Le festival de Blagnac réussit son recadrage

La deuxième édition du festival « Des étoiles et des ailes » de Blagnac (17-20 novembre 2011) a connu une fréquentation encourageante. La volonté de faire de cette manifestation annuelle le grand rendez-vous aéro-culturel de l’agglomération toulousaine a été réaffirmée par les partenaires locaux, à commencer par la ville de Blagnac et l’aéroport de Toulouse, qui portent le projet.

Moins de paillettes, plus de famille : les organisateurs du festival aérospatial de l’image et du livre de Toulouse, des Etoiles et des Ailes, ont tiré les enseignements de la première édition. Dans une société en quête de sens, le retour aux valeurs est une nécessité. Le rétablissement a été d’autant plus facile à opérer dans le cas présent, que les valeurs de l’aéronautique et du spatial se suffisent à elles-mêmes. Inutile de recourir à des mises en scène factices et coûteuses quand on à la chance de pouvoir compter sur des personnalités de la trempe d’André Turcat ou de Jacques Perrin. Il suffit d’écouter pour vivre des moments d’exception. Ne voit-on pas bien qu’avec le cœur ? C’est aussi ce qu’a rappelé un émouvant Petit Prince sur la scène du centre culturel de Blagnac, le vendredi soir…

André Turcat, le pilote d’essai dont le nom sera à jamais associé à la fabuleuse histoire de Concorde, était l’invité d’honneur du salon du livre qui a réuni, cette année, une quarantaine d’écrivains et de dessinateurs. Il a pu mesurer que sa popularité était intacte auprès du grand public. Quant à Jacques Perrin, réalisateur du film « Le peuple migrateur » et parrain de l’édition 2011, il a annoncé avec conviction son intention de raconter l’épopée des lignes Aéropostale, au cinéma. Prometteur…

Contrairement à 2010, cette année, les organisateurs ont eu l’idée judicieuse de regrouper toutes les animations, à l’intérieur et autour du terminal historique de l’aéroport de Blagnac : les écrivains dans l’aérogare, les simulateurs de vol de l’Armée de l’air sous un chapiteau et les avions, sur le parking, juste devant le terminal. Cette unité de lieu a permis de créer une dynamique entre les trois centres d’intérêt.

Réconfortés par cette deuxième édition, les organisateurs « Des étoiles et des ailes » ont désormais en ligne de mire, l’ouverture d’Aeroscopia. Le centre culturel à vocation aéronautique, qui sera implanté, juste en face des ateliers d’assemblage de l’A380, devrait en effet accueillir l’édition 2013, si toutefois le musée est ouvert à cette date. Rien n’est moins sûr à en croire le maire de Blagnac. Il sera toujours temps de s’adapter. D’ici là, en 2012, le festival aura lieu à la Cité de l’espace, à l’autre extrémité de l’agglomération toulousaine. C’est là une volonté affichée des organisateurs et des partenaires de fédérer, à Toulouse, les diverses composantes culturelles du monde de l’aéronautique et du spatial. Le festival aérospatial a vocation à devenir le trait-union entre d’un côté la réussite industrielle et économique du Grand Toulouse et de l’autre l’histoire de l’aéronautique dont quelques unes des plus belles pages ont été écrites ici. L’intention est louable, mais il ne faudrait pas qu’à cause des déménagements, les toulousains perdent le nord.

Gil Roy