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Culture Aéro

L’Envol des Pionniers : l’âme de la Ligne

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François Brevot

Sur le site historique de Toulouse-Montaudran, le musée « l’Envol des Pionniers » raconte l’histoire de l’Aéropostale, des usines de Pierre Georges Latécoère, en 1917, au dernier jour de la Ligne. Les techniques modernes de muséographie plongent le visiteur dans l’atmosphère d’une aviation héroïque disparue.

Le 25 décembre 1918, un Salmson 2A2 de Pierre Georges Latécoère reliait Toulouse à Barcelone, avec du courrier à bord, inaugurant un réseau postal aérien complet aménagé au départ de Montaudran dans les années vingt. La ligne a été rachetée par Marcel Bouilloux-Lafont en 1927, renommée « Aéropostale », puis cédée à Air France en 1933, avant de disparaître pendant la guerre. Le site de Montaudran a été transformé en centre de maintenance Air France avant de fermer en 2003.

Une exposition forcée par le mythe

Toulouse Métropole ne s’est pas résignée à voir disparaître cet aérodrome qui incarna le génie entrepreneurial de l’aéronautique d’avant-guerre. Plus de 20 prototypes y ont été conçus. Ils ont décollé de la piste de 1,8 km bordée de bâtiments classés aux Monuments Historiques en 1997, grâce à l’action de l’association Toulouse Montaudran Mémoire d’Avenir (TMMA). En 2005, TMMA a eu raison d’Air France qui souhaitait vendre le terrain sur le marché de l’immobilier. Puis après 8 ans de conflits entre TTMA et la municipalité – qui a hésité à soutenir ce projet de patrimoine – un plan de 10,6 M d’Euros a finalement été lancé en 2013, par Toulouse Métropole – avec une participation à hauteur de 12,6 % de la région Occitanie et du FEDER – pour rénover le Château Petit-Espinet Raynal, siège de Latécoère, la station radio, et le hangar n°30 de pièces d’avions (de 2 700 m2). Au final, l’exposition l’Envol des Pionniers, a été inaugurée le 20 décembre 2018, 100 ans jour pour jour, après le vol vers Barcelone.

Les panneaux de l’exposition retracent les grandes pages de l’Histoire de l’Aéropostale. @ L’Envol des Pionniers – Fondation Latécoère – Manuel Huynh.

De la technique, et de l’héroïsme

Le hangar accueille l’Envol de Pionniers, en plusieurs espaces. Le premier retrace l’histoire du site depuis l’implantation des usines, jusqu’à l’avènement d’Air France : dans cet établissement, Latécoère a produit les Salmson 2A2 en 1917. Un hologramme de Didier Daurat, directeur d’exploitation de l’Aéropostale, accueille le visiteur. L’histoire de la Ligne est racontée plus loin, avec des panneaux chronologiques en couleurs soutenues. Plus loin, on découvre les moyens techniques de la compagnie, ses avions – du Breguet XIV au Potez 25 – et aussi un moteur Renault 550 HP de 12 cylindres. Un dernier espace raconte les actions accomplies en missions, les récits de traversées et les actes d’héroïsme. Des films de fiction immersifs relatent ces vols improbables au-dessus de mers, des déserts, et des montagnes. Les témoignages sonores mêlent poésie et abnégation, au service de la « mystique du courrier » chère à Daurat, dont le musée souligne l’autoritarisme.

Une exposition en pleine expansion

Attenant à l’exposition, le hangar accueille la maquette échelle 1 d’un Salmson 2A2 réalisée par Les Ailes anciennes de Toulouse. Fin 2019, l’Envol des Pionniers ouvrira une autre animation. Le visiteur embarquera en Breguet XIV pour une traversée projetée en panoramique, de Montaudran à Barcelone, en faisant l’expérience d’un orage dans les Pyrénées, et le plein de sensations de vol et d’odeurs d’huile. Le bureau de Didier Daurat reconstitué, sera ouvert au public en 2020, au Château Petit-Espinet Raynal.

 

Mermoz recruté par Didier Daurat, une scène racontée en hologrammes © François Brévot.
Un moteur Renault 550 HP utilisé sur Bréguet 19. © François Brévot.
Une montre d'Henri Guillaumet. Il a survécu à son accident du 12 juin 1930, dans les Andes, après 5 jours et 4 nuits de marche. © François Brévot.
Une boite à lettres de l'Aéropostale. © François Brévot.
Un caisse de rations de survie avec l'indispensable Rhum.© L'Envol des Pionniers - Manuel Huynh.
La réplique d'un Salmson 2A2. Un millier d'appareils de ce type furent produits dans cette usine, avant que P.G. Latécoère ne les reconvertissent dans le vol postal, après la 1e guerre mondiale. © François Brévot.more

Un centre d’interprétation

L’exposition immerge le visiteur dans le monde vécu par ses protagonistes. Les pilotes n’étaient jamais sûrs d’arriver vivants à destination. Documents et effets personnels sont exposés, comme la montre de Guillaumet, et le contenu d’une valise de rations de survies. Les épaves des avions accidentés ont souvent été récupérées par la compagnie, qui ré-acheminait, à destination, le courrier retrouvé sur place, en tamponnant les lettres avec des excuses laconiques, comme « retard dû au service ». L‘Envol n’est pas un musée : il emprunte les collections à l’Amicale Envol des Pionniers (ex TMMA), d’où son statut de « centre d’interprétation ».

Une scénographie moderne

Chaque espace baigne dans son éclairage savamment dosé pour dramatiser les faits. La muséographie fait appel aux « docu-fictions » et aux récits sonores. Une pièce de théâtre, mettant en scène la rencontre entre Mermoz et Daurat, est diffusée en hologramme dans une mini cabine. Chaque demi-heure, des mécaniciens et des chefs d’exploitation sont présents en tenue d’époque, pour expliquer leur métier. Les visiteurs ont même droit à « show » sur l’entoilage dispensé par une ouvrière.

François Brévot

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François Brevot

François Brévot est un reporter globe-trotter, chroniqueur, et photographe, passionné d’histoire contemporaine, aéronautique et spatiale, et de géopolitique. Il écrit en particulier, sur l’aviation militaire moderne ou ancienne, française ou internationale, et de nombreux récits de voyages sur des destinations et musées à caractère aéronautique. Spécialisé sur les nouvelles puissances aériennes, il visite très régulièrement les salons aéronautiques émergents du nouveau Siècle, que ce soit en Russie, en Chine, en Asie, en Turquie, et se passionne pour les nations d’Europe centrale.

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  • Meunon ! Les vis qui dépassent ont plusieurs rôles (sous le contrôle des experts aéronautiques) :
    - elles servent à équilibrer dynamiquement l'objet de bois sculpté qui refroidi le pilote (oui, lorsque le moulin s'arrête le pilote prend un grand coup de chaud),
    - les 4 points de fixation de la casserole (à défaut de sustentation après une vache dans un coin perdu faut bien se faire un truc pour se sustenter )... Il y a même l'emplacement pour le "briquet tempête" sous le siège du pilote, à l'écart des entrées d'eau (cas de pluie).
    - et puis ça fait parler les curieux qui visitent l'expo...
    Joyeuses fêtes !

    • Bonjour Pilotaillon
      Mais Zalors où est la casserole ? Elle a été perdue ? ....... Ou bien elle est avec le briquet...... Rire

      Bonne nouvelle année à vous et à tous , avec de bons vols , cela va de soit !

      Amicales salutations

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