Le souci du réalisme de Jean-Michel Ponzio

Le dessinateur de la série de bande dessinée  » Le complexe du chimpanzé  » est allé jusqu’à fabriquer une combinaison de vol pour que son dessin sonne encore plus juste.

«  Je voulais éviter les clichés habituels de la BD réaliste, des personnages toujours dessinés du même côté, qui ne bougent pas « , explique Jean-Michel Ponzio, le dessinateur de la série « le complexe du chimpanzé » (Dargaud). C’est pour cette raison qu’il a fait appel à des  » acteurs  » qu’il a photographiés sous tous les angles, dans toutes les attitudes, en fonction du story-board de Richard Marazano, son scénariste. Hélène, le personnage principal, est un jeune mannequin vietnamien.  » Sofia, sa fille, est ma voisine du quatrième étage. J’ai quasiment fait jouer tous les gens de mon immeuble « . Et pour plus de réalisme encore, il a imaginé et réalisé une véritable combinaison d’astronaute que les  » acteurs  » ont endossés les uns après les autres.  » Pour le premier épisode, une seule combinaison a été nécessaire, mais pour le deuxième, sur lequel je travaille actuellement, j’ai été obligé d’en fabriquer une seconde à cause des interactions « .

Au total, pour chaque album, Jean-Michel Ponzio a pris entre 1 500 et 2 000 photos, soit une semaine de travail à plein temps. Les comédiens étant bénévoles, il a fallu compter sur leur disponibilité. «  C’est un vrai casse-tête pour arriver à réunir ceux qui apparaissent dans une même case « . Lui-même apparaît à plusieurs reprises sous les traits de personnages différents. «  Quand un personnage figure une seule fois, je me dessine, en modifiant un détail « .

Sa formation et son expérience professionnelle dans le domaine de l’imagerie numérique lui ont évidemment été très utiles. Le casque des astronautes a été réalisé de cette manière. En faire une maquette aurait été trop complexe. «  L’histoire se déroulant en 2035, beaucoup de vaisseaux spatiaux n’existent pas. Il a fallu les créer en 3D pour ensuite pouvoir les représenter sous tous les angles « . Il a également recréé la capsule Apollo 11 en 3D. Le souci de réalisme a également joué au niveau des décors.

Au final, dès la première planche, le lecteur plonge dans l’histoire. Il est pris dans l’ambiance. Le style de Ponzio sert à merveille l’intrigue extraordinairement bien ficelée imaginée par Marazano. Le seul regret est qu’il faille attendre janvier 2008 pour connaître la deuxième partie et encore un an de plus pour découvrir le dénouement.

Que s’est-il véritablement passé sur la Lune, en juillet 1969 ?

Gil Roy