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Montélimar, terre d’accueil de l’aviation de chasse

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Philippe Chetail

Si la route des vacances, de Fontainebleau à Menton recèle bien des trésors du passé, il en est un, assez méconnu qui grossit peu à peu sous les hangars de l’aérodrome d’Ancône, non loin de Montélimar. Le coffre abritant ce trésor se nomme Musée Européen de l’Aviation de Chasse… Quittons la route pour quelques petites heures. Le détour en vaut la chandelle…


Lorsque vous approchez de la célèbre capitale du nougat, en ayant choisi de laisser à d’autres le « plaisir » de se glisser dans la vague déferlante des vacanciers roulant vers le sud, vous ne pouvez pas l’ignorer… Il est là !… bien campé sur son socle au centre du rond point à l’entrée de la ville. Malgré la chaleur de début du mois d’Août, ce n’est pas un mirage du à la réverbération du goudron surchauffé de la Nationale 7… mais bien un vrai « Mirage IIIB », issu des usines de notre avionneur national dans les années 60 . Il donne le cap ! Son nez pointe vers le sud Ouest, vers l’aérodrome d’Ancône, siège du Musée Européen de l’Aviation de chasse. C’est ici que nous nous rendons aujourd’hui.

Telle une sentinelle, un missile Matra garde l’entrée du Musée, qui propose au visiteur de découvrir une soixantaine d’avions, à l’abri des halls ou sur l’exposition extérieure. © MEAC

L’histoire de ce Musée prend ses racines dans une petite association de passionnés qui décidèrent, un soir d’hiver 1985 de participer, à leur manière et avec leurs petits moyens, au mouvement de préservation du patrimoine aéronautique militaire. Forte de quelques anciens pilotes de chasse dans ses rangs possédant des relations efficaces, l’Amicale des Avions Anciens de la Drôme, telle qu’elle se nommait alors, n’eut pas à attendre longtemps pour acquérir un premier appareil réformé, un bimoteur Dassault 312 provenant des surplus de l’Armée de l’Air.

 

Le Dassault 312 de l’Amicale des Avions Anciens de la Drôme… L’avion par lequel tout a commencé. © G. Trussell

Bien qu’il ne fut pas vraiment un chasseur, l’appareil fit, plus de 10 années durant, les beaux jours de l’association et chaque weekend d’été, le « 312 », sous sa livrée « camouflée » en hommage aux aviateurs Français de la seconde Guerre Mondiale, s’envolait pour parcourir la France des meetings aériens. Ce premier appareil en état de vol connut malheureusement une fin tragique lors d’un meeting à Issoire en 1999.

Les appareils exposés peuvent être approchés au plus près, grâce à un cheminement judicieux. © N. Jammal

Dans la même décennie et conjointement à celle des meetings, une activité fébrile de récupération commença à se remarquer sur le terrain Montilien. Semaine après semaine, les semi-remorques transportant des carlingues et des éléments de voilures arrivaient, déchargeaient leur précieuse cargaison, aussitôt prise en mains par les bénévoles de l’Association. Il allait rapidement falloir abriter ce début de collection, la construction d’un hangar est alors décidée.

Peu à peu la physionomie du site va changer… L’association, qui compte dans ses rangs des hommes de toutes spécialités, souhaite dans le même temps apporter sa contribution à l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté sociale. Elle multiplie les accords avec les élus, ouvre un chantier d’insertion et s’entoure de jeunes qui, bien encadrés vont aider à bâtir, aménager, entretenir et enjoliver le site. Un, puis bientôt deux hangars sortent de terre… le futur musée prend forme.

Au travers des liens tissés au fil du temps avec différents partenaires (Musée de l’Air et de l’Espace, Forces aériennes Suisses, Suédoises, la Luftwaffe et de bien d’autres pays du bloc de l’Est) et des collectionneurs privés, les stocks grossissent. Ce ne sont plus des morceaux d’avions ou des semi-épaves qui arrivent au musée mais des appareils entiers. Il devient urgent de préserver les plus belles pièces et de débuter la restauration de certaines d’entre-elles.

Destiné à célébrer le centenaire de la traversée de la Manche, un véritable BLERIOT XI accueille le visiteur. © MEAC

Ce Stampe exposé dans le hall d’entrée est confié par le Musée de l’Air et de l’Espace. Il a été livré neuf au CEV puis a appartenu à l’Aéroclub St Exupéry de Cannes. © MEAC

Si un missile Matra R422, témoin d’une relative modernité, monte la garde à l’entrée du Musée, on se trouve propulsé, dès la porte franchie, une centaine d’années en arrière. Dans le hall d’accueil qui précède la boutique, un authentique Blériot Racheté au petit fils de Louis Blériot par Adrien Maeght, propriétaire de l’ancien musée automobile de Mougins, son nouvel acquéreur l’expose dans les poutres du plafond jusqu’à la fermeture de la collection au public en 2009. Prêté au musée pour célébrer le centenaire de la traversée de la Manche, il y est exposé depuis le printemps 2009., équipé de son moteur 3 cylindres Anzani de 25 Cv et de tous ses équipements d’origine, accueille le visiteur. A ses côtés une des machines qui a écrit une des plus belles pages de l’aviation légère de l’immédiat après Guerre, le SV4 Stampe. Ces deux appareils seront avec le Potez 36-13 construit en 1932 A ce jour, le Potez 36-13 Nr 3203 est en cours de restauration dans les ateliers du musée. Il a été classé au titre des monuments historiques le 12 décembre 2012. Il sera, dans les années prochaines, l’unique avion de ce type en état de vol dans le monde. , les seules machines réellement très anciennes exposées.

Le MD 450 Ouragan équipa, avec cette décoration d’inspiration très américaine, la Patrouille de France de 1954 à 1956. © MEAC

Mirage F1 C de la 30ème escadre et SMB2 de la « 12 »… deux générations de chasseurs en présence. © MEAC

La suite de la visite se déroule dans des immenses halls où un nombre important de chasseurs Français et étrangers sont disposés côte à côte, tous en excellent état de présentation. Tout ce que notre Armée de l’Air et l’Aéronavale a pu longtemps compter d’avions sur ses bases ou sur ses porte-avions est présent ici. D’ailleurs, c’est un peu une atmosphère de base aérienne qui règne sur le lieu et si on se surprend à oublier que les félins composant cet escadron hétéroclite est endormi depuis parfois plusieurs décennies, on pourrait penser que les réacteurs des Sabre, F100 (Super Sabre), Ouragan, Mystère IV A, SMB2 (Super Mystère) , Etendard IVM et autre Mirage III (Forces Aériennes Suisses) ou F1 (30ème escadre), viennent tout juste de rentrer de vol et sont confiés par leurs pilotes aux bons soins des mécanos, prêts à les reconditionner pour les missions futures.

Initialement aux couleurs dela Luftwaffe, ce Fiat G91 arbore désormais les couleurs Italiennes. © Vincentn

Les partenariats tissés avec les forces aériennes Européennes ont permis l’acquisition d’appareils rares dans l’hexagone, tel ce SAAB Viggen, l’un des plus beaux fleurons de la collection. © Vincentn

Un très bel exemplaire de Fiat G91/T aux cocardes Italiennes et un imposant SAAB Viggen biplace de la Svenska Flygvapnet (Forces aériennes Suédoises) complètent les 4700 m2 d’un parcours didactique agrémenté de maquettes « constructeur », sièges éjectables, éléments de fuselage, voilure et trains d’atterrissage, et autres moteurs et réacteurs.

Des visites guidées sont organises par petits groupes et sur demande… Le meilleur moyen de profiter au mieux de votre passage au musée. © MEAC

Parcourir les allées en s’attardant sur les détails, découvrir les scènes dans lesquelles des machines prennent vie par une mise en situation avec leurs pilotes et mécaniciens, déchiffrer les fiches décrivant les caractéristiques techniques des appareils exposées… la visite prend alors une allure de trajet initiatique pour tout passionné d’histoire de l’aviation militaire.

Si une majorité des appareils provient des réserves de l’Armée de l’Air, de la Marine, ou de collectionneurs privés, quelques appareils remarquables sont issus d’autres forces aériennes Européennes ou des pays de l’Est. © MEAC

Le chemin se poursuit vers la découverte d’une vaste exposition à l’air libre, où une vingtaine de chasseurs à réaction (Sepecat Jaguar, Lockheed T33, F8E Crusader, F84 Thunderstreak, Hawker Hunter, 3 exemplaires de DH Vampire ou Venom, Mig 17, 21 et 23, TDAA Iskra… ) côtoient quelques appareils équipés de moteurs à pistons (Dassault 312, DC3, DC7) ou turbinisés (Bréguet Alizé). La Caravelle SE 210, bien campée au centre du site se visite. Cet exemplaire effectua l’essentiel de sa carrière au CEV à Istres avant de rejoindre Montélimar par voie routière… alors que nous entrions tout juste dans le 21ème siécle…

Cette Caravelle, au cours de sa carrière de laboratoire volant, a permis de tester de nombreux équipements destinés à Concorde ou aux premiers Airbus. © MEAC

Ce F8F Crusader, réformé en 1998 a volé au sein des flottilles 12 F et 14 F stationnées à Landivisiau. © M. Horville

Pour certaines des machines qui sommeillent ici, le temps qui passe et les intempéries débutent leur œuvre destructrice. Si la restauration complète de tous les appareils parait bien difficile pour les bénévoles du musée, un brin d’esthétique est envisagé pour chacun d’entre-eux… car le but avoué est bien de toujours améliorer la qualité de présentation … Manifestement et malgré l’ampleur de la tâche, l’équipe se donne beaucoup de mal pour que la collection se dévoile sous son meilleur jour.

Les appareils exposés à l’extérieur demandent en permanence des soins de préservation. Si ce Mirage IV fait l’objet d’un rafraîchissement esthétique, d’autres appareils, dont le sort n’est guère plus envieux devront attendre encore un peu. © MEAC

Ce Républic F84F Thunderstreak a été décapé dans l’attente de sa nouvelle livrée. © M. Horville

Même si les objets réunis ne présentent qu’un lointain rapport avec l’aviation, un petit crochet par le musée des transmissions militaires, situé dans un bâtiment non loin de la Caravelle, s’impose. Né à l’initiative de deux donateurs qui n’ont eu de cesse de rechercher et d’accumuler, toute leur vie durant, le matériel radio ayant servi dans les trois armes depuis les années 30, ce lieu expose également un radar mobile de tir à impulsions Cotal et une station radio amateur.

Alain Bes, dit « Bilou » Président du Musée, aux commandes de son avion fétiche : Le North American/Rockwell OV10 Bronco. © L. Barthélémy

Pour Alain Bes, Président du Musée, il n’est pas question que le site ne soit qu’un lieu de mémoire. Il est aussi un lieu de culture et, dans la continuité des chantiers d’insertion qui se sont succédés, un espace de formation aux techniques et à la culture aéronautique « Nous avons demandé un agrément pour devenir lieu d’accueil pour les jeunes de 16 à 25 ans qui souhaitent effecteur leur service civique. Ils viennent y effectuer des missions d’intérêt général pour une durée de 6 à 12 mois… » explique t’il. « Nous avons mis en place également une formation ayant pour objectif de permettre à des particuliers, voire même des professionnels d’acquérir des techniques de base de construction aéronautique avec le bois et la toile et, depuis quelques années, nous organisons aussi des sessions de formation au Brevet d’Initiation Aéronautique, qui permet à des jeunes, même les plus modestes, de découvrir l’aviation et pourquoi pas, pour certains, de débuter un parcours qui les conduira vers une carrière aéronautique.. Les stagiaires, pendant leur formation ont accès à un simulateur de vol.

Autrefois remorqueur de cibles de la Luftwaffe, le musée fait l’acquisition de cet OV 10 B en 1991. Remis en vol 5 ans plus tard, il a repris désormais son camouflage d’origine. © Ph. Chetail – Aérobuzz.fr

Et si d’aventure votre venue au musée correspond à un départ ou à un retour de meeting du Bronco, vous aurez peut-être la chance d’assister à un passage de cet avion étonnant qui parcourt l’Europe l’été venu. Cette année, de Jersey en Tchéquie, Alain Bes et son équipage participent à une vingtaine de rendez-vous aéronautiques, parmi les plus importants. Quelle meilleure façon de promouvoir les activités de l’équipe Montilienne… Le Musée hors les murs, en quelque sorte !

Philippe Chetail

L’emprise du Musée s’étend sur plus de 25.000 m² dont 4.700 ² abritant les collections. © G. Roy / Aérobuzz.fr

Infos Pratiques

Musée Européen de l’Aviation de Chasse
Chemin de l’aérodrome
Aérodrome de Montélimar-Ancône
26200 – Montélimar

Tel : 04 75 53 79 49

Horaires d’ouverture du Musée :
En semaine :
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 18 h 30 (Juillet et Août)
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 (de mars à octobre)
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h (de novembre à févier)

Week end et Jours Fériés :
de 14 h à 17 h (de novembre à février)
de 14 h à 18 h30 (de mars à octobre)

Tarifs :
Adulte : 7 €
Enfant (7 à 12 ans) : 5 €
Enfant – de 7 ans : gratuit
Tarif réduit : 6 €

Visite guidée (*) + petit déjeuner ou goûter : 9 €

(*) Visite guidée (minimum 12 personnes) sur réservation par écrit (mail, fax ou courrier)

Restauration possible sur l’Aérodrome :

Restaurant Air Escale
+ 33 (0)4 75 01 83 40
6, chemin de l’aérodrome
26200 – Montélimar
Ouvert tous les midi 7j/7
Fermé le mardi et le mercredi soir

Si une majorité des appareils provient des réserves de l'Armée de l'Air, de la Marine, ou de collectionneurs privés, quelques appareils remarquables sont issus d'autres forces aériennes Européennes ou des pays de l'Est.more
Le Mirage III, récemment posé sur le rond-point de Villepré à l'entrée de Montélimar donne la direction du site... Suivez le cap !
L'emprise du Musée s'étend sur plus de 25 000 m² dont 4700 ² abritant les collections.
Le MD 450 Ouragan équipa, avec cette décoration d'inspiration très américaine, la Patrouille de France de 1954 à 1956.
Cette Caravelle, au cours de sa carrière de laboratoire volant, a permis de tester de nombreux équipements destinés à Concorde ou aux premiers Airbus.
Le Dassault 312 de l'Amicale des Avions Anciens de la Drôme... L'avion par lequel tout a commencé.
Les appareils exposés à l'extérieur demandent en permanence des soins de préservation. Si ce Mirage IV fait l'objet d'un rafraîchissement esthétique, d'autres appareils, dont le sort n'est guère plus envieux devront attendre encore un peu.more
Destiné à célébrer le centenaire de la traversée de la Manche, un véritable BLERIOT XI accueille le visiteur.
Des visites guidées sont organises par petits groupes et sur demande... Le meilleur moyen de profiter au mieux de votre passage au musée.
Ce Stampe exposé dans le hall d'entrée est confié par le Musée de l'Air et de l'Espace. Il a été livré neuf au CEV puis a appartenu à l'Aéroclub St Exupéry de Cannes.
Ce F8F Crusader, réformé en 1998 a volé au sein des flottilles 12 F et 14 F stationnées à Landivisiau.
Ce Républic F84F Thunderstreak a été décapé dans l'attente de sa nouvelle livrée.
Les appareils exposés peuvent être approchés au plus près, grâce à un cheminement judicieux.
Les partenariats tissés avec les forces aériennes Européennes ont permis l'acquisition d'appareils rares dans l'hexagone, tel ce SAAB Viggen, l'un des plus beaux fleurons de la collection.
Initialement aux couleurs dela Luftwaffe, ce Fiat G91 arbore désormais les couleurs Italiennes.
Autrefois remorqueur de cibles de la Luftwaffe, le musée fait l'acquisition de cet OV 10 B en 1991. Remis en vol 5 ans plus tard, il a repris désormais son camouflage d'origine.
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Philippe Chetail

Président d’Airshow, spécialiste de l’organisation de manifestations aériennes, Philippe Chetail a organisé plus de 230 meetings aériens depuis 1973. Egalement co fondateur de France Spectacle Aérien, il est l’un des meilleurs connaisseurs européens de tous ceux qui gravitent autour des spectacles aériens. Il a rejoint Aerobuzz en juillet 2011. Philippe Chetail couvre, en particulier, l’aviation de collection et les évènements aéronautiques.

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  • bonsoir !!! je suis passer dans votre formidable musée dimanche 13 novembre est j'ai fais un petit reportage photos que je voudrais insérer sur le forum ( le monde en maquettes ) pour vous faire connaitre , me donnais vous l'autorisation ??? je voudrais aussi vous donner une montre lip de mon papa qui a fais la bataille de France sur Bloch mb 152 au 1/8 avec le trident comme emblème il a eu quatre victoires avec le n°7 (adjudant chef Corrin daniel ) est des uniformes si vous en avez besoin j'ai un super livre sur le bloch mb 152 avec tout les groupes avec les victoire les mission ext. mais la je le garde car il y a mon papa en photos
    c'est accident est c'est copains , son dernier accident c'est produit sur l’Etan de Moguio a Mompelier est il y est toujours , dans la vase . Merci de vous lire bientôt
    patrick corrin bagnols sur ceze .

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