Tout en se défendant de tout révisionnisme, Bernard Bacquié a entrepris d’écrire l’histoire de l’Aéropostale en ne s’appuyant que sur des documents d’époque et en refusant de sacrifier à la surenchère lyrique.
Bernard Bacquié est un authentique passionné d’aviation. Ancien commandant de bord d’Air France aujourd’hui à la retraire, heureux propriétaire d’un Bücker et pilote de présentation en meeting, il fait partie de cette génération d’aviateurs bercée par les récits des pionniers et en particulier des défricheurs de l’Aéropostale. Quand la fondation Latécoère lui a ouvert ses archives pour qu’il l’aide à mettre en valeur ce trésor, cette épopée a commencé à lui apparaître sous un jour nouveau. Au fur et à mesure que se dessinait le projet de publier les plus remarquables de ces pièces oubliées, l’ampleur de la tâche lui est apparu. « L’aventure de l’Aéropostale est un sujet qui a été élevé au plus haut niveau du lyrisme et de l’héroïsme. En travaillant sur les ouvrages antérieurs, les auteurs modernes ne font qu’amplifier ce mouvement », déplore celui qui a entrepris de faire le récit de cette page de notre Histoire sous la forme d’une collection de « Carnets ».
Après avoir raconté dans le premier volume de ses « Carnets de la Ligne », les efforts de Pierre-Georges Latécoère pour créer le tronçon africain et l’exploration des possibilités d’extension en Amérique du Sud, il présente dans ce double opus (tome 2 et 3) qui vient de paraître, la reprise de la compagnie par Marcel Bouilloux-Lafont et l’épopée sud-américaine.
Et il apparaît clairement à la lecture de cet ouvrage, que tout n’a pas encore été écrit sur le sujet et surtout que cette aventure technique et humaine a trop souvent été romancée. « J’ai pris le parti de survoler les événements connus de tous, pour m’attacher à souligner les moins notoires ». Et même sur les faits qui aujourd’hui font partie de la mythologie, il lui arrive de rétablir certaines vérités. C’est le cas, par exemple, pour le sauvetage de Guillaumet dans la Cordillère des Andes. Il a été cris que le pilote, à bout de forces, sentant sa mort venir, s’était hissé sur un piton rocheux pour que son corps qui être plus facilement retrouvé et que sa femme puisse ainsi bénéficier de sa prime d’assurance. « Noëlle Guillaumet, la femme de Guillaumet est formelle. Quand je l’ai rencontrée, en 1970, elle m’a affirmé que tout cela n’était que pure invention de journaliste et qu’en aucun cas, ne figurait une telle clause dans le contrat d’assurance ».
Contrairement à la plupart des nombreux auteurs qui se commettent sur le sujet, Bernard Bacquié est remonté aux sources, en exhumant des documents inédits des archives de la famille Latécoère (point de départ de son travail) et des archives personnelles de nombreux descendants des pilotes et mécaniciens de la Ligne. « Pour ce deuxième volume, j’ai travaillé autant à partir des archives de la famille Latécoère qu’à partir de celles d’autres descendants de pilotes et de mécaniciens de la Ligne ». Cela lui permet d’apporter un éclairage nouveau sur des hommes aussi emblématiques que Mermoz et sur les événements dont ils ont été les acteurs. « Des hommes comme Raymond Vanier sont injustement restés dans l’ombre. C’est lui qui a pris le relais de Mermoz, entre Natale et Rio, à la suite de la première traversée de l’Atlantique. J’ai tenu entre mes mains ses carnets de vol. C’est, pour moi, le pilote qui a la plus remarquable carrière. Il a été pilote de ligne, pilote d’essais, défricheurs… ».
L’auteur ne veut surtout pas passer pour un révisionniste. Il ambitionne simplement, par honnêteté intellectuelle, remettre les choses à leur place et rendre justice à certains pionniers. « Je ne me permettrais jamais de minimiser ce qu’ils ont fait ».
Ces « Carnets de la Ligne » constituent une mine d’informations et un nouvel éclairage. Ils présentent également une iconographie d’une remarquable richesse, faite de documents pour la plupart inédits qui proviennent moins des archives Latécoère, que de celles des autres familles. Côté forme, « les carnets de la ligne », sont aussi de beaux objets d’édition avec leur couverture toilée, leur petit format et la qualité de la maquette.
Gil Roy
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