Mario Freese, directeur artistique de l'équipe, vérifiant la qualité des contenus d'un des disques « Sciences » sur le mur d'images WILDER de l'INRIA (Paris Saclay). Ici, le Système International d'unités (SI). © Sanctuary
Entre projet scientifique et expérience artistique, la mission « Sanctuary », entend placer sur notre satellite naturel une capsule mémorielle regroupant « ce que nous sommes, ce que nous savons et ce que nous faisons » afin que ce soit préservé pour l’éternité.
La démarche de la petite équipe française qui a initié ce projet depuis plus de dix ans s’inscrit dans la lignée des travaux de l’astronome américain Carl Sagan impliqué dans les missions « Voyager » et qui a œuvré pour l’embarquement à bord des deux sondes d’un disque spécial, le « Golden Record » (disque en or), illustrant la Terre et ses particularités, qui voyage depuis plus de 50 ans dans le cosmos et, qui sait, sera peut-être un jour un outil essentiel pour les paléontologues d’une civilisation qui nous est encore inconnue.
Depuis les sondes « Voyager » le monde a évolué, les connaissances et les goûts de l’humanité aussi. Un demi-siècle plus tard, il était peut-être temps de renouveler l’expérience. C’est l’idée de l’initiateur du projet, l’ingénieur Benoît Faiveley qui est parvenu à séduire la NASA, le CNES, le Commissariat à l’Énergie Atomique et l’UNESCO notamment. Ainsi l’agence spatiale US a alloué gracieusement au projet une charge utile de 1,4 kg à bord d’une des missions « Artemis » vers la Lune en 2027 mais dont le site d’atterrissage n’a pas encore été déterminé.
Cette mémoire de l’humanité sera composée de 24 disques de saphir gravés au laser à l’échelle nanométrique. La technologie utilisée permet de graver des pixels de 1 à 1,4 microns, et l’ensemble des 24 disques de 10 cm de diamètre sur un millimètre d’épaisseur, d’une masse de 31 grammes, en rassemblera plus de 100 milliards.
Ces pixels forment des images, des mots, des tableaux, lisibles avec de simples outils optiques. L’utilisation d’éléments de référence mathématiques ou physiques et l’emploi simultané de plusieurs langues et écritures devrait en faciliter le décodage selon l’exemple historique de la pierre de Rosette.
Le saphir, dont sont constitués les disques, a été choisi pour sa résistance aux radiations et sa compatibilité avec les contraintes physiques et techniques d’un lancement spatial. Il en est de même pour leur conteneur en aluminium qui est en cours de conception.
Les données embarquées font l’objet d’un important travail préalable de scientifiques et d’artistes pour leur sélection et leur mise en forme mais sans qu’il ne s’agisse d’un véritable comité scientifique au sens classique du terme. Ainsi les participants ont conscience que l’exhaustivité est impossible à atteindre mais que ces informations se doivent d’être d’une représentativité la plus large possible. Les goûts et les choix subjectifs des membres de l’équipe sont résolument assumés, en particuliers pour les disques relevant du patrimoine culturel, ainsi Star Wars où Space Invader – dans ce dernier cas, autant le célèbre jeu vidéo que l’artiste de rue – ont été cités à titre d’exemples.
Le procédé de gravure est en cours sur les premiers supports au CEA-Leti de Grenoble, plusieurs étant proches d’être achevés à 100%, mais il reste énormément de travail pour préparer la suite des données scientifiques ou culturelles à transmettre ainsi au futur.
Le budget de l’opération se monte à une vingtaine de millions d’euros. Des financements privés ont déjà permis d’amorcer la production des premiers disques, mais il reste beaucoup à rassembler et graver avant le lancement qui approche à grands pas.
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Tout ce qui fait l'humanité ?
Comment va-t-on pouvoir monter là-haut un Jodel D112 , qui constitue la troisième invention humaine après le feu et la roue ?
@Jacques Darolles 👏👍😉
Avec tous ces jolis symboles c'st un mauvais tour joué aux voyageurs extra-stellaires : ils vont se précipiter, croyant avoir trouvé le Graal ! Les pauvres ... quant ils verront dans quel bourbier ils sont tombés ...