Pour fêter le 50ème anniversaire de son passage du mur du son, il s'installera, le 14 octobre 1997, à bord d'un F-15 Eagle et le franchira à nouveau... à l'âge de 74 ans ! © US Air Force
« Je vous annonce avec beaucoup de tristesse que l’amour de ma vie, le général Chuck Yeager, est décédé juste avant 9 PM (2 heures GMT mardi) (…) Une vie incroyable, bien vécue, le plus grand pilote de l’Amérique et son héritage de force, d’aventure et patriotisme seront pour toujours dans nos souvenirs. ». C’est avec ces mots que Victoria Yeager a annoncé le décès de son époux en ce mardi matin. GenChuckYeager .
Né dans une famille...
27 commentaires
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J’en rajoute un petit peu??? Effectivement, notre inconscient collectif est bien rempli par l’étoffe du héros et ses frasques et sa façon d’être souvent » borderline ». La nécro de Philippe Chetail est carrée, presque réglementaire et les commentaires en prennent le contre pied, soulignant le coté obscur de la farce chez le général Yeager. Il me semble qu’il faut rappeler l’immense courage de types qui pilotaient ces avions fusée marchant au gaz de ville et oxygène liquide et sans siège éjectable! Yeager soulignait que l’Air force lui avait tout donné, qu’il n’était rien qu’un péquenot de Virginie avant de s’engager et qu’il avait eu beaucoup de difficultés dans les relations humaines au sein de l’institution militaire. Son tempérament de joyeux fêtard allait avec une rigueur extrême dès qu’il s’envolait, mais il subit beaucoup de jalousie quand il arriva dans les grades supérieurs. Moins connu, Il dirigea la » space school » qui formait les candidats cosmonautes militaires. Devenu général et responsable de la sécurité des appareils de l’AIr force, il fut le seul général autorisé à voler en service, arguant de façon désarmante, qu’un mécano essaie toujours les voitures qu’il répare, dans tous les garage! Sa seconde femme ne devrait pas non plus faire oublier la première, Glennis, qui partagea avec lui 45 ans d’une vie qui ne devait pas être toujours facile. Elle disparut en 1990. Remarié à 80 ans avec Victoria,une actrice plus jeune de 36 ans: voilà l’étoffe des héros! ( Sa famille lui fit un procès, craignant qu’il claque leur héritage…)
Plus sérieusement, qui n’aurait as rêvé d’une pareille vie ? Parmi tout ce qu’il a dit, une chose qui m’a épaté et que tous les pilotes pourront méditer: » Je n’ai jamais pensé que je maitrisais complètement un avion, pas même un Piper Cub! »
Merci à Lavidurev pour son aimable proposition ! C’est flatteur, mais voilà, il y en a qui en savent plus que moi sur ce grand pilote. En fait, ce qui me plaisait chez Yeager, c’est son caractère. Do the job and shut up ! Mais avec le coeur en éveil. Et puis, en ce moment, je mets la dernière main à mon bouquin sur Maurice Noguès… sans oublier Marcel, comme l’ont hélas fait tous les précédents biographes ! J’ai déjà, à mes yeux, réhabilité Dieudonné Costes, ravivé la mémoire de Paul Vachet et révélé Pierre Deley. Mais, en ce qui concerne Chuck Yeager, je pense qu’il n’avait pas besoin de ma plume. J’aurais simplement aimer parler avec lui du passage du mur du son avec le Bell X-1, certes un suppositoire, mais doté d’une aile qui n’avait rien la prédestinant à devenir supersonique. À mon humble avis, ça a dû chahuter dans le cockpit à partir de 0,9 de Mach. Bon, the ‘Right Stuff’ n’a pas oublié d’en rajouter. Mais qu’en était-il exactement ? That is the question. Avec le Concorde on sentait rien. Il n’y avait que l’aiguille du machmètre qui marquait un hoquet, mais ce n’était pas l’avion qui provoquait ça, mais plutôt les sondes. Merci encore. Fly safe !
Le Bell xs1 ! Rien n’en fait un supersonique sinon l’empirisme qui préside à mettre une aile droite en lame de rasoir à une homothetie de la balle de calibre 50 ( Vo = 930 m/s cad sensiblement tri sonique !)…En fait le problème c’est que la loi des aires n’est pas établie a cette époque…elle seule permet d’aller vite sans perturbation aerodynamique…Baumgartner a passé le mur du son sans XS1 simplement en tombant de 39000 mètres !
Petite histoire qu’on m’avait racontée à Edwards : le personnage est au bar de l’école. On informe discrètement de sa présence un jeune major étincelant qui passait à ce moment-là, clean cut, dents blanches, sourire carnassier comme on en rencontre là-bas. Ni une ni deux, celui-ci se dirige alors vers Chuck qui prenait son café, perdu dans ses pensées.
« Hi Sir, good morning, I’m major XXX, N°2 of the Thunderbirds*.. »
La réplique fuse :
« Piss off ! »
Raconté par un témoin deux mois après…..
(*) la patrouille nationale américaine sur F-16, pour ceux qui sont là par hasard. Le monde américain de l’aviation se prosterne habituellement devant eux.
Je l’aime bien celle là !
Retour des pieds sur terre, touch down, and go around guy ! See you next time… Over !
Ca fait du bien tiens !
Comme ça nous manque des mecs comme ça !
pour les anglophones
https://www.newsweek.com/top-20-quotes-chuck-yeager-first-man-break-sound-barrier-1553038
So long Pal !
Un de mes plus grands regrets ! Je devais le rencontrer dans la décade passée. Car, aux commentaires fort justes des précédents habitués du forum d’Aerobuzz, je rajouterai simplement ceci : Oui, une grande gueule, mais avec l’empathie, et surtout… surtout la fidélité ! Car, abattu au-dessus de la France, il fut recueilli par une famille du Lot ou Lot-et-Garonne, et, régulièrement, le Monsieur revenait dans cette famille tous les cinq ou dix ans. La dernière fois, un de alliés à cette famille m’avait promis de m’avertir quand il devait revenir. Il a oublié et j’ai lu dans la presse locale que Chuck était passé, pensant à ce moment que, vu son âge, l’occasion ne se renouvellerait pas. Grande frustration, avec toutefois cette toute petite compensation, celle d’avoir parlé de lui et mis sa photo avec Jean Sarrail, le pilote des Leduc, dans mon opus « Envols vers l’inconnu ». J’ai lu sa bio en anglais et je me suis amusé de son ironie vis-à-vis de Scott Crossfield, qui a été le premier à atteindre Mach 2 (en novembre 1953 avec le Douglas Skyrocket). Peut-être à cause de son nom – littéralement « À travers champs » -, il n’avait de cesse de raconter tous les crashs de son ami et rival Scott. Ben oui, c’était pas gentil, mais à ce que dit Jean-Mi, je rajouterai qu’il ne pilotait pas qu’avec sa tête et ses fesses, mais aussi avec ses c… (les gosses en canadien français !). Je me souviens aussi que, dans un questionnaire pondu par Gil Roy à l’adresse d’aviateurs, j’avais répondu à la question « quel exploit aéronautique auriez-vous aimé réaliser ? », j’avais répondu « être le premier à passer le mur du son ». Prétentieux certes, mais à l’image des rêves d’enfants du début des années cinquante, quand notre idole de BD était Buck Danny et non Goldorak ! Oui, snif ! mourir c’est rien, mais vieillir c’est con !
@ Bernard Bacquié
Bonjour Monsieur Bacquié,
Et si l idée titillait votre talentueuse plume de nous faire découvrir la personnalité de Chuck Yeager sur Aerobuzz ?
“Vivre, c’est vieillir, rien de plus.” (Simone de Beauvoir)
Dans chaque pilote il y a quelque chose de Chuck Yeager …. lalalalaaaaa, (merci Johnny et Michel Berger)
Parce qu’il pilote sur un rail (IFR, réglementation, Pax chiants, la machine fait presque tout toute seule…) et qu’il aurait une folle envie d’en sortir, parce que le ciel est immense et qu’on condamne ce branleur de manche à rester sur l’axe, mmmhhh, et cette Greta en remet une couche, c’est presque la goutte de trop !
Laissons le Covid qui vide le ciel de côté et repartons d’un bon pied avec une bonne vieille check list.
Il n’a rien dit, ni même pensé.
Pas grave, pour lui demain sera un autre jour
Le 14 octobre 2012, à 89 ans, un de ses derniers vols sur F-15 Eagle avec pour Pilote le Major Julius ROMASANTA. Tout comme il serait bon de préciser: passage du mur du son « en palier », car certains pilotes l’auraient passé avant en piqué, son exploit fut gardé secret pendant près de 2 ans.
A signaler, aussi son retour en France en mai 2018, à Mazères de Neste (65), à 95 ans pour remercier les résistants français.
https://www.aerosteles.net/stelefr-mazeresdeneste_yeager
Il aimait chevaucher les nuages comme les chevaux et dompter avions comme les mustangs. Lui qui voulait voir les étoiles de près. Chuck, happy landing au paradis de pilotes. Merci à Victoria Yeager d’avoir été son copilote pendant toutes ces années. Mes pensées vont vers elle et sa famille….
Nous nous proposions, à la rédaction d’Aérobuzz de publier un article biographique plus complet et fouillé que cette simple « nécrologie », mais nous voyons que nombre de lecteurs connaissent parfaitement la carrière professionnelle de Chuck Yaeger. Merci à tous les lecteurs qui dans leurs commentaires ont apporté leur contribution et des anecdotes… Certains de nos amis ont eu l’occasion de le côtoyer également et nous retenons de ce qu’ils nous ont confié, outre qu’il se livrait volontiers, qu’il avait aussi un « fort » caractère… ce qui ne l’a pas toujours rendu sympathique aux yeux de tous…
Bonjour,
Si nous sommes quelques bons passionnés ici à avoir réagit avec émotion à la disparition de cette légende, de notre idole pour certains, nous ne sommes qu’une petite partie des lecteurs d’Aérobuzz.
Il est je pense intéressant de faire cette biographie que vous proposez. Elle sera pour tous les autres, qui ne connaissent pas Chuck Yeager et ce qu’il représente, afin de compléter leur culture.
Nombres de commentaires sur Aérobuzz montrent que certains « jeunes » dans le domaine aéronautique n’ont pas forcément cette culture que nous partageons.
Il est donc important d’en parler ici, à l’heure ou disparait un monument de l’aviation mondiale, « que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre…. ».
Un grand monsieur s’en est allé. Un des quelques noms qui marqueront à jamais l’histoire de l’Aviation. Un superbe pilote « stick and rudder » au même titre que Bob Hoover en effet.
Et un immense regret dans sa vie, celui de ne pas avoir développé son instruction technique et scientifique qui lui aurait permis d’atteindre son rêve inavoué : être sélectionné comme astronaute (ce qui de dépit lui avait valu ce commentaire désabusé : ‘‘I wouldn’t be an astronaut because I didn’t want to fly anything where you have to sweep the monkey’s crap off the seat before you sit down’’ / ‘‘je ne voulais pas devenir astronaute parce que je ne voulais pas faire voler quoi que ce soit où il eût fallu balayer du siège la merde du singe avant de m’y assoir’’ – en référence aux premiers vols spatiaux avec des cobayes à bord, le chimpanzé Ham pour la NASA).
Souhaitons-lui de reposer en paix.
Dans son autobiographie » Yeager « , Chuck Yeager écrivait : » Je n’étais certes pas le meilleur, mais s’il y avait eu un concours pour désigner le meilleur j’aurais sûrement gagné « .
Une vie et un personnage » inspirants » !
Fly West … press on … and keep on buzzing the barns …
Une de mes idoles, et j’en ai peu !
Bravo à Stormy pour son résumé historique et Jean-Mi. pour sa jolie pirouette poétique.
Il est certain que le sale caractère, le language de charretier et la propension à la désobéissance de ce Grand Monsieur l’auraient écarté d’office du monde de l’aviation d’aujourd’hui….et les Allemands auraient eu onze avions de plus pour finir la guerre…..et on aurait peut-être attendu des mois de plus pour passer le mur du son !
C’est pourtant ce genre de personnage qui a fait l’histoire de l’aviation, et même l’histoire tout court.
Et puis quitter tranquillement le monde à presque cent ans après avoir surmonté tous ces périls, quel destin !
Quelques informations peu connues sur Chuck Yeager (lisez son livre, écrit en collaboration, vous ne le regretterez pas – méfiez-vous juste de ne pas être tenté de le suivre quand il raconte ses indisciplines, plus de soixante-dix ans ont passé, et ni vous ni moi ne sommes lui)
Abattu alors qu’il vient d’arriver sur le théâtre européen, il est donc exfiltré par la Résistance française. De retour dans son escadron en Angleterre, la procédure veut qu’il reparte aux US faire moniteur, pour ne pas risquer de compromettre en cas de récidive qui serait suivie d’une capture, la chaine d’exfiltration. Il fait des pieds et des mains pour rester combattre – et c’est ensuite qu’il remporte ses victoires.
Après la brillante période de pilote d’essais que l’on sait, il est moins connu qu’il retourna dans l’USAF (il est assez dur avec les pilotes d’essais industriels…) Il y commanda deux escadrons : un de F-86, avec lequel il gagna la coupe de tir canon de l’USAFE – puis un de F-100, avec lequel il réalisa la première traversée de l’Atlantique à plusieurs chasseurs en ravitaillant derrière des C-135. Se posant à l’issue en Italie à Aviano, ils font une telle célébration qu’ il est démis de son commandement suite à une algarade avec le commandant de base… il se rétablit néanmoins (il avait le bras long, de bons amis à Wasghington – ce qui compensait tous les gens qui ne l’aimaient pas, et il y en avait) Il commandera ensuite une escadre de B-57, puis une escadre de F4 Phantoms…
Lors d’un séjour aux Philippines, son général lui interdit de mettre les pieds au Vietnam – il y va quand même en cachette et en F4, voir son fils qui est jeune officier dans les Marines, pour aller crapahuter avec lui dans la jungle.
Donc : deux escadrons, deux escadres…. il fit ses missions de guerre là-bas au début du conflit, en Martin B-57 (de mémoire, je n’ai plus le livre, lu en anglais il y a 25 ans)
Ne s’en sortant pas dans la maintenance des Phantoms à Clark, il a l’idée de faire repeindre de faux numéros sur les avions sortant de hangars, étant au courant que le général observe ces sorties de sa fenêtre aux jumelles.. et le tour est joué.
Tout le livre est comme ça. Lisez, mais n’imitez pas.
Un très sale caractère, malgré son sourire plaqué. Se fera de nombreux ennemis, ayant été par exemple président du jury qui cassa le colonel Charles Broughton (F-105, « les crêtes de la mort »)
Quand je passais à Edwards en 1991, avait toujours son casier à casque et anti-g au vestiaire pilote de l’USAF Test Pilot School….
@Stormy, Il s agit de Jack Broughton sur F. 105 et non de Charles Broughton (qui ce dernier fut dans la RAF).
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Jacksel_M._Broughton
Chuck devait être dans la vie comme dans l’Etoffe des héros, pas forcément un type sympathique…https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19575656&cfilm=26163.html
On sent le dédain pour ses concurrents, surement du à son niveau de départ…J’ai lu Les crêtes de la mort, effectivement le gvt US envoyait ses pilotes au casse pipe bombarder des cibles bidons…On ressent aussi cela dans Le vol de l’Intruder…Sans but de guerre sérieux, les USA ont perdu !
Mince alors ! Chuck is gone.
« Il n’y a pas de bons pilotes, il n’y a que des vieux pilotes ». Et Chuck Yeager est mort très vieux.
Que rajouter ? Ce mec, un vrai avec des couilles, c’est le pilote qu’on a tous rêvé d’être ou de devenir, un jour, quand on sera bon. Un pilote d’essais comme il est rigoureusement interdit d’être depuis les années 70. Un gars qui pilote avec sa tête et ses fesses, pas avec une table de paramètres, surtout après l’avoir étudiée, la table.
Une légende, une vraie, pas galvaudée. Un de ces mecs que quand il rentre dans une pièce, les autres s’écartent et écoutent.
Il rejoint aujourd’hui son pote Bob Hoover, son binôme sur le vol du 14 octobre 1947. Et quelque chose me dit que y’a deux P-51 là haut qui vont se payer un de ces combats tournoyant pour le fun, que les anges vont devoir se planquer comme il faut derrière les nuages…
Bon voyage monsieur Yeager.
Blue sky man !
« Il rejoint aujourd’hui son pote Bob Hoover, son binôme sur le vol du 14 octobre 1947. Et quelque chose me dit que y’a deux P-51 là haut qui vont se payer un de ces combats tournoyant pour le fun, que les anges vont devoir se planquer comme il faut derrière les nuages… »
ça c’est du pur sucre….
Merci Jean-Mi
J’adore ce commentaire, et j’y souscris !
+ 1
Bonne chasse là-haut les vieilles gloires !
Je trouve que la remarque concernant les pilotes d’essais est affligeante. C’est bien mal connaître le métier que d’expliquer qu’ils ne pilotent qu’avec des tables. Même sur les avions de transport, il y a énormément de manoeuvres manuelles délicates, ainsi que, quelquefois, des pertes de contrôle dues à des imprévus. Mais heureusement que chacun n’en fait pas qu’à sa tête.
Pour info, nous avons fait voler Chuck Yeager sur A380 en 1988.
Bonjour Claude,
En même temps il faut l’excuser, il n’y connaît pas grand chose, il passe plus de temps sur Aérobuzz que dans un avion.
À bientôt.
Ah très bien, un essai de retour vers le futur donc. Le Docteur Emmett Brown était de la partie aussi?
Monsieur Claude Lelaie, je vous prie de m’excuser si je vous ai offensé. Tel n’était pas mon but. Appliquer le terme « d’affligeant » à mon commentaire me touche, m’attriste. Connaissant votre carrière, je suis bien embêté de vous avoir contrarié.
Bien mal connaitre le métier, je ne crois pas. J’ai passé quelque années dans le bureau des essais en vols de ma société, en face de nos pilotes d’essais et son ingénieur navigant, qui est un très bon ami d’enfance. Alors je ne suis pas « inculte », comme voudrait le faire croire l’autre andouille (dont les derniers messages ici ne sont que pour m’insulter).
J’ai suivi les essais en vol, de la préparation aux debriefing, en passant par le suivi à la radio et en visuel des essais. J’ai vu les vols qui se passent bien ou l’on suit le programme (la table dont je parle), et puis aussi ceux ou on passe à deux doigt de planter mes amis au bout du terrain ou de les retrouver sous le parachute, alors que deux secondes avant on suivait juste le programme.
Je n’ai aucunement dit que les pilotes d’essais modernes ne pilotent qu’avec « les tables ». Je ne l’ai pas dit parce que je sais que ce n’est pas vrai. Des manœuvres pour ramener un avion au terrain avec le feu à bord déclaré, des pannes moteurs partielles au décollage, avec retour au terrain par un demi tour interdit au manuel du pilote lambda, des essais qui partent en « ouilles » parce que ça ne réagit pas comme prévu, je connais, merci.
J’ai vu ces vidéos Airbus ou vous, Claude Lelaie, allez mettre un A318 dans le sillage de l’A380, et ou vous prenez une baffe monumentale au passage. Je ressens ces paroles tendues juste avant cet essai ou vous demandez à votre équipage de vérifier son parachute et que la trappe est libre d’accès…
Seulement, je maintiens, des essais en vol comme les faisait Chuck Yeager dans les années 40 et 50, ben c’est impensable et « interdit » aujourd’hui. « Faudrait essayer ça, mais on sait pas ce que ça va donner »… Personne n’a passé le mur du son de manière contrôlée, alors on cherche un volontaire pour aller voir…
C’est dans ces moments que le « tri » se fait, ou le pilote se sépare de l’ingénieur. Je ne dis pas autre chose, et je ne crois pas que cela soit affligeant. Si tel est toujours le cas, alors j’en suis profondément désolé.
Et c’est pour cela que Chuck Yeager est une légende, et une référence dans le milieu des pilotes d’essais.
Le milieu des pilotes d’essais est assez discret, il est rare que l’on connaissent leurs noms. Seuls quelques-uns ont cet honneur, mais ils ne représentent qu’une petite partie des pilotes d’essais.
Ce serait intéressant que vous nous parliez de ce vol en A380 avec Chuck…
Eh oui, à trop écrire on finit par raconter des conneries !