Une plongée au coeur de l’espionnage durant la terrible décennie 1935-1945. Une fresque bouleversante du commandant Jean Danis, un « ancien » de l’armée de l’Air…
Les trois tomes du très imposant travail de Jean Danis – plus de 1 350 pages en trois volumes – qui dressent le tableau le plus précis qui soit des taches d’espionnage de l’armée de l’Air française entre 1935 et 1945 constituent beaucoup plus qu’une thèse ou un document de référence : c’est le livre d’histoire que tous les étudiants rêvent de posséder un jour.
Fort de son expérience professionnelle au sein l’armée de l’Air, notamment pendant la guerre où il devient l’adjoint des deux chefs successifs du réseau de Laon du SR Air et l’agent de liaison du réseau avec la centrale de Paris, puis plus tard lorsqu’il entame une carrière dans le renseignement et la sécurité militaire, le commandant Jean Danis s’est livré à une reconstitution titanesque des activités les plus secrètes et les plus protégées de l’armée de l’Air : le renseignement. « Le besoin de savoir ce qui se passe chez son voisin est vieux comme le monde, rappelle Jean Danis, et l’aviation n’a pas échappé à cette règle. Déjà, durant la guerre 1914-1918, l’aviation se révèle un moyen nouveau est important pour obtenir des renseignements… »
Les trois tomes des « espions de l’armée de l’Air française » suivent la chronologie de la guerre : tome 1 (1935-1940) aviateurs espions ; tome 2 (1940-1942) le SR 40 ; et tome 3 (1943-1945) réseaux survivants et nouveaux réseaux. La formule retenue par Jean Danis pour « raconter » cette période de l’histoire de France est simple : jours après jours, mois après mois, l’auteur énumère les héros de l’ombre, connus ou inconnus, qui ont parfois sacrifié leur vie pour accomplir leurs missions : obtenir des renseignements fiables, puis les acheminer (le plus souvent vers Alger, mais surtout vers Londres où ils sont réellement exploités par les Alliés et en premier lieu par leurs aviations). Les événements sont illustrés de cours récits, bourrés d’anecdotes inédites, et parfois d’illustrations.
Jean Danis remémore par exemple cette affiche placardée sur les murs des territoires occupés le 22 septembre 1941, juste après la création par les FAFL (Forces aériennes françaises libres) des escadrilles de chasse Alsace et Lorraine : « Toute personne du sexe masculin qui aiderait directement ou indirectement les équipages d’avions ennemis descendus en parachute ou ayant fait un atterrissage forcé, favoriserait leur fuite, les cacherait ou viendrait en aide de quelque façon que ce soit, sera fusillée sur le champ. Les femmes qui se rendraient coupables du même délit seront envoyées dans les camps de concentration situés en Allemagne… » Autre anecdote à peine croyable : « J’utilise souvent la propriété des Lecourt Grandmaison située sur la ligne de démarcation à Saint-Michel de Montaigne, raconte le résistant Patrice Bougrain-Dubourg. Le passage clandestin de la ligne pour des moteurs d’avions par exemple est fait à bord d’un paisible chariot de foin tiré par des bœufs qui n’attire pas l’attention des occupants. »
Pour réaliser cet ouvrage, Jean Danis a consulté quelques 1 248 dossiers personnels d’agents du Service des Renseignements Air, 8 635 documents provenant de l’antenne du SR Air de Londres et 50 cassettes d’enregistrements de témoignages d’anciens du SR Air…
Bruno Rivière
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