C’est le musée de l’air que tout passionné d’aviation se doit d’avoir visité. Le Planes of Fame se situe à Chino, près de Los Angeles (Californie). Les hangars recèlent de warbirds exceptionnels. Certains, en état de vol, sont présentés en meetings aériens. Il y a tout juste un an, lors d’un entraînement, le Planes of Fame a perdu son aile volante Northrop N9M ; exemplaire unique au monde.
Le musée de l’air Planes of Fame est actuellement fermé à la visite pour cause de Covid-19. Le grand meeting aérien prévu les 2 et 3 mai 2020 est reporté pour la même raison. Nous avons eu la chance de découvrir cette collection exceptionnelle, quelques jours seulement avant sa fermeture temporaire. Ce fut aussi notre dernier reportage avant confinement.
L’aéroport de Chino, en Californie, est niché dans le paysage vallonné à l’ouest de Los Angeles. Il abrite deux musées aéronautiques : Planes of Fame Air Museum et Yanks Air Museum. Aerobuzz était en Californie juste avant que la crise de la couronne n’éclate et a visité le musée de l’aviation Planes of Fame, le plus ancien musée de l’aviation privé des États-Unis.
L’aéroport de Chino ressemblait à une ruche pendant la Seconde Guerre mondiale. Il abritait une école de l’armée de l’air américaine équipée de Boeing Stearman et de BT-13 Vultee. Son activité s’est terminée au début de 1945, la fin imminente de la guerre a réduit considérablement les besoins en de pilotes.
A partir de la fin de l’été 1945, les avions d’entraînement sont remplacés par des avions militaires. Le tarmac n’est rapidement plus suffisant, si bien que le gouvernement a doit louer les prairies environnantes aux agriculteurs pour y stationner des milliers d’avions revenant des zones de guerre.
Parmi eux se trouvaient des centaines de avions neufs provenant directement des usines d’aviation californiennes. Les PT-17 Stearman, T-6 Harvard, P-47 Thunderbolt, P-51 Mustang, B-24 Liberator, B-25 Mitchell et autres avions étaient stockés à Chino où des fours avaient été spécialement construits pour récupérer l’aluminium précieux des avions.
Après les études menées par les forces américaines, de nombreux avions récupérés aux ennemis vaincus ont également atterri à Chino, pour y être détruits. Quand Ed Maloney, s’en est aperçu il tenta d’en sauvé quelques uns. Ce passionné d’aviation qui avait à peine 20 ans à l’époque, commença à rechercher des avions rares et c’est ains qu’en 1946, il acquiert son premier avion, le Yokosuka MXY-7 Ohka, une bombe volante pilotée par un kamikaze. Sur les 852 Ohkas construits par le Japon pendant la guerre, seuls 14 subsistent aujourd’hui, dont un est exposé au musée Planes au Fame de Chino.
Il a fallu onze ans à Maloney pour acquérir ses dix premiers avions. Puis, en 1957, il a concrétisé son rêve en ouvrant son musée de l’aviation à Claremont, en Californie. Rapidement, il s’est retrouvé à l’étroit. En 1963, la collection en expansion est transférée sur l’aéroport d’Ontario, en Californie, où elle rencontre un plus large public.
En 1970, Ed Maloney transfert sa collection à Buena Park, dans le compté d’Orange, toujours en Californie. Il y a là un parc à thème cinématographique qui vient d’ouvrir ses portes. Une fois encore, le manque de place devient un problème. Finalement, les avions atterrissent à Chino où le collectionneur trouve enfin l’espace nécessaire pour mettre en valeur ses trésors. En 1974, les déménagement est terminé et le musée est baptisé Planes of Fame. C’est à ce moment que Maloney et l’équipe de bénévoles qui l’entoure décident de restaurer des avions dans le but de les faire voler à nouveau.
Entre-temps, des trésors ont été ajoutés à la collection et en particulier l’aile volante Northrop N9MB, un avion bimoteur de 20 mètres d’envergure, avec lequel Jack Northrop a prouvé dès 1942 que les ailes volantes pouvaient être une solution. Le N9MB a jeté les bases technologiques des modèles ultérieurs YB-35 et YB-49 et du B-2 Spirit. Le Northrop N9MB a été complètement détruit lors d’un accident aérien en avril 2019.
Parmi les autres pièces rares de Maloney, il y a le Boeing P-26A Peashooter. Cet avion du début des années 1930 est l’un des deux seuls exemplaires qui restent au monde et le seul en état de vol. Maloney l’a découvert et acheté au Guatemala en 1957. Le surnom de Peashooter (tireur de pois) vient du tube de visée situé devant le cockpit ouvert de cet l’avion de chasse.
À Chino, le musée possède aujourd’hui sept hangars, dont certains servent d’ateliers, d’autres de salles d’exposition et d’autres encore de hangars d’avions usuels. Tous les hangars sont ouverts aux visiteurs du musée. Ils abritent environ 150 avions.
Il y en a autant en attente de restauration. Certains sont en très mauvais état. Entre les hangars se trouvent des épaves torturées par le soleil californien. Douglas A-4 Skyhawks, Lockheed F-104G Starfighter, Vought F8U Crusader, LTV A-7 Corsair II, SAETA HA-200, North American T-2 Buckeye, Republic F-84 Thunderjet, F7F Tigercat et Lockheed Lodestar ne sont que quelques-uns des appareils qui mériteraient d’être remis en état afin d’être exposés.
Parmi les avions présentés au public, il y a ce F-100D Super Sabre apparemment très endommagé. Rien de surprenant puisqu’après son service actif comme chasseur bombardier, il a été converti en drone cible QF-100D. En 1988, il a été atteint par un missile AIM-120 tiré par un F-15. La queue et l’empennage ont été lourdement endommagés, mais le QF-100D a pu atterrir et devait être mis au rebut. Il a mérité sa place au Planes of Fame.
A côté, un F-86H Sabre est en train de rôtir au soleil. Ce North American a également été utilisé comme drone cible. L’US Navy a utilisé ce QF-86H sur le champ de tir de China Lake jusqu’à ce qu’il ne soit plus en état de navigabilité. Lui aussi trouve une nouvelle vie à Chino.
Volker K. Thomalla
Les site officiel du musée Planes of Fame
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Un Piper L-4 Grasshopper, ou un bon vieux J3 ?
A quelques 25 km a l'Ouest de ce musee il y a en a un autre (sur le site de Riverside AIR FORCE BASE) qui vaut le detour. On peut y admirer des B46, B52, SR71 et j'en passe. Malheureusement les avions n'etant pas la propriete du musee (ils sont pretes par l'USAF) ils ne sont pas en super etat, mais il y a des veterans qui se feront un plaisir de vous accompagner et vous expliquer un tas de choses.
Voici le lien
https://www.marchfield.org/
Ah ! le B-17 ? Je l'ai vu voler, il y a de ça une vingtaine d'années. J'arrivais sur le parking de Chino avec ma bagnole de loc. Et là, sitôt la porte ouverte, un ronronnement de seconde guerre mondiale. Pas celui d'un T-6, avec ses pales supersoniques ! Non, un bruit de multimoteur, haut dans le ciel. Étais-je à Manheim, Bremen ou Chino ?
J'étais bien là, aux States ; et le ciel de Californie était bleu, comme si souvent. Je finis par apercevoir la machine. C'était bien un B-17, et je compris vite qu'à sa perte d'altitude il allait bientôt atterrir. Vite ! Rentrer dans le cabanon, façon gros Algeco, payer mon entrée, ne pas regarder T-shirt, auto-collants, maquettes... Vite, dehors à la grille. Oui, il était à l'atterrissage. Je ne ratais rien et me demandais où allait-il se garer... en face, à côté du hangar du Sabre flambant neuf de Frank Borman ? Non, il se rapprochait, et... venait de parquer devant la grille où j'étais. Plop, plop, plop, plop ! Moteurs arrêtés. L'équipage de trois hommes en sortit et vient ouvrir la grille, ma grille ! Alors, je sortis ma carte de PNT Air France, parlementais deux secondes : "Yes, of course, please go inside !" Et ils s'en allèrent, les cow-boys de l'air. Merde alors ! Ils me laissaient tout seul dans le bombardier mythique aux moulins encore chauds. J'aurais pu le mettre en route et me casser... Hé bien non, je n'ai rien touché, j'ai regardé, j'ai humé... Car un avion mythique, ça se hume, surtout quand c'est chaud. Moment de bonheur. Memphis Belle ! Allez ! grouille, tu la tournes cette manivelle pour que le train finisse de sortir. Clac ! Tchiou, tchiou ! Atterrissage réussi... Un moment de vie, un rêve de gosse, une chance inouïe d'être pilote dans la plus belle compagnie du monde... si, si !
J'ai ressenti beaucoup d'emotions la premiere fois que j'ai franchi la porte de ce musee. On a l'impression d'y etre. Je n'ai jamais retrouver la meme magie au Musee de l'Air et de l'Espace, musee remarquable mais ou tout est trop lisse, ca manque d'ame.
Un musee a ne pas rater, certains avions (dans les hangars) paraissent tout neufs, comme sortis d'une chaine d'assemblage. Les reponsables du musee ont aussi apporte beaucoup de soins aux pedigrees das avions exposes avec pour beaucoup un peu de leur histoire passee.
Une question a Volker, qu'en est-il du B17 qui etait sur le parkng exterieur a l'entree du musee et etait en cours de restauration ?