Avec « Le vent se lève », Hayao Miyazaki met en scène un jeune ingénieur aéronautique rêveur dans le Japon nationaliste des années qui précédèrent la seconde guerre mondiale. Le réalisateur « Porco Rosso » renoue avec sa passion de l’aviation à l’occasion de ce qui pourrait être son ultime œuvre.
« Le vent se lève, il est temps de vivre »… C’est par cette phrase énigmatique que débute le dernier chef d’œuvre d’animation de Hayao Miyazaki, « Le vent se lève ». Le réalisateur japonais raconte l’histoire d’un jeune homme rêveur, passionné d’aéronautique, dans le Japon tourmenté des années 30-40. Jiro Horikoshi est employé par Mitsubishi, comme son ami Honjo. Il est investi d’une mission sacrée, celle de rattraper le retard technologique du Japon en matière de conception d’avions. Et peu importe le prix à payer ; le Japon d’alors, frappé par la crise économique, gangréné par la misère et le nationalisme, est prêt à tous les sacrifices pour se hisser au rang des grandes puissances aéronautiques et militaires.
Pour atteindre cet objectif, Jiro sera envoyé en Europe pour rencontrer les meilleurs ingénieurs du moment tels que Mr Junkers. Il lui faudra braver l’hostilité d’une Allemagne dont on devine déjà les premiers symptômes qui mèneront le monde vers l’abîme de la seconde guerre. De retour au pays, et malgré les échecs, le jeune ingénieur s’échinera sans relâche à dessiner des avions toujours plus performants et solides. Car il les aime ses avions Jiro, il en rêve même.
Dans ses rêves, il discute avec ses idoles, il voyage dans des avions féériques. Des avions sculptés par le vent qui lui inspireront plus tard les fameux A5M, et A6M Zero. Dans ses rêves, tout le monde parle la même langue, celle de l’amitié et de la fraternité qui unissent les passionnés des choses de l’air. Et d’un coup disparaissent le temps d’un songe la bêtise des politiciens, la misère, la tristesse, et le spectre d’une guerre qu’on devine pourtant inévitable.
Et puis il y a aussi et surtout la belle Naoko Satomi, magnifique jeune femme au lourd secret qui émerveille le temps d’un sourire. Naoko, incarnation de la Femme, est tout à la fois, la compagne, la muse et la raison d’être du jeune Jiro. Son point d’ancrage avec la réalité aussi.
Ce film réussit à décrire un jeune homme normal dans un monde qui l’est de moins en moins, avec de vraies rencontres. Mais il montre aussi ce qui est futile et pourtant si important, comme la beauté des créations de la nature, la caresse du vent sur les feuilles, et la pureté des sentiments. Comme disait Antoine de Saint Exupery, on ne voit vraiment bien qu’avec le cœur. Voilà exactement ce qu’illustre Hayao Miyazaki en 126 minutes.
Cette œuvre à la pureté graphique incomparable est servie par une musique magnifique signée Joe Hisaishi. Elle nous porte jusqu’à la chanson du générique « Hikoki Gumo » interprétée par Yumi Arai. « Le vent se lève » est une œuvre majeure. A voir absolument. Merci M. Miyazaki de m’avoir ouvert les portes de votre univers, j’ai hâte d’y retourner.
Patrick Brunet
Les hélicoptères Puma HC2 âgés d’un demi-siècle seront retirés du service en 2025. Ils seront… Read More
La tour de contrôle centrale de l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle est en travaux. Fin… Read More
Depuis plus de quatre décennies, le Pilatus PC-7 constitue la pièce maîtresse de la formation… Read More
On a rarement vu une compagnie aérienne aussi bien préparée à déposer le bilan que… Read More
Dans un roman, Jean Rousselot raconte à la première personne du singulier la carrière militaire… Read More
Textron Aviation a livré à l'armée de l'air péruvienne le premier de 2 Beechcraft King… Read More
View Comments
Miyazaki raconte le père de l’A6M Zero
Un filme d'animation retraçant la vie de l'aviation même japonaise, il n'y a pas lieu de s'en priver.
Tout ce qui peut servir l'aviation est utile.
Ce sujet attirera sans doute un grand public (grands et petits)
Bravo
Miyazaki raconte le père de l’A6M Zero
Miyazaki et Saint Ex' dans le même article, ça c'est la classe !