Patrick Lagneau vient de sortir une imposante trilogie : « les voyages temporels d’Archibald Goustoquet ». Il y est question de voyages, bien sûr ! Mais pas uniquement en avion : il y est surtout question de voyages dans le temps. Une sorte de « retour vers le futur » revu et corrigé…
Il faut un certain courage pour s’attaquer aux trois tomes de Patrick Lagneau « les voyages temporels d’Archibald Goustoquet » ! Pas moins de 1400 pages, réparties en trois volumes ! Disons que le lecteur qui s’embarque dans ces aventures s’envole pour un très très long courrier ! D’avions, d’aéroports, de voyages, il en est question en permanence. Mais l’intérêt de ce thriller, ce ne sont précisément pas ces déplacements aériens : d’aillleurs, les principaux héros et Archibald Goustoquet en tête ont tous une peur panique de l’avion. Il est vrai que l’auteur se plaît à décrire de l’intérieur – c’est-à-dire la préparation à l’aéroport, l’introduction d’un explosif dans les soutes…– un attentat en vol d’un transatlantique d’American Airlines entre Paris et New York. Un grand moment ! Il est vrai aussi que le troisième tome de ce roman à tiroirs imagine un scénario catastrophe : le 11 septembre se déroule à Paris et deux Boeing s’écrasent l’un sur le quartier de la Défense, l’autre sur la Tour Eiffel, tandis qu’un Airbus s’encastre dans la tour Montparnasse.
Disons-le, cette trilogie est tout simplement loufoque et délirante ! Mais elle mérite une attention spéciale. Car, sans dévoiler les multiples rebondissements des expériences d’Archibald Goustoquet – un chercheur qui a réussi à mettre au point une machine à voyager dans le temps, et qui navigue, tel un planeur à la recherche du cumulus qui l’entraînera encore plus haut et plus loin – « les voyages temporels d’Archibald Goustoquet » poussent le lecteur dans la sublimation du voyage. Finalement, les grands voyageurs que sont les passionnés d’aviation ne recherchent-ils pas leur propre source à travers les différents continents visités ? Les pilotes, privés ou professionnels, ne sont-ils pas en permanence en quête d’un dépassement de soi, par le simple fait de se déplacer dans une autre dimension ? Mais le temps, n’est-ce pas simplement aussi une autre dimension qui mérite le voyage ? Il y a dans ce récit une philosophie du voyage qui contribue à maintenir le côté « aventure » ou « rêve » de l’aérien. Il y a longtemps, Aéroports de Paris (dans cet ouvrage, la plate-forme de CDG s’appelle Aéroport Paris-Yves Montand !) avait imaginé pour ses campagnes institutionnelles le slogan : « ici commence le ciel ! », sous-entendu « ici commence le rêve ! ». C’est tout l’état d’esprit des voyages temporels d’Archibald Goustoquet !
Bruno Rivière
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