Les dézingueurs dézingués

Arrivée en librairie du tome 2 « Coureurs de nippons » de la série « les dézingueurs » qui nous permet de retrouver avec le plus grand bonheur le trait ravageur de Jean Barbaud.

Cet album aurait du sortir plus tôt, mais Jean Barbaud, le dessinateur de la série les Dézingueurs, a poussé le zèle jusqu’à faire une immersion prolongée dans le Pacifique, sans doute pour mieux s’imprégner des ambiances et donner plus d’authenticité à l’action. Pendant un temps, Afroula, sa coloriste, s’est même demandée si elle le verrait revenir. Tout est bien qui finit bien, comme dans les meilleures bandes dessinées, et l’attente imposée par l’artiste est récompensée. Ce deuxième épisode des aventures des pilotes américains engagés dans une lutte déjantée contre l’Empire du Soleil, tient les promesses du précédent.

Hervé Richez, le scénariste, n’épargne pas les héros. Et comme Jean Barbaud en remet une couche personnelle, au final, on se demande comment les USA ont pu sortir victorieux de la guerre du Pacifique. Sans doute à cause de leur moral de fer entretenu, tout au long du conflit jusque sur les bases les plus reculées, par les vedettes américaines du show business qui payaient de leur personne. Et c’est précisément ce que raconte ce deuxième album intitulé « Coureurs de Nippons » qui se finit très mal pour Bettie Monroe. Après avoir mis le feu à la base des Dézingueurs, la célèbre actrice aux formes affolantes perdra la vie en pleine jungle. Elle échappera au crash de son Curiss C46 Commando abattu par un P40 qui n’était pas japonais, mais pas à sa rencontre avec d’autres admirateurs qui, contrairement aux boys de l’oncle Tom, ne se contenteront pas de la dévorer des yeux.

Les gags viennent de loin. Aucun n’est gratuit. Les références historiques sont omniprésentes. Les auteurs n’étalent pas leur culture aéronautique, ils l’exploitent. Et puis c’est toujours avec le même plaisir que nous découvrons les avions torturés par ce même dessinateur qui depuis des années, arrache chaque mois, un éclat de rire aux lecteurs de l’austère Fana de l’aviation. Il est évident que si Jean Barbaud renonce aux repérages sur le terrain et se contente désormais de recherches iconographiques sur Google, cette série à de l’avenir parce qu’elle a du fond.

Gil Roy

Acheter en ligne (lien sponsorisé) : Les Dézingueurs, Tome 2 : Coureurs de nippons