Parti le 5 août 2019 de Goodwood, dans le sud de l’Angleterre, le Supermarine Spitfire Mk.IX MJ271 fait actuellement une escale technique au Japon. Son retour en Grande-Bretagne est prévu en décembre 2019, au terme d’un tour du monde de plus de 43.000 km en 4 mois, et après une ultime escale au Bourget, le 5 décembre 2019.
Le 24 octobre 1943, le Spitfire immatriculé MJ271 sortait des usines de la compagnie Vickers Supermarine basée à Castle Bromwich, dans la banlieue de Birmingham. Après une phase de vols d’essai et de mise au point des systèmes d’armement, il entrera en fonction au sein de la RAF à partir de février 1944 afin d’escorter les bombardiers alliés au-dessus du territoire français.
Au cours de sa 44ème mission, le 9 mai 1944, il est accidenté suite à un atterrissage train rentré. Réparé, il alternera ensuite entre plusieurs unités de la RAF dont la 401ème, escadron fortement impliqué dans le débarquement en Normandie. Une dizaine de bombardements en piqué aura alors raison de sa résistance structurelle : le MJ271 sera envoyé dans une unité de réparation pour dépassement de facteur de charge. Il finira sa carrière militaire au sein de la RNAF (Armée de l’Air Royale Néerlandaise) avant d’être acheté et rénové, 70 ans plus tard et après 51 missions de combat, par la Boultbee Flight Academy afin de devenir le « Silver Spitfire ».
C’est cette histoire et à travers elle, celle de toute l’Angleterre, que deux hommes s’efforcent de rappeler en ce moment à travers le monde. Matt Jones et Steve Brooks sont les deux pilotes de cette aventure. Ils sont également les deux co-fondateurs et directeurs de la Boultbee Filght Academy.
Cette école, basée dans le sud de l’Angleterre, est spécialisée dans les Spitfire : elle en possède quatre. Son but initial était la formation des pilotes à cet avion iconique. Depuis 2015, elle permet également de faire des baptêmes grâce à deux Spitfire biplaces. Leur credo reste la pérennisation de ces machines fabuleuses ainsi que des connaissances qui leur sont associées, tant en terme de pilotage qu’en terme de maintenance.
Matt Jones et Steve Brooks se sont donc envolés le 5 aout 2019 pour un tour du monde. Le Supermarine Spitfire est un avion iconique. Sa silhouette au long nez et à sa dérive ronde, son bruit ou encore sa puissance font que cet avion est admiré par tous. Le principe de l’expédition « Longest Flight » est de réunir durant un même un vol tous les pays du monde qui doivent leur liberté, au moins en partie, à cet avion mythique. Le but est de commémorer une génération de pilotes qui a su privilégier la défense de la liberté face à la barbarie nazie. Le devoir de mémoire est primordial.
Symbole de l’excellence industrielle britannique grâce au génie inventif de son concepteur, sir Reginald Joseph Mitchell, le Spitfire G-IRTY (son immatriculation actuelle) inaugure aussi le premier tour du monde avec ce modèle d’avion. Les futures générations ne pourront rester indifférentes à la livrée argentée du « Silver Spitfire ». L’équipe espère ainsi susciter des vocations.
Les 27.000 miles nautiques (43.400 km) prévus au programme doivent permettre de relier plus de 30 régions du globe en 4 mois. Presque 100 escales sont prévues.
L’expédition a donc démarré le lundi 5 aout 2019 avec un décollage depuis l’aérodrome de Goodwood dans le Sussex (Sud de l’Angleterre). Presque deux mois après, l’équipe fait une pause bien méritée au Japon, sur l’aéroport de Hanamaki. La météo ayant été très capricieuse depuis leur départ, le besoin de maintenance tombe à point nommé.
Accompagné d’un Pilatus PC-12 pour la logistique et les prises de vue, la formation vient donc de traverser le Royaume Uni, les îles Faro, l’Islande, le Groenland, le Canada, les USA puis une partie de la Russie. Le détroit de Béring, fort en symbole, a été franchi pendant le vol Nome (Alaska, USA) Anadyr (Russie) le 14 septembre.
La suite se composera de la traversée de l’Asie, de l’Inde, du Moyen Orient puis de l’Europe avec un passage par la France dont une escale au Bourget est prévue autour du 5 décembre.
La Statue de la Liberté, le Grand Canyon, le Golden Gate, le Mont Fuji, La Grande Muraille de Chine, La “ville rose” de Jaipur ou encore les Pyramides de Gizeh. Une quinzaine de lieux réputés était prévue au programme, de quoi faire des images splendides et inédites.
Une chose est certaine, pas un pilote ne refuserait un vol en Spitfire. Cela fait partie du mythe. Dès lors, nul doute que cet avion puisse être un bon vecteur pour transmettre la passion de l’aviation.
Guillaume François
Le site officiel du Silver Spitfire
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En matière d'environnement, comme prétexte à ne pas changer ses habitudes, on trouve toujours plus pollueur que soit ...
Si l on commence a juger de la pertinence des reves on devrait commencer dans ce cas par la pertinence meme de l existence des hommes.
La fin de l humanite commencera avec la fin des reves.
Amen ! :-) :-)
Cher JMB
Ayer le courage d'aller au bout de votre demarche laissez votre DR 400 au hangar et enfourchez votre bicyclette
Oui mais là on touche a votre confort
Faites ce que je dis mis ne faites pas ce que je fais C'est classique
Votre survol de la planete en DR 400 ne me fait pas rever non plus
JMB, pensez ce que vous voulez, évidemment. Moi, c'est votre point de vue qui ne me fait pas rêver. Vive l'inutile! est un slogan qui me plaît, à dose raisonnable.
Mais il est vrai que certains ultra verts en sont à penser que... l'homme est inutile. Triste. Spit forever!
On peut vraiment s'interroger sur la pertinence de ce vol.
* Une machine rare, fragile, au potentiel limité, initialement dédiée au combat aérien soit des vols de durée assez restreinte, a-t-elle vocation à faire un tour du monde ?
* Devant les aléas climatiques, le réchauffement de la planète, utiliser un moteur plus que gourmand en un carburant plus que polluant, pour une opération dont l’intérêt n'est que celui de son pilote et de son sponsor. Est-ce que ca fait rêver quelqu'un ? Est-ce que ca promeut l'aviation ?
Pour moi, les réponses sont non partout.
Je préfère réserver à mon brave DR400, pour survoler la planète les milliers de litres brûlés sans aucun profit aéronautique. La conquête de l’inutile est vraiment trop inutile, et ne me fait même pas rêver.
C'est surement une tournée de promotion financée par les brexiteurs (g-irty but not guilty) ! Ou par le lobby de l'alu historique, celui de l'argent (silver) ou bien encore du pétrole de sable martien ?... (format 140 caractères)
Je pencherais davantage pour un air-trip promotionnel de prestige au profit d'une marque de montre bâloise dont le ratio coût / retombées média / notoriété est certainement favorable...
Nos voisins GB ont des artisants spécialisés en overall moteurs et en revamping tôlerie "alu bien corrodée". Chacun trouve son compte.
Plusieurs autres marques d'horlogerie, de boissons énergisantes sont - ont été - utilisatrices de ce support.
Sans trop diverger du sujet : on peut s'en étonner mais la coupe de l'América est également une bonne affaire (Cf Alinghi et consorts). Les retours couvrent l'investissement. (Sinon personne ne s'y risquerait)
Il n'y a qu'une barrière à l'entrée : le coût du ticket !
Liberté, liberté chérie.......
Continuez à voler en DR400 à votre façon et laissez ceux qui veulent voler autrement le faire AUSSI.
On a souvent entendu : "La liberté des uns s'arrête lorsque commence celle des autres" et ne la pollue pas.
Pour ma part, je préfère le tour du monde du "Solar impulse"