Depuis 20 ans, chaque printemps, une trentaine d’avions légers effectue un tour de France. A chaque étape, les aviateurs rencontrent des enfants pour lesquels la Vie n’a pas fait de cadeau. Ces retrouvailles attendues par les uns et les autres, préparées de longue date, constituent un jour de fête pour 1.500 gosses chaque année…
Entretien avec Jean-Yves Glémée, président fondateur des Chevaliers du Ciel
Quelle est la vocation de l’association les Chevaliers du ciel ?
La vocation de notre association est de donner du rêve à des enfants en situation de handicap, cabossés par la vie ou la maladie, et des enfants dits ordinaires mais surtout qu’ils se rencontrent dans le cadre du projet pédagogique et qu’ils acceptent leur différence. « Il ne faut pas que la différence provoque l’indifférence ».
Dans quelles circonstances l’association a-t-elle été créée et à quelle date ?
Elle a été créée en 1996 suite à la participation par trois fois au rallye « Toulouse- Saint Louis du Sénégal » où j’ai rencontré des enfants différents et malheureux. J’ai convaincu quelques pilotes de me rejoindre pour créer cette association bien que nous savions qu’on ne pouvait porter toute la misère du monde sur notre dos. Nous avons donc décidé de mettre notre passion : l’aviation, au service de ces enfants, car quand on vole, nous volons parfois seul, quelques fois à 2, mais il reste toujours des places dans nos avions, pourquoi pas en faire profiter ces enfants. C’est ainsi que nous avons contacté la Jeune Chambre économique pour organiser les premières villes étapes parce que les valeurs que développaient la JCE correspondaient aux nôtres.
Quelles sont vos activités actuelles ?
Depuis 21 ans le tour aérien « Rêves de gosse ». Tous les ans, nous organisons avec l’appui des clubs service (Lions, Kiwanis, Rotary, JCE, et associations) ce tour.
Où, géographiquement se déroulent vos actions ?
Sur l’ensemble du territoire Français, et quelques fois en dehors de nos frontières, Italie, Belgique.
Qui en sont les bénéficiaires ?
Les enfants ordinaires et extraordinaires provenant des IME, IMPROS, des Cliss, mais également des jeunes de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ; ces derniers participent de 3 façons à Rêves de gosse : pour certains à travers la participation au projet pédagogique, pour d’autres se trouvant dans les restaurants d’application en participant à l’élaboration des repas pour toute la caravane composée de 120 personnes, pour d’autres enfin, en participant également au montage du village.
Qui sont les membres de l’association ?
Les membres de l’association sont des pilotes, des non pilotes, des adhérents.
Quelle est votre base sociale ?
120 adhérents, pilotes, partenaires et autres associations
Comment recrutez vous les nouveaux bénévoles ?
Par la communication nationale (télé, articles de presse, newsletter, site…)
Êtes-vous contrôlés par le Comité de la Charte ?
Non, mais nous sommes agrée par le Ministère de l’éducation nationale ce qui nous semble très important.
Comment se répartissent vos ressources ?
Subventions publiques, privées, dons, mécénat, Fondation
Quelles évolutions avez-vous constaté depuis votre création ?
Effectivement en 21 ans l’association a subi de nombreuses évolutions nécessaires à la pérennisation de celle-ci. Sur le plan aviation, il y a 20 ans, nous avions 14 avions et nous faisions 50 baptêmes de l’air par ville-étape . Aujourd’hui nous avons environ 30 avions qui participent à « Rêves de gosse » et nous faisons environ 200 baptêmes de l’air par jour. Mais l’évolution la plus importante s’est faite sur le plan du projet pédagogique.
C’est la partie la plus importante de notre action : faire travailler ensemble des enfants ordinaires et extraordinaires sur un thème choisi par les établissements scolaires. En 2002, nous avons intégré les adolescents de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). Ces adolescents peuvent participer au projet rêves de gosse de 3 façons : soit ils il s’intègrent au projet pédagogique avec les enfants ordinaires et extraordinaires, soit ils participent à l’élaboration des repas de la caravane compte-tenu qu’ils font partie d’un restaurant pédagogique local géré par la PJJ, soit ils participent au montage du village de façon à soulager les équipes locales
Ces adolescents sont bien sûr encadrés par des moniteurs PJJ. Le plus important c’est qu’ils participent au projet. Nous sommes persuadés que c’est cette évolution du projet pédagogique qui a fait perdurer rêves de gosse, d’autant plus que nous avons obtenu l’agrément du ministère de l’éducation nationale jusqu’en 2018.
Quelles sont les plus grandes difficultés que vous rencontrez dans vos actions ?
Comme toute association, le financement est bien sur le point le plus délicat
Quelles sont les « réussites » les plus marquantes ?
L’existence de l’association depuis 21 ans qui prouve la positivité de notre action. Le rôle important et la relation entre les différentes institutions (Education nationale/IME). Cette période de bonheur donnée à ces parents où leur enfants sont considérés à égalité avec les enfants dits ordinaires . On ne choisit pas d’être parent d’un enfant handicapé, et enfin les étoiles dans les yeux que nous faisons briller à plus de 25.200 enfants à ce jour.
En tant que président quel est votre souvenir le plus fort ?
Le dernier en date est le repas du partage que nous avons organisé sur la base de Salon avec tous les enfants, éducateurs, instituteurs, pilotes, partenaires en collaboration avec les 3 chefs (Jean-Marc Larrue, Christian Etienne, Dominique Frérard) pour la mise en œuvre des repas. 560 repas ont été servis.
Quelle dimension spécifique apporte l’aviation à votre action ?
Le fait de permettre à ces enfants cabossés par la vie et la maladie de laisser au sol les entraves qu’ils rencontrent dans la vie est je crois le plus important.
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