Le TBM900 et le drone

Au festival 2014 des Etoiles et des Ailes, le film « TBM900 by Daher-Socata » produit par Airborne Films a reçu le prix du meilleur film institutionnel de l’année. Eric Magnan signe une nouvelle fois une réalisation léchée, dont les prises de vue spectaculaires de l’assemblage du TBM900 ont été faites à l’aide d’un drone.

A Toulouse, le week-end dernier, le film qui a valu à Airborne Films le prix du meilleur film institutionnel offre de magnifiques prises de vue aériennes du TBM900, plus télégénique que jamais, avec son capot allongé et ses nouvelles winglets. On n’en attendait pas moins d’Eric Magnan, le réalisateur des séquences aériennes du film « Les chevaliers du Ciel » (G. Pirès). Le talent d’Eric Magnan ne s’exprime pas seulement au-dessus des Pyrénées enneigées, mais également dans les ateliers du l’usine Daher-Soacata de Tarbes, et en particulier sur la chaine d’assemblage finale du TBM900. Le réalisateur a eu recours, en intérieur, à un drone pour filmer les techniciens autour des avions. Les prises de vue ont été faites pour la plupart à hauteur d’homme, la caméra se faufilant dans des endroits inaccessibles avec des moyens classiques.

« C’est un outil exceptionnel pour filmer dans une usine qui est remplie d’obstacles. Le drone permet de passer au-dessus, de tourner autour des objets que l’on veut filmer et de réaliser des travellings, etc. », explique Eric Magnan. « Un autre aspect essentiel est que nous ne pouvions pas, pour ce film, interrompre le processus industriel. Le drone permet de filmer sans gêner le travail de la chaine de production tout en prenant toutes les précautions nécessaires à la sécurité des personnels. C’est pour cette raison que nous ne survolons pas les hommes. Et dans ce cas précis, j’ai réalisé aussi un briefing avec le pilote du drone comme je le ferais sur un vol habité ». Le reste des images de la chaine d’assemblage sont réalisées en très longues focales, pour à la fois avoir des très belles profondeurs de champs mais aussi, encore une fois, pour ne pas perturber la chaîne d’assemblage.

Le drone a également été utilisé pour tourner certaines séquences, en extérieur, en particulier les essais statiques. Les autorisations ont été obtenues de la DGAC et de la préfecture. La procédure était ensuite d’avoir l’autorisation de la tour de contrôle de Tarbes avant chaque vol. Dans le film, le roulage prend une autre dimension d’autant que le réalisateur mixe des images 3D obtenues par modélisation du TBM 900 et de ses composants.

On retrouve évidemment, dans chaque plan, la marque de fabrique d’Eric Magnan et de la société de production Airborne Films, en particulier dans les prises de vue aériennes. Le réalisateur est revenu, pour ces séquences, à des moyens plus classiques qu’il maîtrise également à la perfection. « Nous avons mis en oeuvre un Beech Bonanza B36, dont nous avons avions démonté la porte latérale. Le pilote était Patrick Marchand de la Breitling Jet Team ». Aux commandes du TBM900, il y avait évidemment, Stéphane Jacques, le pilote d’essais de Daher-Scata, ancien pilote de chasse lui-même. « Comme pour les tournages des inoubliables séquences aériennes des « Chevaliers du ciel » ou plus récemment l’hommage à la Patrouille de France, un story board technique a d’abord été réalisé pour découper chaque prise de vue, et des briefings ont eu lieu avec les pilotes, le caméraman et le réalisateur.

Au final, un film à la hauteur d’une des plus belles réussites de l’industrie aéronautique française. Le jury du festival de Toulouse y a été sensible…

Gil Roy

Voir le film TBM900 by Daher-Socata (Airborne Films)