Le Musée de l’Air et de l’Espace a 100 ans ! Pour cet anniversaire marquant, le musée organise plusieurs évènements avec en point d’orgue, les 28 et 29 septembre 2019, le Carrefour de l’Air et son meeting aérien. Mais d’autres moments forts vont émailler le calendrier de cette vénérable institution.
On imagine bien les difficultés à surmonter pour parvenir à faire venir des avions en VFR au Bourget et à les faire ensuite évoluer dans une zone aussi étroite et compliquée. Néanmoins le dimanche 29 septembre 2019, le Musée de l’Air va proposer un programme de démonstrations en vol particulièrement alléchant.
F4U Corsair, Curtiss H.75, DC-3, Skyraider, MS 406 le D-3801 HB-RCF évidemment !, sa majesté DC-3, le toujours très élégant Lockheed 12 Electra, le très rare et surprenant Spartan Executive, P-40 Warhawk, P-51 Mustang, Yak 3 et 11. Il y en aura pour tous les goûts. Même la liste des avions légers est particulièrement relevée : MS 317, Globe Swift, Piper Cub, Cessna 170, Boeing Stearman, le Bulldog Team, Bonanza…
Le musée étant toujours sous la tutelle du Ministère des Armées, l’ALAT sera représentée par un Caïman et un Tigre et l’Armée de l’air par l’Équipe de Voltige de l’Armée de l’Air mais c’est bien évidemment la Patrouille de France qui va concentrer les regards lors de sa démonstration !
Les spectateurs auront aussi le plaisir de voir évoluer Aude Lemordant, championne du monde de la discipline (2013, 2015, 2019) et bien sûr Catherine Maunoury, qui fut également championne du monde (1988 et 2000).
Ancienne directrice du musée de l’Air (2010-2017) elle avait été l’instigatrice d’un premier meeting aérien pour le centenaire de l’aérodrome du Bourget en 2014, une plateforme où organiser ce genre d’évènement est d’une redoutable complexité opérationnelle et administrative. Elle présidait ensuite l’Aéro-Club de France lorsque l’institution avait célébré ses 120 ans également par un spectacle aérien donné au Bourget en avril 2018. Ces expériences préalables expliquent l’importante implication des équipes de la rue Galilée dans l’organisation de ce nouvel évènement et leur rôle essentiel en collaboration avec les équipes du musée et de la plateforme aéroportuaire. Dans les faits, le musée a confié l’organisation du meeting à l’Aéro-club de France. Le maître d’œuvre, en l’occurrence, est notre collègue Philippe Chetail, animateur et vice-président de la commission Meeting de l’ACF.
Ce meeting et ces démonstrations en vol viennent compléter un weekend consacré au Carrefour de l’Air. Cette manifestation devenue régulière au MAE est l’occasion pour les associations impliquées dans la préservation du patrimoine aéronautique de se retrouver, de présenter leurs missions et de participer à des conférences portant sur les différentes problématiques patrimoniales.
Le Carrefour de l’Air, habituellement organisé au printemps, est généralement l’occasion d’organiser un Fly In, offrant l’opportunité à des avions de collection de venir se montrer avec une grande proximité au public. Les organisateurs ont donc fait le choix de modifier le calendrier pour proposer un programme, chargé, sur deux jours et donner encore plus de relief à cet anniversaire.
En parallèle à ces festivités, l’artiste pochoiriste-urbain Christian Guemy, plus connu sous sa signature C215 propose un parcours dans la ville du Bourget émaillé d’une trentaine de portraits de personnalités du monde aéronautique. Les œuvres seront visibles du 25 septembre 2019 au 25 mars 2020.
Mais l’anniversaire va se traduire par un autre événement d’une portée différente. Ces dernières années, l’ancienne aérogare conçue par Georges Labro et typique de la période Art-déco, a été restaurée pour redonner à ce bâtiment le lustre qui était le sien lorsqu’il était la porte d’accès au voyage aérien. Depuis 1986, elle abritait la Grande Galerie et les avions de la première guerre mondiale mais avait souffert au fil des ans, et les protections qui avaient été installées pour protéger les collections empêchaient les visiteurs d’apprécier la singularité du lieu.
Désormais refaite à neuf – y compris l’ancienne tour de contrôle – elle sera inaugurée dès la fin de l’installation des aéronefs, un travail qui est aujourd’hui en cours et qui devrait s’achever avant la fin de l’année. Elle permettra à tous d’admirer les appareils des pionniers de l’air et de la première grande guerre aérienne dans une nouvelle scénographie et avec des aménagements nouveaux.
A cette occasion, la salle des 8 colonnes, qui se trouve en son milieu et qui était le hall d’accueil des passagers devrait devenir la nouvelle entrée du musée tout en conservant son aspect d’époque. Une façon d’imprégner durablement les visiteurs d’une ambiance aéronautique aussi historique qu’authentique.
Ainsi le centenaire du musée ne sera pas qu’une commémoration mais, quelque part, un nouveau départ.
Il y a un siècle, Albert Caquot alors chef du Service Technique Aéronautique avait imaginé un lieu pour conserver les avions qui venaient de donner des ailes et la victoire à la France. Une idée saugrenue à une époque où on ne cherchait qu’à oublier l’horreur de ces quatre années de boucherie abominable. Pendant des décennies, les précieuses reliques ont été promenées d’Issy-les-Moulineaux à Chalais-Meudon en passant par le Boulevard Victor et où une nouvelle guerre ne les ont pas épargné.
C’est l’ouverture du nouvel aéroport parisien à Roissy en 1974, avec le transfert du trafic commercial du Bourget vers la nouvelle plateforme, qui permit enfin d’offrir à ce riche musée un lieu cohérent pour son développement. Aujourd’hui 11 halls d’exposition couvrent 25.000 m² et accueillent de 200.000 à 300.000 visiteurs chaque année. Depuis les années 2000, son entrée est libre pour les collections permanentes mais payante pour certains hall et pour l’accès aux visites des avions, un modèle économique expérimental qui a été maintenu ensuite.
On connaît la richesse du musée et ses pièces maîtresses, le SPAD de Guynemer, le Point d’Interrogation de Costes et Bellonte, l’Oiseau Canari, les prototypes Leduc ou Dassault, le Dewoitine D.520 ou l’unique NC.900 conservé sans oublier deux Concorde dont le premier prototype…
Mais il reste cependant tant de chose à faire pour préserver également les appareils placés en réserve, continuer à promouvoir le site et poursuivre l’amélioration du confort des visiteurs.
Le Musée de l’Air et de l’Espace fête donc son centenaire. Ce n’est pas un évènement anodin et c’est avec ambition qu’il va être célébré. Certes, la situation n’est pas totalement rose mais l’arrivée prochaine du métro (ligne 17 prévue en 2024) à ses portes pourrait aussi participer au nouvel élan que ce centenaire souligne.
Frédéric Marsaly
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Est ce que l'Armée de l'Air et l'Aéronavale, et tous les voltigeurs Français, ont volé en Bulldog et en Swift? Par contre en CAP 10... oui... et cela pendant des lustres. Pourquoi pas de patrouille CAPTENS a ce meeting ? . Pas bons? Dangereux? Pas aimés du public? Ou simplement a cause du fait, qu'en en tant que professionnels des meetings, CAPTENS demande a être un rénumeré pour ses compétences professionnelles ... refusant de voler a grande perte pour un sandwich et quelques litres d'essence? A force de ne papayer les vrais pilotes de presentations le meeting bons, petit a petits se réduire a la PAF, l'EVAA, une poignée de collectionneurs fortunés et les locaux de l'étape... (pas toujours 'safe') qui payeraient pour voler. PS: CAPTENS termine sa 13 saisons de demos en France Italie, Hollande, Allemagne, Suisse et Chine...sans un seul incident ou meeting manqué pour cause mécanique ou absence d'un des pilotes.
Je ne peux pas laisser passer une totale contre vérité comme celle que je viens de lire à propos de la remise du concorde SD au MAE.
il y eu d'abord le retour de l'avion après son dernier vol auquel j'ai participé avec monsieur Gourgeon, puis son installation dans le hall Concorde, tête bèche avec le prototype du Concorde, un exploit car le passage était très étroit.
Quant à l'après-midi, au cours de laquelle le Président d'Air-France m'a remis les clés du Concorde dans un geste très symbolique, en présence de très nombreux PNC et PNT ayant volé sur le supersonique, ce fut un moment très intense.
A l'issue de la cérémonie, plusieurs hôtesses sont allées embrasser la peau de l'avion, et les traces de ces baisers ont été couvertes d'un vernis pour passer à la postérité.
Toutes les personnes présentes ont gardé un très bon souvenir de cette cérémonie.
Nous ne parlons peut-être pas du même moment. J'étais dans la foule lors de ce dernier atterrissage et lorsque Gil m'a demandé de raconter un souvenir personnel autour de Concorde, c'est celui-ci qui s'est imposé. Et ce souvenir était amer. Amer de voir qu'on était incapables d'offrir au public un dernier moment avec ce bel oiseau blanc, un dernier moment qui aurait été triste de toute façon mais qu'on aurait aimé être plus ambitieux, plus spectaculaire...
L'ambiance était différente dans les salons ? Très bien mais je n'y étais pas et j'ai donc vécu cet évènement avec des sentiments différents. "Contre-vérité" ? Certainement pas.