C’est l’histoire d’une gamine noire de l’Alabama, pilote de DC-3, qui se retrouve, en France, puis en Afrique, à chercher des indices sur la disparition de son père, pendant la deuxième guerre, aux commandes d’un P-51 Mustang des Red Tails. Liberty Bessie, c’est aussi la première bande dessinée aéronautique de Vincent, l’un des plus talentueux dessinateur de sa génération.
Les inconditionnels du magazine « Aviasport » connaissent une facette de Vincent. Depuis des années, chaque mois, le dessinateur signe une planche de bande dessinée en rapport avec l’un des articles du numéro. Les premières ont été regroupées dans une série de trois albums sous le titre « Aviateurs » (Cépaduès). Des histoires courtes de pilotes aux gros nez, à la manière gag.
Depuis longtemps, Vincent, passionné d’aéronautique et pilote d’ULM, voulait raconter une vraie histoire d’aviation. Pour son malheur, il a signé des séries à succès (« L’Ecole Capucine » ou « Chimères 1887 ») avec de grands scénaristes. Pas question pour les éditeurs de lâcher en solo, un dessinateur aussi talentueux, sur une histoire d’aviation.
Vincent a finalement décroché le feu vert de son éditeur en lui apportant l’histoire d’une jeune aviatrice noire, une évocation des Red Tails, ces pilotes noirs de la deuxième guerre mondiale, et la promesse d’un grand récit d’aventure. Il est aussi parvenu à convaincre, Jean-Blaise Djian, son scénariste de « L’Ecole Capucine ». « Je l’ai choisi précisément parce qu’il n’est pas un spécialiste de l’aéronautique pour éviter de tomber le piège de la technique. », explique Vincent. Pour se rassurer, l’éditeur a proposé d’associer au duo, Pierre-Roland Saint-Dizier, un journaliste qui a signé le scénario d’une biographie en bande dessinée de Saint-Exupéry.
En définitive, le spécialiste aéronautique du trio, demeure Vincent qui est le garant du réalisme. Le dessinateur a multiplié les repérages. Il s’est notamment rendu au musée de Montélimar pour s’imprégner du DC-3 et à Nantes pour étudier le cockpit du Super Constellation. « Même si ces modèles ne correspondent pas, en termes d’époque, à ceux que j’ai mis dans ma bande dessinée, ces repérages m’ont permis d’appréhender les proportions, et notamment de voir comment on se tenait à l’intérieur ».
Dans la dernière planche du premier tome de l’histoire, Bessie, l’héroïne, découvre dans un hangar, en Algérie, un amphibie Sikorsky S38. « Il n’y en a qu’un seul en état de vol et il n’est pas en Europe. Je n’ai pas pu trouver de maquette. Etant donné qu’il s’agit d’un avion compliqué à appréhender, je l’ai donc modélisé, jusqu’aux moteurs ». Cette reconstruction en 3D a nécessité plus d’une semaine de travail.
Bessie n’est pas une bande dessinée aéronautique réaliste au sens de Buck Danny. Elle n’en est pas moins fidèle à la réalité. Et ceux qui ne connaissent du travail de Vincent que les planches publiées chaque mois dans Aviasport, vont découvrir un immense auteur. C’est un peu le syndrome « Tchao Pantin ». Avec ses gags, il nous amuse depuis des années. Et puis un jour, dans un registre nouveau, il nous émeut au plus profond de nous-même.
Encore un fois, ceux qui ont suivi le travail de Vincent ne seront pas surpris. Ils retrouveront évidemment la sensibilité du trait de « L’Ecole Capucine » et de « Chimères 1887 ». Un trait qui rappelle celui de Loisel, l’auteur de « A la quête de l’oiseau du temps », l’un des maîtres de Vincent. Une fois encore, son personnage principal est une jeune fille.
Bessie Bates est une jeune noire qui vit à Tuskegee, en Alabama, dans les années quarante. Tuskegee, évidemment ! Du nom de ce groupe de pilotes afro-américains qui a combattu pendant la deuxième guerre, aux commandes de chasseurs dont la queue était peinte en rouge (« Red Tail »). Le père de Bessie, en était et il a été porté disparu en vol, en Europe. La gamine, son brevet de pilote de ligne en proche, va tenter de retrouver sa trace en venant en France. Elle va se faire embaucher par une compagnie de fret pour voler sur Dakota. Et ce sera le début des ennuis, mais aussi de l’aventure qui va la conduire en Afrique.
Sur un scénario dense, riche en relance, Vincent prend plaisir à dessiner des ambiances aéronautiques qu’il maîtrise. Le réalisme des décors et des situations ravira les amateurs de bande dessinée aéronautique. Vous allez tomber amoureux de Bessie.
Gil Roy
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