L’aviation de collection se met au SAF

Published by

Jean-François Bourgain

SAF est le terme employé dans l’aéronautique pour décrire un carburant alternatif issu de matières premières durables. ©APPAF

Les avions de collection aussi… L’APPAF (Association pour la Préservation du Patrimoine Aéronautique Français) a annoncé faire fonctionner son Fouga Magister et sa Gazelle SA341 F2 avec du carburant d’aviation durable.

C’est une première, à notre connaissance. Deux aéronefs de collection de type Fouga Magister (n°569) et hélicoptère Gazelle SA 341 F2 (n°1353), basés à Beauvais-Tillé, réaliseront dorénavant leurs vols de démonstration et de liaison avec du carburant d’aviation durable (SAF). Dans les réservoirs des deux aéronefs, il y aura un mélange de Jet A1 et SAF Total à hauteur de 30%. « Le carburant SAF est complètement compatible avec nos moteurs. Il n’y a donc pas d’autorisation particulière à obtenir. Les anciens moteurs sont même plus tolérants aux mélanges ! » explique Gilles Guérin, président de l’APPAF et ingénieur chez Safran Engines.

A l’occasion du meeting aérien Air Legend 2024 (14-15 septembre 2024), l’APPAF a déjà souhaité s’inscrire dans une logique de décarbonation de ses vols. Faute de SAF disponible sur cette plateforme, elle a opté pour des « certificats SAF ». A ce titre la quantité de SAF physique, équivalente aux certificats achetés, a été donc mise à la consommation en France sur un site équipé.

Cependant, le 28 septembre 2024, à l’occasion de la Grande Fête Annuelle de l’Aéro Touring Club de France, l’association ferra le plein de ses machines avec du SAF pour les vols de démonstration. L’aérodrome de Toussus le Noble sur lequel est basée l’association dispose d’un point de carburant d’aviation durable. Ce n’est qu’un début…

Outre la démonstration technologique, l’APPAF souhaite montrer la contribution de l’aviation de collection dans la décarbonation des vols, notamment ceux réalisés dans les meetings aériens. Rappelons cependant que le volume d’heures concerné reste faible (moins de 50 h/an pour l’APPAF) et que l’impact environnemental le plus important d’un meeting aérien réside dans les moyens de transport utilisés par les spectateurs (source : rapport France Spectacle Aérien). A ce jour, très peu d’aérodromes français proposent également à leurs utilisateurs ce carburant d’aviation durable et les quantités disponibles sont encore très faibles en comparaison à la demande.