Quand un ancien ingénieur de Dassault raconte ses années d’assistant technique auprès des utilisateurs irakiens du Mirage F1. Un témoignage exceptionnel et passionnant publié par les éditions JPO.
C’était hier : il y a trente ans, la France était en guerre (ou presque…) aux côtés de l’Irak, contre l’Iran. La guerre Iran-Irak était paradoxale : guerre de tranchées et d’attrition par certains côtés, guerre de haute technologie par d’autres. Les Iraniens pouvaient compter sur l’immense arsenal made in USA amassé du temps du Shah, avant la révolution islamique.
Côté irakien, on avait fait le pari de la technologie française, pour le plus grand bonheur de Dassault, Thomson, Matra et Aerospatiale, pour ne citer que les principaux. Les lignes de production tournaient à plein régime pour tonton Saddam, qui était encore notre copain. Pointe du diamant de l’arsenal français, le Mirage F1 EQ5 représentait alors ce qui se faisait de mieux en matière d’avion de combat.
Combat air-air, reconnaissance, assaut anti navire avec l’Exocet, bombardement de précision avec missile AS30 laser… l’avion préfigurait alors des capacités dont les armées françaises ne seraient dotées que plusieurs années plus tard.
Jean-Louis Bernard, alors ingénieur chez Dassault Aviation, part en Irak de 1984 à 1988 pour y tenir le poste d’assistant technique. Il assiste, dans tous les sens du terme, à la mise en œuvre de ces avions remarquables. Il noue des amitiés, recueille des témoignages, prend des notes, pour finalement nous livrer trente ans plus tard un témoignage exceptionnel.
Le livre publié par les éditions JPO est une mine d’or pour qui veut comprendre un conflit méconnu, pour qui s’intéresse à la guerre aérienne moderne et notamment à l’irruption du guidage laser dans les opérations aériennes. Récits d’opérations, portraits de pilotes, anecdotes sur la vie quotidienne en Irak et sur le fonctionnement intime de l’armée de l’air irakienne se succèdent sur 300 pages.
C’est un journal de bord parfois un peu brut de fonderie mais qu’importe : les informations qu’il recèle sont spectaculaires et on voudrait que le livre soit deux fois plus épais tellement sa lecture est passionnante. « Les héros de Bagdad » fait partie de ces livres qui se lisent d’une traite et que l’on termine à regret. Jean-Louis Bernard a vécu une aventure unique en Irak et on lui est reconnaissant, 30 ans plus tard, d’avoir fait l’effort de coucher ses souvenirs sur papier.
Frédéric Lert
Acheter en ligne : Les héros de Bagdad
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Salut Silve,
Moi aussi j etais a Cognac en 82 83, avec une trentaine d entre eux.
Il y avait une bochette de chics types avec qui on faisait souvent la fete le week-end.
J ai reconnu un jour aux infos du 20h, Hussein, un ancien pilote de F1, qui etait devenu chauffeur pour une journaliste qui a ete retenue prisioniere avec lui par des rebelles.
Je crois qu il est en France maintenant, instructeur sur Simu. Ca m a fait chaud au coeur.
Je salut bien ici, tout ceux que j ai connu au 5 eme escadron sur cap 10 et au 3 eme sur fouga, et qui sont encore en vie, si ils me lisent. Alea Jacta Est :)
J'étais à l'école de chasse avec certains de ces pilotes : 1984. Que sont-ils devenus ? Je me suis toujours demandé... Je serai heureux de suivre leurs aventures au travers de cet ouvrage.
Bonjour Silve,
Laissez moi vos coordonnées sur mon blog, et j'essaierai de répondre à vos questions.
JLB
http://les-heros-de-bagdad.over-blog.com/
Je fus macaronné à Tours en même temps que des promos d'irakiens., au tout début des années 1980. Mes amitiés et surtout respect à tous ces gars qui partaient au combat dès leur retour là-bas, alors que nous nous dirigions vers de tristes bases aériennes pour y découvrir certes les joies de l'entrainement, mais aussi le fonctionnement mesquin de l'Armée de l'air de l'époque, les bâtiments non chauffés en hiver, les pailleux et les horaires des mess, bref une armée de temps de paix .... Les nombreuses opérations qui se sont succédées depuis ont heureusement revivifié tout ça.
Quant à mes amis irakiens de l'époque, que sont-ils devenus ? nous fûmes quelques-uns, bien peu, à exprimer nos doutes au moment de la guerre du Golfe (eh oui, quand j'ai des amis, je n'aime pas en changer) ... mais face à l'attrait d'une "intégration" poussée aux forces américaines et à tout ce que cela comportait comme prestige aux yeux de certains, tout fut vite passé sous le tapis.
J'ai commencé à douter à cette époque-là.
Je vais vite acheter ce livre en hommage à ce passé disparu (et honteux aux yeux de certains, qu'on a vite effacé)
Bonjour Stormy,
Laissez moi vos coordonnées sur mon blog, et j'essaierai de répondre à vos questions.
JLB
http://les-heros-de-bagdad.over-blog.com/
Oui, on a des heros mais on encore pret a devenir. J’ai vecu cette periode et j’etait UN de ces hero. On a force’ Ayatollah Khomeini a boir le poison apres 8 ans d’entetment.
L’hero dans le photo est le martyr Col. Amer Abdalla.
Merci a l’auteur pour nous rendre a cette epoque d’or.
Xxxxxxxxxxxx
N