La presse aéronautique entre gris et bleu… ciel.

De la prolifération annoncée des drones avec ses conséquences pour le vol à vue à la visite de l’usine Pipistrel en Slovénie, le kiosque aéronautique de mars 2012 abordent les questions du moment. Et toujours autant de machines volantes au banc d’essais…

Ce mois-ci encore, les couvertures des magazines aéronautiques reflètent la pluralité de la presse spécialisée française. A chaque titre sa machine, avec une tendance générale au très léger. Même si, du fait de son positionnement, Aviation internationale donne dans le (relativement) lourd et l’utilitaire, avec le Cessna Grand Caravan, les autres périodiques ont, en effet, opté pour le ludique et le léger, voire le très léger, à l’image d’Aviation et Pilote qui ressort le gros ULM bimoteur AirCam, une machine de baroudeur, ou encore Volez et le Van’s RV-8.

La confirmation que l’avenir de l’aviation de loisir est dans le léger, s’il en fallait une, vient d’Info-Pilote qui ce mois-ci tourne le dos aux traditionnels quadriplaces des aéro-clubs pour présenter un Cessna C150 à moteur Rotax et le Pioneer 400, un quadriplace en kit. Info-Pilote est aussi allé chez Pipistrel, en Slovénie, d’où Jean-Marie Urlacher rapporte un reportage passionnant sur ce jeune constructeur surdoué qui affirme investir un quart de son chiffre d’affaires annuel en recherche et développement. Le succès remporté par le Taurus G4 au NASA Cafe Green Flight Challenge est un retour encouragent. Pipistrel qui déclare être en mesure de développer un nouvel avion en six mois seulement, est en passe d’entrer dans un monde qui lui est encore étranger, celui de la certification. Jusque-là, Ivo Boscarol, le patron de Pipistrel et sa jeune équipe d’ingénieurs, ont pu donner libre cours à leur créativité. Avec le quadriplace Panthera lancé au salon de Friedrichshafen 2011, ils vont devoir apprendre à gérer des dossiers administratifs disproportionnés. Philippe Steinbach peut témoigner que ce n’est pas là la tâche la plus agréable du métier. Il vient seulement de décrocher la certification de son monoplace de voltige Sbach 300 après des années de procédure. Cette consécration valait bien la couverture d’Aviasport.

L’administratif pèse de plus en plus lourd sur l’aviation légère. Le DR400 qui tente de renaître de ses cendres (cf Aviation et Pilote), sur le plateau de Darois, en est, d’une certaine manière, un exemple. Les réglementations en tous genres constituent une entrave à la pratique. Ce n’est pas nouveau, mais ça ne s’arrange pas non plus. Piloter propose un utile dossier sur la conversion des licences de pilotes dans le futur moule européen, théoriquement à partir du 8 avril 2013. Quant à Volez, il se demande s’il faut avoir peur des drones. En revanche, Vol à Voile magazine souligne que la fermeture de plusieurs bases aériennes en France à pour conséquence une simplification de l’espace aérien. Bonne nouvelle, toute relative…

Heureusement, la passion finit toujours par l’emporter et malgré toutes les entraves qu’est capable d’inventer une société de plus en plus sécuritaire, il y a encore de beaux vols possibles comme le prouvent les récits de voyages aériens, à travers la planète, qui apportent une respiration salutaire dans les pages des magazines. Au choix : la Namibie en pendulaires dans Aviasport ou en MCR4S dans Aviation et Pilote. Les idées ne manquent pas. Et si vous êtes tentés par la Corse, vous devez lire le dossier que consacre Piloter à cette destination prisée par les pilotes de privés. Un dossier si complet que lorsque vous débarquerez sur l’île de beauté, vous aurez l’impression d’être déjà venu !

Gil Roy