Les ailes d’une administration

L’épopée du Groupement aérien du SGACC sortie de l’oubli par deux historiens de l’aviation civile et racontée par ceux qui l’ont vécue. Liaison, photo aérienne, calibration des installations de radionavigation… telles furent les missions de cette quasi compagnie aérienne multi usage et multi compétence.

Voici un ouvrage qui, à mes yeux, n’a que des qualités ! D’abord sa « philosophie », celle de la Mission mémoire de l’Aviation civile. Toutes les félicitations à Pierre Lauroua qui la personnalise et qui cosigne ce livre, de s’être attelé à la tâche de sauver de l’oubli des pans entiers de l’histoire de la DGAC et de ses appellations antérieures. Pour ses personnels d’une part, et pour les aviateurs quels qu’ils soient d’autre part. Car on a tendance à oublier facilement que cette administration de l’Aviation civile ne fut pas, et n’est pas, qu’un appareil coercitif et qu’elle peut, qu’elle a pu, apporter des bienfaits dans l’intérêt général.

La Mission mémoire de l’Aviation civile s’est donc lancée, en 2005, avec bonheur dans la publication de livres qui sont vraiment passionnants. Et celui-ci ne déroge pas à la règle.

Il fut un temps, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, où ladite administration s’est trouvée fort dépourvue pour s’acquitter de ses devoirs. Le dénuement alors, était le quotidien. Il y fut pallié par le dévouement, l’initiative, l’esprit pionnier. A la Libération, ce qui s’appelait alors le Secrétariat général de l’aviation civile et commerciale dut faire face à la pénurie et s’y adapter : ainsi naquit ce qu’il fut convenu d’appeler le Groupement aérien du SGACC, qui vécut de 1945 à 1973 (il s’est ensuite « fondu » dans le SEFA). Liaison, photo aérienne, calibration des installations de radionavigation furent parmi les missions de cette quasi compagnie aérienne multi usage et multi compétence, qui utilisa des avions allant du Junkers 52 à la Caravelle en passant par les « Siebel » (NC-702 Martinet), DC-3 et DC-4, en métropole et dans l’empire colonial d’alors. C’est une véritable épopée, valorisée dans cet ouvrage – de près de 200 pages au format 24 x 24 – par une mise en page moderne et attrayante, qui fait la part belle aux anecdotes, témoignages des acteurs de cette époque.

Jean Molveau