Depuis 11 ans, l’incontournable brocante aéronautique était un événement phare de la programmation culturelle du musée de l’Air et de l’Espace. D’année en année, Aéropuces avait atteint une représentation nationale puis internationale, devenant la référence de la spécialité. L’établissement du Bourget y renonce pourtant.
Aéropuces avait germé dans la tête de deux passionnés d’aéronautique, le libraire spécialisé dans les livres anciens sur la locomotion Jean-Charles Le Carrérès, d’une part, et le journaliste aéro Jean Molveau, d’autre part. Ils avaient imaginé une manifestation œcuménique autour de l’aéronautique et quoi de mieux pour réunir autour d’un même centre d’intérêt qu’une brocante à thème ?
Une idée « géniale », reprise et copiée depuis d’ailleurs, capable de réunir tous les genres de collectionneurs, puisqu’au fil des ans, on a vraiment trouvé tout à Aéropuces, de la pale d’hélice de Hawker Hurricane, de la roue de Messerschmitt 109 au morceau de fuselage de Junkers 52 aux livres rares, en passant par des photos, cartes postales, œuvres d’art, uniformes et casques, maquettes, etc. Gérard Feldzer, alors directeur du MAE avait immédiatement perçu les potentialités d’un tel événement, laissant carte blanche aux organisateurs délégués.
Abandonné par son complice mais non par sa passion, Jean Molveau a continué seul, et sous les auspices de Catherine Maunoury, qui avait succédé à Gérard Fledzer à la tête du Musée, Aéropuces a pris une ampleur considérable, frôlant les 500 mètres linéaires avec une petite centaine d’exposants, certains – fidèles d’ailleurs – venant de Grande-Bretagne, d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas. Au fil des années, les exposants d’Aéropuces ont formé une grande famille ! Un souvenir, celui de Catherine Maunoury et Jean Molveau coupant ensemble le gâteau du 10e anniversaire lors du pot de clôture d’Aéropuces 2016 !
Las ! Il semble que la tutelle du musée de l’Air et de l’Espace (la DMPA, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère des Armées) ait nourri une « inquiétude » grandissante à l’égard de manifestations proposant à la vente des « objets de collection » dans l’enceinte des musées. Alors qu’Aéropuces a donné au MAE une image de convivialité et de dynamisme, ressentie par un public nombreux, « la tutelle » n’y a vu qu’un brouillage de la perception d’un musée national. La position du musée du Bourget devenant intenable, l’actuelle directrice a fait part à l’organisateur délégué qu’Aéropuces ne sera plus reconduit.
Lequel a déclaré : « Aéropuces au musée de l’Air et de l’Espace fut une incroyable aventure, notamment sur le plan humain : d’ailleurs je remercie le musée d’avoir permis à ce concept de brocante aéronautique de croître et d’embellir, pour acquérir cette envergure et cette notoriété. Il y a des gens formidables au musée, et je suis heureux d’avoir eu l’occasion de travailler avec eux dans une passion commune. »
Que l’on se rassure, ce n’est pas la fin d’Aéropuces pour autant. Déjà une édition décentralisée a eu lieu deux ans de suite (2015 et 2016) lors des Rencontres aéronautiques et spatiales de Gimont. Une autre est prévue les 9 et 10 juin 2018 dans le cadre du Festival Big-Bang, à Saint-Médard-en-Jalles. Gageons que l’on entendra encore parler d’Aéropuces !
La rédaction
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Je voulais me renseigner sur les prochaines dates de cette manifestation très intéressante pour lire une note comme quoi ce rendez vous annuel était supprimé !!!
LA franchouillardise au service du monde de l'aviation a sevie une fois de plus....
Qu'il en soit pour l'aviation civile, l'aeromodélisme, l'aviation historique, la rengaine est la même: interdit ! Limite ! On peux pas faire ! C'est pas dans nos habitudes...gna gna gna !!....
A l'image de notre pays de toute façon, en déglingue.
Minus tout ca, mi-nus !
Tres en colère je suis. On étouffe dans ce pays..
Je me renseignais aujourd'hui pour connaître les dates d'Aéropuces et j'apprends que ça n'aura plus lieu. Lamentable... Je n'aurais connu que l'édition 2017, nous étions trois amis à vouloir y retourner cette année. L'administration française a le chic pour tuer l'enthousiasme et l'intérêt. Ils ont sûrement bien mieux à faire qu'à laisser une bande de joyeux amis vivre et faire partager leur passions. Tristes, tristes sires....
C'est scandaleux de voir qu'une manifestation bonne enfant et donnant satisfaction à l'ensemble des visiteurs, soit arrêtée par des décisions de technocrates et sois disant intellectuels et gestionnaires qui ne comprennent rien à la passion de l'aviation.
Encore une manifestation de moins, sacrifiée au nom d'une sois disant "éthique".
Bravo Madame la patronne du Musée du Bourget!!!
C'est désolant !!!!
La directrice du musée de l'Air et de l'Espace a en quelque sorte réagi à vos critiques : "je ne sais pas piloter un avion, mais je sais piloter un musée". Dont acte, il y a visiblement des événements plus nobles et plus prestigieux qui doivent se tenir dans l'établissement du Bourget, mieux en tout cas qu'une brocante aéronautique devenue célèbre pour sa convivialité et son esprit familial !
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/le-bourget-je-ne-suis-pas-pilote-d-avion-mais-je-sais-piloter-un-musee-04-04-2018-7645902.php#xtor=AD-1481423551
Face à cette vision manichéenne des choses, Aéropuces s'épanouira sous d'autres cieux !
Pour répondre a un intervenant : Si on peut dire quelque chose !!! les subventions alloués au Musée , sont permises par les impôts que nous payons , mais nous assistons malheureusement a la main mise de haut fonctionnaires des " Musées de France" sur ce qui devrais être gérés par des acteurs passionnés de la réalité aéronautique . Vu l'état lamentable et poussiéreux de certains musées en France , il y a gros a parier que les choses ne vont pas s'arranger. L'incompétence le disputant à la suffisance , l'état des collections , l'attractivité de ce musée ne cesse de décliner d'année en année . seule la richesse des collections permet de faire illusion encore , mais vu l'état des réserves et des avions parqués , cela ne devrais pas durer . il parait qu'il y a "un délégué" du Président en charge de faire l'inventaire de ce qui ne va pas , interpellons le !!!
je partage complètement tous ces messages
La frilosité d'un ministère, dont les fonctionnaires sont bien loin des évolutions et innovations muséales partout dans le monde
On ne peut rien dire, ce ministère allouant une grande partie des crédits d'investissement
Dès que c'est populaire, ça ne les intéresse pas.
C'est du grand n'importe quoi et ce n'est pas fini. Les visites de réserves pourrait suivre la même voie (un p'tit doigt présent à l'AG de l'AMAA).
Pour cette année s'était trop tard mais il ne faut pas se leurrer, le Carrefour de l'air qui est certainement un évènement qui demande beaucoup aux équipes dirigeantes du musée ne sera pas reconduit. Vous imaginez les initiatives qu'il faut prendre et les responsabilités que cela représente.
Encore une qui vient de s'installer sur place en or pour ne rien faire.
Malheureusement, seul les fanas d'aviation savent ce qu'il faut pour un musée aéronautique mais là je pense que l'on a bien reculé.
Le Musée de l'air ne bougeait déjà pas beaucoup, là il va rester figé. J'ai 40 ans et le musée de l'air français de mes rêves ou plutôt digne de l'histoire immense qu'il devrait représenter, je ne le verrai jamais.
Reprise en main par les conservateurs orthodoxes : Tilati doit être content. Déjà que la réplique du Potez 25, magnifique mais farcie de pièces "bricolées" pour tenir l'ensemble, donnait des boutons à ces fanatiques et a été remplacé par un dragon rapide (belle machine... n'ayant aucune place dans l'histoire aéronautique française)
Les guides bénévoles de l'AAMA vont disparaître (sécurité!)
J'ai acheté 10€ le trotteur "avion" de ma fille a aéropuces. Je l'ai remis en état et gardé pour qu'elle l'offre elle-même au musée pour la vitrine des jouets de la zone maquette. Inutile: je ne vais pas risquer pour elle une rebuffade hautaine d'un de ses conservateurs poussiéreux. (ils sont où les vieux avions de fête foraine acquis par le musée ?)
Je connais un peu Stéphane Abrial: à part le coté honorifique, je ne vois pas en quoi diriger un musée l'intérésserait !
Une grosse déception et les raisons du renoncement qui restent discutables. Tout mon soutien à Jean Molveau qui ne manque pas d'idées et sait rebondir.
Je reviens d' amsterdam ou des fanas d' aviation ont organisé pour la 1ere fois un salon tout sur l' aviation avec 250 tables ! et beaucoups d ' exposants dynamiques et plus de 1000 visiteurs payants dans un grand hotel d ou on pouvait voir le traffic aerien ! malheureusement en france les municipalités, les lieux publiques, aeroports et les forces publiques mettent un maximum de battons dans les roues pour que les organisateurs de salons et les spotters ne puissent pas continuer leurs passion et comme cela ils n' encourent aucune responsabilité en cas de problemes de sécurité.
les francais vont devoir s' expatrier dans les pays d europe pour visiter d autres salons qui existent chez tous nos voisins sans problemes depuis des années .Mais vu qu' on ne voit pratiquement jamais de francais nul part et que pour la plupart , c 'est déjà toute une aventure d' aller au bourget ou à CDG ,et de dépenser 5 € pour participer aux frais de location de la salle , le collectionneur francais aeronautique a du soucis à se faire !!! et n' a qu' à s' en prendre qu' à soit meme....