Le 9 avril 2017, le Canada commémorera le centenaire de la bataille de Vimy (Pas de Calais) et rendra hommage aux 11.285 soldats canadiens tués au cours de la Première guerre mondiale. Des répliques d’avions de 14-18 prendront part au défilé aérien qui survolera le mémorial. Les biplans sont arrivés du Canada, le 17 mars 2017, en soirée, dans les soutes du C17 Globemaster de la Royal Canadian Air Force. L’escadrille du souvenir va se reconstituer à Lens, transformé en camp de base. Une mobilisation franco-canadienne pour ne pas oublier ces milliers de jeunes canadiens sacrifiés, il y a cent ans…
Nord de la France… Printemps 1917… Quatre divisions canadiennes unissent leurs forces et montent à l’assaut de la crête de Vimy, près de Lens, tenue par les allemands. Cette colline, prise au tout début de la guerre de 1914-1918 est l’un des points stratégiques d’importance capitale pour l’armée allemande. Non seulement permet-elle de voir, de son sommet, tout ce qui se passe dans les tranchées canadiennes, mais elle protège également les mines de charbon de Lens servant grandement à l’économie de guerre allemande.
Au prix de plusieurs milliers de mortsLes Canadiens ont gagné la crête au prix de 3.598 morts et 7.104 blessés. Chez l’adversaire, on estime que 95% des corps des soldats allemands morts durant cette bataille n’ont pas été retrouvés et reposent encore aujourd’hui sur le champ de bataille de Vimy., les divisions canadiennes réussissent à prendre le contrôle de la cote 145 le 12 avril. Il s’agissait du dernier bastion encore aux mains de l’ennemi. Le site, fortifié par l’armée allemandeLes Allemands ont construit une place forte qu’ils considèrent imprenable, faite de fortifications imposantes : sur toute l’étendue de la crête on retrouve d’imposantes redoutes en béton et des abris étanches à l’eau, dont plusieurs ont l’électricité et le téléphone. Pour ajouter à l’efficacité de la logistique, les Allemands ont monté un important réseau de chemins de fer permettant l’approvisionnement rapide en obus des batteries d’artillerie., avait fait, dès 1915, l’objet de multiples attaques infructueuses de la part des armées françaises et britanniques.
Bien que l’aviation soit particulièrement absente pendant les quatre longues journées de combats qui ont abouti à la prise de cette position stratégique, le Royal Flying Corps Britannique (RFC, devenu RAF en 1918) bien installé sur de nombreux terrains de campagne dans tout le nord de la France, a sans doute pris une part prépondérante dans l’observation du terrain et des positions allemandes. La ligne de front, relatent les écrits de l’époque, était l’objet de survols et de combats quotidiens entre appareils Anglais, Français et Allemands.
Aux commandes des Sopwith, Nieuport et autres SE5 anglais, nombre de pilotes canadiens, issus du corps expéditionnaire venu renforcer le RFC, accumulaient les missions. William (Billy) Bishop, William Barker, Raymond Collishaw sont de ceux-là, devenant au fil des combats des « as » aux nombreuses victoires, laissant le souvenir de leurs exploits pour la postérité.
C’est pour rappeler cet engagement sur le front du Nord de la France, que la commémoration du 9 avril 2017 met en scène des appareils de la Première Guerre Mondiale, reconstruits un à un par un groupe de pilotes passionnés issus de toutes les provinces du CanadaAllan Snowie, ancien pilote de la Navy est le leader du team Vimy Flight, composé de 10 autres pilotes, anciens de l’Air Force (RCAF) ou de la Navy (RCN) ou encore de la compagnie Air Canada : Dale Erhart (Colombie Britannique) – Paul O’Reilly (Victoria) – Peter Thornton (Chilliwack) – Larry Ricker (Moncton) – Bob Wade (Calgary) – David Wilson et Rod Ermen ( Nouvelle Ecosse) – Bernada Bilic (Vancouver) Will Mc Evan et Gordo Cooper (Toronto). Darwin Dzuba (Comox) est le chef mécanicien de l’équipe., anciens pilotes militaires pour la plupart, regroupés en une association, le « Vimy Flight ».
Cette association s’est donnée pour challenge de finaliser la construction d’une poignée d’avions ayant participé au 1er conflit mondial au sein du Royal Flying Corps, afin de participer à la célébration du Centenaire de la bataille de Vimy et plus généralement honorer les soldats Canadiens morts au combat en terre de France. A l’issue de plusieurs années de travail, le Vimy Flight a pu réaliser son objectif et ses acteurs passer d’un rêve à la réalité. Grace à l’efficacité des mécaniciens qui ont terminé la construction des répliques plus tôt que prévu, les pilotes ont pu s’entraîner au vol en formation et présenter les appareils lors de deux grands meetings aériens sur le territoire Canadien la saison dernière (Comox Airshow et Abbortsford Airshow). Le point d’orgue demeure toutefois la participation aux commémorations de la bataille de Vimy, sur le site même de l’affrontement.
Cette escadrille, composée et abritée au sein du Flight Museum de Langley (Colombie Britannique), comprend quatre « Bébé » Nieuport 11S, deux Sopwith Pup et un Royal Aircraft Factory SE5. Elle a donc été chargée, après un périple en camion, dans la soute d’un Boeing C17 dépêché par la Royal Canadian Air Force de la base de Comox (côte Orientale de l’île de Vancouver). Le quadriréacteur a ensuite assuré le transport jusqu’à Lille-Lesquin, après une escale technique à l’aéroport de Gander (Terre Neuve).
Cet « échelon précurseur » qui a débarqué vendredi 17 mars vers 22 heures a été accueilli par la dynamique équipe organisatrice des Fêtes de l’Air de Lens. Cette association qui a justement retenu le Centenaire de la Bataille de Vimy pour thème de son meeting biennal (9 et 10 septembre 2017 à Lens-Bénifontaine), s’est grandement impliquée dans la préparation de cet accueil hors du commun.
Ainsi, le « team », managé par Régis Grébent et Chris Lenglain a participé au déchargement du quadriréacteur. Il prend également en charge les équipages canadiens pendant toute la durée de leur séjour. Le C17, quant à lui, libéré de sa cargaison s’envolera vers le Canada, le 19 mars en milieu de matinée.
Depuis l’aéroport de Lesquin, dès samedi 18 mars au matin, les deux Sopwith et le SE5, démontés, seront convoyés jusqu’à l’aérodrome de Lens-Bénifontaine par les transports Courcelle, l’un des principaux partenaires du meeting, pour être remontés. Les quatre Nieuport escortés par un pilote de l’aéroclub de Lens assurant la navigation et la radio, rejoindront leur nouvelle base par la voie des airs, dès qu’une fenêtre météo le permettra. Il est probable que l’escadrille sera complètement reformée dès le Dimanche 19, en fin de journée, si l’on en croit les prévisions.
Tout sera fait pour que les avions soient prêts à survoler le mémorial de Vimy, le dimanche 9 avril 2017. Une chose est sûre, l’émotion sera au rendez-vous pour tous ceux qui seront rassemblés sur la crête de VimyAprès la bataille de la crête de Vimy, l’armée canadienne érigea sur le sommet de la colline une croix de bois à la mémoire des disparus de cette épisode sanglant. C’est précisément sur ce site que sera érigé, entre 1925 et 1936, le monument commémorant les 66 000 victimes canadiennes de la Première Guerre Mondiale., mais aussi pour les pilotes, aux commandes des répliques. L’Armée de l’Air et la Royal Canadian Air Force devraient participer à la commémoration…
Philippe Chetail
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