Si la route des vacances, de Fontainebleau à Menton recèle bien des trésors du passé, il en est un, assez méconnu qui grossit peu à peu sous les hangars de l’aérodrome d’Ancône, non loin de Montélimar. Le coffre abritant ce trésor se nomme Musée Européen de l’Aviation de Chasse… Quittons la route pour quelques petites heures. Le détour en vaut la chandelle…
Lorsque vous approchez de la célèbre capitale du nougat, en ayant choisi de laisser à d’autres le « plaisir » de se glisser dans la vague déferlante des vacanciers roulant vers le sud, vous ne pouvez pas l’ignorer… Il est là !… bien campé sur son socle au centre du rond point à l’entrée de la ville. Malgré la chaleur de début du mois d’Août, ce n’est pas un mirage du à la réverbération du goudron surchauffé de la Nationale 7… mais bien un vrai « Mirage IIIB », issu des usines de notre avionneur national dans les années 60 . Il donne le cap ! Son nez pointe vers le sud Ouest, vers l’aérodrome d’Ancône, siège du Musée Européen de l’Aviation de chasse. C’est ici que nous nous rendons aujourd’hui.
L’histoire de ce Musée prend ses racines dans une petite association de passionnés qui décidèrent, un soir d’hiver 1985 de participer, à leur manière et avec leurs petits moyens, au mouvement de préservation du patrimoine aéronautique militaire. Forte de quelques anciens pilotes de chasse dans ses rangs possédant des relations efficaces, l’Amicale des Avions Anciens de la Drôme, telle qu’elle se nommait alors, n’eut pas à attendre longtemps pour acquérir un premier appareil réformé, un bimoteur Dassault 312 provenant des surplus de l’Armée de l’Air.
Bien qu’il ne fut pas vraiment un chasseur, l’appareil fit, plus de 10 années durant, les beaux jours de l’association et chaque weekend d’été, le « 312 », sous sa livrée « camouflée » en hommage aux aviateurs Français de la seconde Guerre Mondiale, s’envolait pour parcourir la France des meetings aériens. Ce premier appareil en état de vol connut malheureusement une fin tragique lors d’un meeting à Issoire en 1999.
Dans la même décennie et conjointement à celle des meetings, une activité fébrile de récupération commença à se remarquer sur le terrain Montilien. Semaine après semaine, les semi-remorques transportant des carlingues et des éléments de voilures arrivaient, déchargeaient leur précieuse cargaison, aussitôt prise en mains par les bénévoles de l’Association. Il allait rapidement falloir abriter ce début de collection, la construction d’un hangar est alors décidée.
Peu à peu la physionomie du site va changer… L’association, qui compte dans ses rangs des hommes de toutes spécialités, souhaite dans le même temps apporter sa contribution à l’insertion professionnelle de jeunes en difficulté sociale. Elle multiplie les accords avec les élus, ouvre un chantier d’insertion et s’entoure de jeunes qui, bien encadrés vont aider à bâtir, aménager, entretenir et enjoliver le site. Un, puis bientôt deux hangars sortent de terre… le futur musée prend forme.
Au travers des liens tissés au fil du temps avec différents partenaires (Musée de l’Air et de l’Espace, Forces aériennes Suisses, Suédoises, la Luftwaffe et de bien d’autres pays du bloc de l’Est) et des collectionneurs privés, les stocks grossissent. Ce ne sont plus des morceaux d’avions ou des semi-épaves qui arrivent au musée mais des appareils entiers. Il devient urgent de préserver les plus belles pièces et de débuter la restauration de certaines d’entre-elles.
Si un missile Matra R422, témoin d’une relative modernité, monte la garde à l’entrée du Musée, on se trouve propulsé, dès la porte franchie, une centaine d’années en arrière. Dans le hall d’accueil qui précède la boutique, un authentique Blériot Racheté au petit fils de Louis Blériot par Adrien Maeght, propriétaire de l’ancien musée automobile de Mougins, son nouvel acquéreur l’expose dans les poutres du plafond jusqu’à la fermeture de la collection au public en 2009. Prêté au musée pour célébrer le centenaire de la traversée de la Manche, il y est exposé depuis le printemps 2009., équipé de son moteur 3 cylindres Anzani de 25 Cv et de tous ses équipements d’origine, accueille le visiteur. A ses côtés une des machines qui a écrit une des plus belles pages de l’aviation légère de l’immédiat après Guerre, le SV4 Stampe. Ces deux appareils seront avec le Potez 36-13 construit en 1932 A ce jour, le Potez 36-13 Nr 3203 est en cours de restauration dans les ateliers du musée. Il a été classé au titre des monuments historiques le 12 décembre 2012. Il sera, dans les années prochaines, l’unique avion de ce type en état de vol dans le monde. , les seules machines réellement très anciennes exposées.
La suite de la visite se déroule dans des immenses halls où un nombre important de chasseurs Français et étrangers sont disposés côte à côte, tous en excellent état de présentation. Tout ce que notre Armée de l’Air et l’Aéronavale a pu longtemps compter d’avions sur ses bases ou sur ses porte-avions est présent ici. D’ailleurs, c’est un peu une atmosphère de base aérienne qui règne sur le lieu et si on se surprend à oublier que les félins composant cet escadron hétéroclite est endormi depuis parfois plusieurs décennies, on pourrait penser que les réacteurs des Sabre, F100 (Super Sabre), Ouragan, Mystère IV A, SMB2 (Super Mystère) , Etendard IVM et autre Mirage III (Forces Aériennes Suisses) ou F1 (30ème escadre), viennent tout juste de rentrer de vol et sont confiés par leurs pilotes aux bons soins des mécanos, prêts à les reconditionner pour les missions futures.
Un très bel exemplaire de Fiat G91/T aux cocardes Italiennes et un imposant SAAB Viggen biplace de la Svenska Flygvapnet (Forces aériennes Suédoises) complètent les 4700 m2 d’un parcours didactique agrémenté de maquettes « constructeur », sièges éjectables, éléments de fuselage, voilure et trains d’atterrissage, et autres moteurs et réacteurs.
Parcourir les allées en s’attardant sur les détails, découvrir les scènes dans lesquelles des machines prennent vie par une mise en situation avec leurs pilotes et mécaniciens, déchiffrer les fiches décrivant les caractéristiques techniques des appareils exposées… la visite prend alors une allure de trajet initiatique pour tout passionné d’histoire de l’aviation militaire.
Le chemin se poursuit vers la découverte d’une vaste exposition à l’air libre, où une vingtaine de chasseurs à réaction (Sepecat Jaguar, Lockheed T33, F8E Crusader, F84 Thunderstreak, Hawker Hunter, 3 exemplaires de DH Vampire ou Venom, Mig 17, 21 et 23, TDAA Iskra… ) côtoient quelques appareils équipés de moteurs à pistons (Dassault 312, DC3, DC7) ou turbinisés (Bréguet Alizé). La Caravelle SE 210, bien campée au centre du site se visite. Cet exemplaire effectua l’essentiel de sa carrière au CEV à Istres avant de rejoindre Montélimar par voie routière… alors que nous entrions tout juste dans le 21ème siécle…
Pour certaines des machines qui sommeillent ici, le temps qui passe et les intempéries débutent leur œuvre destructrice. Si la restauration complète de tous les appareils parait bien difficile pour les bénévoles du musée, un brin d’esthétique est envisagé pour chacun d’entre-eux… car le but avoué est bien de toujours améliorer la qualité de présentation … Manifestement et malgré l’ampleur de la tâche, l’équipe se donne beaucoup de mal pour que la collection se dévoile sous son meilleur jour.
Même si les objets réunis ne présentent qu’un lointain rapport avec l’aviation, un petit crochet par le musée des transmissions militaires, situé dans un bâtiment non loin de la Caravelle, s’impose. Né à l’initiative de deux donateurs qui n’ont eu de cesse de rechercher et d’accumuler, toute leur vie durant, le matériel radio ayant servi dans les trois armes depuis les années 30, ce lieu expose également un radar mobile de tir à impulsions Cotal et une station radio amateur.
Pour Alain Bes, Président du Musée, il n’est pas question que le site ne soit qu’un lieu de mémoire. Il est aussi un lieu de culture et, dans la continuité des chantiers d’insertion qui se sont succédés, un espace de formation aux techniques et à la culture aéronautique « Nous avons demandé un agrément pour devenir lieu d’accueil pour les jeunes de 16 à 25 ans qui souhaitent effecteur leur service civique. Ils viennent y effectuer des missions d’intérêt général pour une durée de 6 à 12 mois… » explique t’il. « Nous avons mis en place également une formation ayant pour objectif de permettre à des particuliers, voire même des professionnels d’acquérir des techniques de base de construction aéronautique avec le bois et la toile et, depuis quelques années, nous organisons aussi des sessions de formation au Brevet d’Initiation Aéronautique, qui permet à des jeunes, même les plus modestes, de découvrir l’aviation et pourquoi pas, pour certains, de débuter un parcours qui les conduira vers une carrière aéronautique.. Les stagiaires, pendant leur formation ont accès à un simulateur de vol.
Et si d’aventure votre venue au musée correspond à un départ ou à un retour de meeting du Bronco, vous aurez peut-être la chance d’assister à un passage de cet avion étonnant qui parcourt l’Europe l’été venu. Cette année, de Jersey en Tchéquie, Alain Bes et son équipage participent à une vingtaine de rendez-vous aéronautiques, parmi les plus importants. Quelle meilleure façon de promouvoir les activités de l’équipe Montilienne… Le Musée hors les murs, en quelque sorte !
Philippe Chetail
Musée Européen de l’Aviation de Chasse
Chemin de l’aérodrome
Aérodrome de Montélimar-Ancône
26200 – Montélimar
Tel : 04 75 53 79 49
Horaires d’ouverture du Musée :
En semaine :
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 18 h 30 (Juillet et Août)
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h 30 (de mars à octobre)
de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h (de novembre à févier)
Week end et Jours Fériés :
de 14 h à 17 h (de novembre à février)
de 14 h à 18 h30 (de mars à octobre)
Tarifs :
Adulte : 7 €
Enfant (7 à 12 ans) : 5 €
Enfant – de 7 ans : gratuit
Tarif réduit : 6 €
Visite guidée (*) + petit déjeuner ou goûter : 9 €
(*) Visite guidée (minimum 12 personnes) sur réservation par écrit (mail, fax ou courrier)
Restauration possible sur l’Aérodrome :
Restaurant Air Escale
+ 33 (0)4 75 01 83 40
6, chemin de l’aérodrome
26200 – Montélimar
Ouvert tous les midi 7j/7
Fermé le mardi et le mercredi soir
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bonsoir !!! je suis passer dans votre formidable musée dimanche 13 novembre est j'ai fais un petit reportage photos que je voudrais insérer sur le forum ( le monde en maquettes ) pour vous faire connaitre , me donnais vous l'autorisation ??? je voudrais aussi vous donner une montre lip de mon papa qui a fais la bataille de France sur Bloch mb 152 au 1/8 avec le trident comme emblème il a eu quatre victoires avec le n°7 (adjudant chef Corrin daniel ) est des uniformes si vous en avez besoin j'ai un super livre sur le bloch mb 152 avec tout les groupes avec les victoire les mission ext. mais la je le garde car il y a mon papa en photos
c'est accident est c'est copains , son dernier accident c'est produit sur l’Etan de Moguio a Mompelier est il y est toujours , dans la vase . Merci de vous lire bientôt
patrick corrin bagnols sur ceze .
Bonsoir,
Je vous laisse contacter le musée directement:
avions26@wanadoo.fr
ou via le site du Meac: http://www.meacmtl.com
Merci et à très bientôt!