des moments qui l’ont marqué. Des erreurs parfois.
Laurent Thomas voulait être pilote de chasse. Il sera lâché sur Jaguar… comme chaudronnier. Au bout de cinq ans, il aura la possibilité de tenter sa chance et il deviendra alors pilote de Transall. « J’ai tout de même fait une cinquantaine d’heures de vol en Alphajet ». Au bout de 22 ans de service et quelques 5.000 heures de vol, il quitte l’Armée de l’air pour entrer à l’ESMA comme instructeur. Il sera ensuite recruté par Airbus comme instructeur simulateur. Il est qualifié sur toute la gamme et travaille aujourd’hui à la préparation des programmes de formation des futurs pilotes d’A400M, un gros Transall à quatre moteurs.
Côté loisir, Laurent est devenu vélivole quand l’armée lui a refusé le droit de voler, au tout début de sa carrière militaire. Pour lui, même s’il n’y a pas de meilleure façon de voler, « le vol à voile est l’essence du vol ». Aujourd’hui, il vole le plus souvent sur son Coach, un biplace parasol jaune à train classique propulsé par un moteur Volkswagen qu’il a construit en 2000. « C’est une mobylette. Tu voles les cheveux au vent. L’hiver, c’est un peu sauvage ». Il fait une centaine d’heures par an sur sa machine. Il vole aussi en ULM. Cette année, il a fait le tour de France avec un Ninja. S’il devait faire le palmarès de ses machines volantes préférées, le planeur LS4 arriverait sans doute en tête, suivi de prêt par le Sicile et le Transall… « sorti de son contexte professionnel ».
« La meilleure façon de voler » est plus qu’un recueil d’anecdotes, vivant et bien écrit. C’est aussi, entre les lignes, une réflexion sur la psychologie du pilote. Laurent Thomas promet que dans le deuxième volume à paraître dans quelques mois, il se laissera aller à des mouvements d’humeur. En attendant, beaucoup de pilotes se retrouveront dans ce témoignage.
Gil Roy
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La meilleure façon de voler
Pour avoir testé un grand nombre de types de machines, le Deltaplane restera à jamais ma meilleure façon de voler.
C'est être un oiseau avec les oiseaux...