Christian Marin aura juste eu le temps de boucler ses « Mémoires d’un chevalier du ciel » (avec Gilles Antonowicz, Sillages Editions) avant de s’envoler définitivement vers d’autres cieux le 5 septembre 2012, à l’âge de 83 ans.
Eternel second rôle, mais également chanteur et comédien, Christian Marin est évidemment connu pour ses deux participations exceptionnelles dans la saga des gendarmes de Saint-Tropez (4 millions d’entrées chaque film) et la série culte télévisée des Chevaliers du ciel.
En titrant sa biographie « Mémoires d’un chevalier du ciel », Christian Marin prend ainsi délibérément parti : celui de l’aviateur passe devant celui du gendarme. Il était reconnu comme tel. A tel point que son ami – et son maître – l’écrivain-dramaturge Jean Anouilh un soir de 1978, à qui l’on venait de proposer Christian Marin pour tenir le rôle de l’avocat dans sa pièce « La culotte » a lâché : « Pourquoi mettre un aviateur dans ma pièce ? » (page 139).
Christian Marin raconte (pages 99 et suivantes) : « Les chevaliers du ciel ont été imaginés dans les années 1950 par le scénariste de bande dessinée Jean-Michel Charlier. C’est mon ami Albert Uderzo qui en a signé les premiers dessins. […] Le projet d’une adaptation télé a vu le jour en 1965, à une époque où, après la guerre d’Algérie, il pouvait sembler nécessaire de redonner à l’armée le lustre qu’elle avait perdu. Plusieurs amateurs de BD m’avaient dit qu’ils me voyaient bien dans Laverdure, qui n’était alors qu’un personnage secondaire puisque la série, au départ, devait s’appeler Les aventures de Michel Tanguy. Le personnage de Laverdure ne s’étoffera que progressivement, à tel point que, dans un second temps, le projet s’intitulera Les aventures de Tanguy et Laverdure, puis enfin, les chevaliers du ciel. J’avais eu vent du projet, mais je ne nourrissais guère l’espoir d’en faire partie. Pour le rôle, les producteurs pensaient à Jacques Balutin. Jusqu’au soir où François Villiers m’a téléphoné… »
Pour Christian Marin, cette nouvelle aventure lui a donné une vraie stature de premier rôle. « J’ai participé à cette aventure avec enthousiasme, avec tout le plaisir qu’on peut éprouver à avoir enfin un véritable premier rôle. Le personnage de Laverdure me plaisait : c’était bien entendu, d’abord et avant tout, un militaire, un aviateur, un officier, mais c’est aussi un farfelu. D’un côté un pilote de Mirage ayant, de ce fait, de grosses responsabilités, de l’autre un homme appréciant la fantaisie. » (page 101). A l’époque, se souvient dans ses mémoires Christian Marin « le tournage nécessita des moyens considérables, la mobilisation de six Mirage III, de trois Mystère IV, d’hélicoptères, d’u DC3, d’un T33 et d’un Paris, un quadriplace de liaison biréacteur dont la large verrière bombée permettait tous les pivotements de caméra. […] Pour les besoins du scénario, chose rarissime, la production obtint même l’autorisation de survoler Paris à 350 mètres d’altitude le 12 juillet 1966 entre 20h30 et 21h00 pour une séquence qui, à l’écran, dura moins de 40 secondes… » (page 102).
Pourtant, l’acteur qui « adore faire de l’avion » (page 109), et qui se souvient avoir volé sur Mirage III, sur Stearman PT-17 de 1936, sur le PA-28 de son ami Francis Bergèse, le dessinateur de Buck Danny, mais également sur des Ecureuil, des Gazelle, un F-16 belge, un Mirage 2000 et même à bord d’une Montgolfière l’année de ses 80 ans, ne cache pas ici certains de ses regrets et de ses chagrins. Notamment la mort de Tanguy (Jacques Santi) au petit matin du 29 mars 1988 … et la suite des aventures des chevaliers du ciel.
« La série, dit-il (pages 110 et suivantes) a été reprise en 1988 avec Christian Vadim dans le rôle de Tanguy et Thierry Redler dans celui de Laverdure. Cela a fait un bide. Gérard Pirès en a fait également un film en 2005 avec Benoît Magimel et Clovis Cornillac, qui n’ont plus qu’un lointain rapport avec Tanguy et Laverdure. D’ailleurs les noms de leurs personnages sont différents. La sortie du film aurait pu être l’occasion de retrouvailles, mais ni moi, ni aucun de ceux qui avaient pu participer au tournage de la série télévisée n’ont été invités par la production à assister à la première. En revanche, l’Armée de l’air m’a invité à l’Ecole militaire lorsque le film y a fait l’objet d’une projection privée. J’en ai été très touché. J’ai conservé la montre de Laverdure. Elle marque, pour moi, les heures claires. »
Bruno Rivière
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J'ai dans ma vitrine une belle photo de Laverdure largement dédicacée par Christian Marin, envoyé de plus à mon adresse, par ses soins en 2010. Cela dénote clairement d'un être extrêmement sympathique, courtois et simple, proche de son public.
Une série télévisée géniale à l'époque, que je visionne régulièrement en dvd.
On y voit de très belles machines comme le Mirage G et le Balzac, renommé Voltaire.
Et le SMB2, superbe et bien sur le Mirage III, le SO30P et le Constel..... De délicieuses demoiselles, bien trop souvent espionnes espiègles avec Laverdure....
Christian Marin colle littéralement à la peau de Laverdure, ce rôle est "idoine" pour lui.
Une excellente série, surtout les premiers épisodes sur DIJON.
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Je cherche une association qui perpétuerait la mémoire de Tanguy et Laverdure. Existe-t-elle ?
J'habite à Longvic-lès-Dijon, commune d'implantation de la BA 102, la base de l'escadron Cigognes. Merci à qui pourrait me donner ce renseignement.
Cordialement
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Quelle joie d'évoquer le rêve et le plaisir que procura ce feuilleton !
J'étais très petit mais je m'en souviens encore ; c'était tellement bien pour l'époque ! Merci à Christian Marin et à Jacques Santi .
Et bon vol à tous !
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Pour Jean-Claude DRPS.
Les premiers Mirage III ont été mis en service à Dijon en 1961. Si vous avez été invité à faire un vol à la BA 116 Luxeuil en 59/60, ce devait être sur un autre type d'avion. Je ne sais pas quelle unité était alors stationnée là, ni sur quoi elle volait.
A partir de 1961, la 4ème escadre de chasse a été basée à Luxeuil. Elle était équipée de F 84 F jusqu'en 1966, date à laquelle elle a été transformée sur Mirage III E.
Aéronautiquement vôtre.
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
je devais avoir 10 ans,les chevaliers du ciel passaient le samedi soir et il était hors de question que je loupe un épisode.Aussi lors d'un départ en vacances(de Thionville à Epernay:3 heures de route à l'époque) mon pére avait amené une petite télé dans la voiture et le hasard faisant bien les choses, c'est prés de la base d'Etain au borde d'une route que nous avons pû regarder cet épisode.Comme ,je pense ,beaucoup de fanas nous étions rivés devant le poste.Bien plus tard, c'est Pégaze de monsieur Chabbert qui nous tenait tous les vendredi tard dans la nuit une fois par mois.
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Hello eagleone,
Merci de parler de PEGASE !!!!
J'étais encore ado qd ça passait sur la trois...
C'était MON rendez vous !
Aéronautiquement.
mnbee from lflx
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
je regrette cette emission avec un Bernard Chabbert à la voix si enchanterresse .Cet homme est un vrai puit de sciences aéronautiques (doubllé d'une trés grande culture générale)Je suis un fan de ses commentaires lors du meeting de la pentecôte à Cerny
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Oh, que oui, il m'a fait rêver, depuis les premiers épisodes dans la revue Pilote, tellement fait rêver, qu'un jour j'ai ecrit au Colonel commandant la BA116, pour lui dire toute la passion que j'éprouvais pour ces avions, et combien j'aimerais bien avoir un bapteme de l'ai sur Mirage III. Et c'est ainsi, que quelques jours plus tard, je recevais un courrier signédu Colonel J. Lacolle, m'invitant à me présenter à la base pour y subir des examens médicaux et s'ils étaient concluant, je pourrais effectuer ce vol malheureusement pour moi, mon papa, n'a pas été de cet avis, hors de question d'aller là bas,c'est trop dangereux, ils vont te tuer! c'était en 1959/1960.J'étais mineur, et à cette époque, on ne désobeissait pas........... Ce sera le regret de ma vie
Mais dès que j'ai eu une voiture, ah le temps passé au seuils de pistes à Breuches, et le long de le N57, j'en ai vu des tanguy et des laverdures, des mirages III, des mirages IV, décollant avec les Jato, qu' est ce que j'ai pu réver, et je rève toujours
merci à tous ces chevaliers du ciel, pour la part de rève qu'ils m'ont offerte
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Suite à votre réponse, à la reflexion, il s'agissait bien du colonel Lacolle qui m'a répondu
J'allais voir les avions decoller sur une petite route proche du seuil de piste à Breuches
et les voir atterrir le long de la N 57. Je suis sûr qu'il s'agissait de Mirages III et IV
la difference avec le F 84 est quand même importante, et je n'ai jamais vu personnelent de F84 decoller avec Jato. En revanche je suis moins categorique quand aux dates, je n'ai ma première voiture, en juin 1966. c'est seulement a partir de cette date, où, indépendant, j'ai pu aller admirer les avions
Quand à la date à laquelle j'ai écrit au colonel, après 1963, j'etais majeur, je me serais passé de l'autorité parentale et donc j'aurais eu ce bapteme
Avec le temps mes souvenirs se mélangent
Enfin merci d'avoir pris le temps de me répondre
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Sauf le respect des textes et des personnes en cause étant à la BAO 116 de 1962 a 1963
au secretariat du commandement avec le colonel LACOLLE la base n'était pas équipé de mirage mais de F84F ET F86F décollant il est vrai en opération avec des fusées Jato qui augmentaient la puissance de poussée au moment du décollage mais qui restaient des avions un peu dépassés comparés aux mirages.Le seul mirage que j'ai vu sur cette base c'est une visite impromptue de la base prés de Dijon et ce mirage s'est posé en actionnant son parachute frein occasionnant un arrêt trop brusque qui brisa en partie la roulette de nez et d'autres problêmes par la suite.
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Il est heureux d'apprendre que l'Armée de l'Air se soit rappelée au bon souvenir de Monsieur Marin en l'invitant.
Par ce beau geste elle a su se montrer respectueuse, reconnaissante et loyale en invitant un héros "Laverdure" qui aura suscité plus d'une vocation dans le coeur des enfants.
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
J'ai eu l'occasion de rencontrer Christian Marin il y a quelques années au cours d'une cérémonie sur la base d'Orange. Il portait déjà le poids des années mais quel homme délicieux, gentil et cultivé...
Mémoire d’un chevalier du ciel : l’aviateur Christian Marin !
Tout une époque qui s'est envolé avec toi...
Merci d'avoir fait rêvé la france.
A un de ces jours au FL350
Mnbee from lflx