A Omaka, en Nouvelle-Zélande, à plus de 18.000 km de Verdun, le musée « Knights of the Sky » raconte l’aviation de 1914-1918 dans une ambiance saisissante de réalisme. La mise en scène est signée Peter Jackson, réalisateur du Seigneur des anneaux, un passionné de la Grande guerre.
Fin d’année 2018, après cinq années d’hommages à la Grande Guerre. En Nouvelle Zélande, le récit de ce conflit reste très ancré dans la mémoire collective. Entre 1914 et 1918, cette nation a perdu 58% de ses soldats, tués ou blessés, principalement dans les Dardanelles. Et qui se souvient en France, du sacrifice des néo-zélandais dans la Somme ?
Ce récit national explique pourquoi tant de « kiwis » fortunés se sont regroupés sur l’aérodrome d’Omaka, aux abords du fameux vignoble de Blenheim, pour y restaurer des aéroplanes de 1914-1918. C’est dans cette « île sud », que Peter Jackson tourna quelques plans du « Seigneur des Anneaux ». Réalisateur de génie, et passionné d’histoire des deux guerres, il a réalisé à Omaka, le plus captivant, et le plus réaliste de tous les musées racontant les aviateurs de la Grande Guerre.
Le musée « Knights of the Sky » est sans aucun doute, le seul espace au monde, qui raconte la vie des aviateurs de la Grande Guerre, en poussant le réalisme à l’extrême. L’ambiance des aérodromes et des combats est illustrée avec une dizaine de dioramas qui mettent en scène des reproductions d’avions, avec personnages, et objets.
Les travaux sont l’œuvre des équipes de Peter Jackson, dont Weta Workshop qui a fabriqué les mannequins qui tous, ressemblent à s’y méprendre, à de vrais humains. Wingnut Films est chargée de la mise en scène, sous les éclairages d’ambiance.
On croise, entre autres scènes, un Nieuport 11 Bébé dont le pilote blessé, est évacué dans la boue. Plus loin, l’équipage d’un Etrich Taube, tire au fusil sur un BE.2, lors d’un vol crépusculaire, puis un autre combat aérien oppose un DH.2 et un Fokker Eindekker. On assiste aussi, à la saisie de la dépouille de Manfred Von Richthofen, et au pillage de son Dr.1 Triplan par des soldats canadiens peu scrupuleux, près de Corbie, le 21 avril 1918, où il vient d’être abattu.
Ici, la neige est un tel « bluff », qu’on l’imagine craquer sous les pieds des personnages : un Nieuport 27 allié s’est crashé dans un arbre, abattu par un Siemens Schukert D.IV. Dans cet instant de fraternisation si courant en période de Noël, sur le front, le pilote allemand offre une cigarette à son adversaire qu’il vient d’abattre.
L’objectif du musée est de plonger le visiteur dans l’esprit d’un conflit où une chevalerie aérienne contrastait avec la brutalité des tranchées. Cette perspective est encore plus prégnante, quand on emprunte des coursives de vitrines tamisées de lumières sombres, lesquelles présentent des effets personnels des grands as, tels que les frères Lothar et Manfred Von Richthofen, Ernst Udet, Oswald Boelcke, Eddie Rickenbacker, ou René Fonk : leur spectre hanterait-il les lieux ?
Plus étonnant encore, la profusion de « Pour le Mérite » exposées, les plus hautes distinction remises aux as allemands. Bien d’autres autres avions sont exposés : un Airco DH.5, un Halberstadt D.IV, un DH.4, un Pfalz D.III, et un Nieuport 24. Ces modèles seront mis en scène à tour de rôle, par les magiciens de Wingnut Films.
Enfin, le musée abrite des pièces aussi rares que la seule épave d’un Ca.22 préservée au monde. Seuls sept de ces Ca.22 auraient été produits …
François Brévot
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Merci à Francois Brevot pour ce beau reportage ! Le lieu et la scénographie semblent valoir le voyage, mais dans ce musée l’aviation française semble curieusement absente... Est-ce un effet du reportage ou, comme on peut malheureusement le craindre, une vision chauvinement « anglo-saxonne » de la Grande Guerre ?
Jean-François Feuillette
AéCF-HAL
Je ne puis que conseiller vivement une ou plusieurs visites de ce bel endroit.
Nous en prenons plein les yeux et plein la memoire. Tres riche en tout point pour un musee de cette taille qui est fort bien realise.
J'ai de plus eu le tres grand plaisir Dr participer a un diner organise le dernier soir du meeting aerien au sein de ce magnifique musee, sous les ailes bienveillantes du YAK 3, du P40 et autre SPITFIRE. Moments magiques. Bravo les NeoZelandais!
J'y retournerai c'est certain!