Le musée de l’air du Bourget s’embellit

Le Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget se prépare pour une grande mutation. Objectif 2024. Sous l’impulsion de sa directrice, Catherine Maunoury, un vaste chantier de rénovation du bâtiment est en cours de réalisation. Les premiers effets seront visibles dès juin 2015.

Au musée de l’air et de l’espace de Paris, la première phase de travaux doit se terminer peu de temps avant le prochain salon du Bourget, en juin 2015. Elle comprend notamment la rénovation de la façade Est du musée (côté route nationale et parking voiture) et celle de la salle des Cocardes qui est consacrée aux premiers avions de combat à réaction. Les travaux intérieurs ont commencé en septembre dernier avec par exemple l’enlèvement de tous les velums qui tapissaient les murs et masquaient la structure du bâtiment. Le hall gagne ainsi du volume et de la clarté dans cette opération qui est une très belle réussite.

La scénographie de la salle des Cocardes sera également refaite, avec l’ajout d’équipements, de maquettes, de mannequins en tenue et de panneaux explicatifs sur les missions des avions. La disposition de ces derniers ne changera pas et la réfection du mur Ouest, côté piste, s’étant accompagnée de la condamnation des portes, plus aucun avion ne pourra entrer ou sortir du hall. La salle des cocardes jouxte celle des prototypes, qui reste pour l’heure encore dans son jus, c’est à dire très sombre et un peu étouffante. Il est toutefois prévu une rénovation sur le même modèle que la salle des Cocardes à l’horizon 2018-2020…

Le musée va également s’enrichir d’une exposition permanente sur le régiment de chasse Normandie Niémen, qui sera financée à hauteur de 500.000 € par la Russie. Dans le même temps, un nouveau hangar dévolu à l’exposition 39-45 et doté d’une paroi vitrée donnant sur la piste sera édifié sur le parking. Là aussi, le financement se fera via une donation étrangère, cette fois-ci en provenance d’une fondation américaine.

Ces premiers aménagements devant être terminés pour le mois de juin prochain, le Musée pourra alors s’engager dans une deuxième phase avec cette fois le salon du Bourget 2017 en ligne de mire. Les futurs travaux porteront sur la rénovation de la façade Ouest (face au parking avion) et celle de la tour de contrôle. « Nous avions le choix entre une rénovation de la tour telle qu’elle existait en 1937, ou bien après sa modernisation en 1953 » explique Gérard Vitry, directeur adjoint du Musée. « C’est cette dernière option qui a été choisie, notamment pour des raisons de coût ».

La tour du Bourget, dans sa forme actuelle, est à priori la première en Europe à avoir été dotée de vitrages inclinés qui ont depuis fait flores sur les terrains. Le maitre d’œuvre de la rénovation est choisi, mais les travaux (pour un montant de 700.000 €) n’ont pas encore débuté. La tour rénovée sera équipée d’un ascenseur et elle devrait recevoir, à l’horizon 2020-2025, un petit musée de la circulation aérienne. D’ici là, elle offrira tout de même aux visiteurs une vue imprenable sur les parkings de l’aéroport.

D’ici 2017, le Musée va également se doter d’une réserve de 2.000 m2 côté Dugny, avec température et hygrométrie contrôlées pour un meilleur stockage des avions en bois et toile. Budget : 3 M€. Un autre projet existe à l’horizon 2020-2022 pour une deuxième réserve de 6.000 m2 qui n’est pas encore financée.

L’ensemble de la rénovation de l’aérogare, qui comprendra également des réfections ponctuelles de moindre envergure au niveau des sols ou de la décoration, coûtera finalement 21,5 M€, en provenance du budget infrastructure du ministère de la défense. En 2024, c’est un Musée très profondément rajeuni qui pourra accueillir les visiteurs venant de Paris en métro… si les plans du « Grand Paris » vont à leur terme.

Gil Roy